Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]: Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français (1915-1917(1918))

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sion, que ce tableau est déjà plus qu’à moitié fait et qu’il
eut été terminé pour le Salon si cet artiste n’eut été
chargé postérieurement d’exécuter le Lendemain de la
bataille d’Eylauh Si Sa Majesté persiste pour qu’il soit
répété de petite dimension, je crois que je ne pourrai faire
mieux que de charger M. Gros d’en faire la copie.

A l’égard de la reprise de Gênes, j’ignore s’il y a eu une
action et j’ai toujours pensé que cette ville n’avait été
rendue que par un article de traité. Dans ce cas, Sa Majesté
désirant qu’il soit fait mention par un tableau de la pos-
session de Gênes, ne serait-il pas possible de choisir le
moment où le doge à Milan vient apporter à Sa Majesté
le vœu du Sénat et du peuple pour demander sa réunion
à la France?

Je vous prie, Monsieur l’Intendant général, de prendre
les ordres de Sa Majesté sur les observations que j’ai
l’honneur de vous adresser.

Quant aux prix de ces tableaux, j’ai l’honneur de vous
faire observer, Monsieur l’Intendant général, que le prix
donné pour les grands tableaux du dernier Salon a été de
12000 francs et que, quelque intérêt que je prenne à l’art
et aux artistes, je crois que pour leur plus grand avantage
il faut leur faire faire beaucoup de choses sans augmenter
les prix.

Je vais m’entendre avec MM. les architectes de Fontai-
nebleau et de Compiègne pour le placement dans ces
palais des tableaux acquis au dernier Salon.

J’aurais été, Monsieur l’Intendant général, vous porter
moi-même mes observations, si quelques jours de repos
ne m’eussent été nécessaires pour me remettre des fatigues
de mon voyage.

Agréez, je vous prie, l’hommage de ma haute considé-
ration.

Denon.

i. Au Louvre, Salon des Sept-Cheminées.