DOI Artikel:
Marquet de Vasselot, Jean Joseph: À propos du sculpteur Defernexfrançaise
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19306#0122
rité honorable pour le jeune artiste chez qui se tenoit
alors la petite académie où Durameau se rendoit avec
tant d’assiduité : c’étoit un sculpteur nommé Fernex.
Quoiqu’il ne fût pas sans mérite, il étoit cependant plus
adroit qu’habile. Connu par l’art de faire de petits modèles
convenables aux orfèvres, aux bijoutiers et aux autres
fabricans, il savoit par là embellir leurs marchandises,
les ennoblir et leur donner une valeur qui surpassoit très
souvent la matière par l’élégance, le choix, la variété et
surtout la nouveauté des formes, Fernex étant utilement
employé par les marchands dont je parle, consacroit avec
empressement une partie de son gain à remplir le vide
que formoit dans la caisse académique la pénurie de
quelques-uns de ses camarades. Celui qui payoit étoit
confondu chez lui avec l’étudiant infortuné qui n’avoit
pas la possibilité de rembourser les dépenses convenues
par la petite société. Exemple précieux qui devroit bien,
en tous les âges, être imité par les hommes qu’une vaine
opulence mettroit si souvent à portée de seconder les
efforts d’une respectable émulation! »
Ce curieux passage, qu’on n’aurait point songé à cher-
cher dans une notice1 sur Durameau, fait honneur à la
générosité et au zèle de Defernex; mais il est surtout
intéressant parce qu’il prouve que le sculpteur, — capable
d’exécuter des bustes fort beaux1 2 * * *, — ne dédaignait pas
de travailler pour les « fabricans »; c’est précisément la
collaboration d’artistes de ce talent qui donne une valeur
1. Cette notice est insérée dans le tome LXI de la précieuse
Collection Deloynes, au Cabinet des estampes de la Biblio-
thèque nationale. Elle ne porte aucune indication d’origine;
mais elle doit être extraite d’un périodique de la fin du
xviii6 siècle.
2. A la suite de cette communication, M. Marquet de Vas-
selot a montré à la Société la photographie d’un buste en
bronze, signé : « Par J. B1 Defernex, 1780 », qui appartenait
en 1900 à M. Perrot de Chazelles (à Bellevue, Seine-et-Oise),
et qui est sans doute (?) le buste du baron Desnoyers, signalé
parM. Stanislas Lami (Dictionnaire des sculpteurs, XVIII° siècle,
vol. I, p. 256). — Cette signature ne confirme pas la remarque
faite par M. Furcy-Raynaud (ouvr. cité, p. 82-83).
alors la petite académie où Durameau se rendoit avec
tant d’assiduité : c’étoit un sculpteur nommé Fernex.
Quoiqu’il ne fût pas sans mérite, il étoit cependant plus
adroit qu’habile. Connu par l’art de faire de petits modèles
convenables aux orfèvres, aux bijoutiers et aux autres
fabricans, il savoit par là embellir leurs marchandises,
les ennoblir et leur donner une valeur qui surpassoit très
souvent la matière par l’élégance, le choix, la variété et
surtout la nouveauté des formes, Fernex étant utilement
employé par les marchands dont je parle, consacroit avec
empressement une partie de son gain à remplir le vide
que formoit dans la caisse académique la pénurie de
quelques-uns de ses camarades. Celui qui payoit étoit
confondu chez lui avec l’étudiant infortuné qui n’avoit
pas la possibilité de rembourser les dépenses convenues
par la petite société. Exemple précieux qui devroit bien,
en tous les âges, être imité par les hommes qu’une vaine
opulence mettroit si souvent à portée de seconder les
efforts d’une respectable émulation! »
Ce curieux passage, qu’on n’aurait point songé à cher-
cher dans une notice1 sur Durameau, fait honneur à la
générosité et au zèle de Defernex; mais il est surtout
intéressant parce qu’il prouve que le sculpteur, — capable
d’exécuter des bustes fort beaux1 2 * * *, — ne dédaignait pas
de travailler pour les « fabricans »; c’est précisément la
collaboration d’artistes de ce talent qui donne une valeur
1. Cette notice est insérée dans le tome LXI de la précieuse
Collection Deloynes, au Cabinet des estampes de la Biblio-
thèque nationale. Elle ne porte aucune indication d’origine;
mais elle doit être extraite d’un périodique de la fin du
xviii6 siècle.
2. A la suite de cette communication, M. Marquet de Vas-
selot a montré à la Société la photographie d’un buste en
bronze, signé : « Par J. B1 Defernex, 1780 », qui appartenait
en 1900 à M. Perrot de Chazelles (à Bellevue, Seine-et-Oise),
et qui est sans doute (?) le buste du baron Desnoyers, signalé
parM. Stanislas Lami (Dictionnaire des sculpteurs, XVIII° siècle,
vol. I, p. 256). — Cette signature ne confirme pas la remarque
faite par M. Furcy-Raynaud (ouvr. cité, p. 82-83).