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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1918-1919(1919)

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Godefroy, Denis: Souvenirs de voyage de Denis II Godefroy, offerts a son père, Théodore, en 1638
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https://doi.org/10.11588/diglit.19306#0197

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jamais, mesme au plus rigoureux temps de ceste saison si
contraire à la grâce ordinaire des jardins, et ce à l’occa-
sion des arbrisseaux d’immortelle verdure dont il est
comparti, comme des pins, cyprès, sapins, lauriers, buis,
romarins et autres de ceste sorte éternels dans leur
beauté, qui esgalez par le ciseau en divers sentiers directs
et obliques, tiennent la veue autant dans l’admiration du
dehors, au travers des fenestres, qu’elle est d’ailleurs sus-
pendue dans la contemplation du dedans de ce cabinet,
qui est orné de telle façon que depuis les lambrissures du
plancher jusques à moitié de hauteur, l’histoire de Moïse
est en treize tableaux séparez, exactement bien représen-
tée, au-dessous de chasquun desquels sont les dicts
treize emblèmes, qui suivent depuis le costé droit de la
cheminée selon cet ordre :

Ordre des treize emblèmes et explication de quelques-
unes tournée en sens moral.

Le premier porte ceste devise : « Post minas ictus. »

Sur un sommet de tour frappé tout ensemble d’un
esclair et d’un tonnerre.

Le suivant a celle-cy et ingénieux : « Mutato déficit
œstus. »

Sur un miroir ardent exposé de biais aux rayons du
soleil et réverbérant sur un tas de tisons qui semblent en
demeurer embrasez et se consumer petit à petit, qui est
comme à dire : « Sublata causa tollitur effectus. »

Le troisième est succinct et gentil, sçavoir : « Lucet
non ardet. »

Sur un soleil rayonnant en plein hyver sur la glace et
neige.

Celui d’après n’est pas moins à propos : « Ludit
utrimque. »

Sur deux mains sortants du milieu d’une nue et tou-
chants une harpe de costé et d’autre tout ensemble, ce
qui semble dénoter les âmes doubles qui, cachées et
sans estre veues, tranchent et pincent de deux costez
ainsy que ceste nue qui cache les ressorts de ce jeu de
harpe.

Le cinquiesme n’est pas si intelligible, qui est : « Alie-
nis pereo flammis. »
 
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