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Clouzot, Henri: Documents inédits sur les Ranson peintres et tapissiers aux gobelins
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19307#0168
— i6o —
Il y a environ un an qu’il se trouva quelques racor-
dements à faire. Le surinspecteur et l’inspecteur des
Gobelins engagèrent le directeur à essayer pour der-
nière épreuve de charger le sr Ranson de cette misère.
Le directeur y consentit avec répugnance. Alors le sr Ran-
son demanda un local pour l’exécution de cette misère;
l’on se pretta encore à le placer dans le logement de feu
sr Jacques, mais on lui spécifia bien qu’il n’étoit point
admis dans la manufacture ; que le logement n’étoit qu’une
facilité momentanée, que l’on ne prendroit rien sur soi,
que l’on attendroit les ordres de M. le Directeur général.
Le sr Ranson n’a jamais mis le pied dans le logement,
a été récalcitrant lorsqu’on lui a redemandé des clefs dont
il n’avoit fait aucun usage, et enfin n’a pas fini l’ouvrage
qu’on lui avoit donné depuis environ un an.
Telle que soit l’ignorance d’un homme, on répugne
toujours à le lui dire cruement. Aussi M. Pierre, direc-
teur, a-t-il toujours cherché à le faire entendre. Voilà
son tort. Mais il avait bien dit, bien répété aux personnes
liées avec le sr Ranson qu’il ne pouvoit en conscience
proposer à M. le Directeur général un sujet incapable du
service.
Mais M. Taraval, surinspecteur, pour obliger M. Pierre,
avoit profité d’un plus de confiance pour dire au sr Ran-
son de ne pas s’occuper de cet arrangement.
L’on se dispensera de relever les assertions inexactes.
Cependant l’on ne peut se dispenser de faire observer que
l’on a jamais dit au sr Ranson d’abandonner ses autres
entreprises; qu’un homme qui ne se montroit que tous
les six mois, un peu plus fréquemment lorsqu’il lui fut
ordonné un racordement, a été libre de suivre ses opéra-
tions. 11 n’a pas d’ouvrage; en mérite-t-il? M. le Directeur
général doit-il être trompé1?
i. Arch. nat., O1 2o5i.
Il y a environ un an qu’il se trouva quelques racor-
dements à faire. Le surinspecteur et l’inspecteur des
Gobelins engagèrent le directeur à essayer pour der-
nière épreuve de charger le sr Ranson de cette misère.
Le directeur y consentit avec répugnance. Alors le sr Ran-
son demanda un local pour l’exécution de cette misère;
l’on se pretta encore à le placer dans le logement de feu
sr Jacques, mais on lui spécifia bien qu’il n’étoit point
admis dans la manufacture ; que le logement n’étoit qu’une
facilité momentanée, que l’on ne prendroit rien sur soi,
que l’on attendroit les ordres de M. le Directeur général.
Le sr Ranson n’a jamais mis le pied dans le logement,
a été récalcitrant lorsqu’on lui a redemandé des clefs dont
il n’avoit fait aucun usage, et enfin n’a pas fini l’ouvrage
qu’on lui avoit donné depuis environ un an.
Telle que soit l’ignorance d’un homme, on répugne
toujours à le lui dire cruement. Aussi M. Pierre, direc-
teur, a-t-il toujours cherché à le faire entendre. Voilà
son tort. Mais il avait bien dit, bien répété aux personnes
liées avec le sr Ranson qu’il ne pouvoit en conscience
proposer à M. le Directeur général un sujet incapable du
service.
Mais M. Taraval, surinspecteur, pour obliger M. Pierre,
avoit profité d’un plus de confiance pour dire au sr Ran-
son de ne pas s’occuper de cet arrangement.
L’on se dispensera de relever les assertions inexactes.
Cependant l’on ne peut se dispenser de faire observer que
l’on a jamais dit au sr Ranson d’abandonner ses autres
entreprises; qu’un homme qui ne se montroit que tous
les six mois, un peu plus fréquemment lorsqu’il lui fut
ordonné un racordement, a été libre de suivre ses opéra-
tions. 11 n’a pas d’ouvrage; en mérite-t-il? M. le Directeur
général doit-il être trompé1?
i. Arch. nat., O1 2o5i.