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DEUX LETTRES D’INGRES
i.
M. Ingres, alors à Rome, peignit un tableau ordonné
par le ministre de l’Intérieur pour l’église de la Trinité-
des-Monts. Ce tableau, peint à l’huile, placé dans la
seconde chapelle à droite en entrant, représente Notre-
Seigneur donnant les clefs du paradis à saint Pierre en
présence des apôtres. La dimension est de io pieds de haut
sur 7 environ. M. Ingres crut, d’après les suffrages hono-
rables qu’a obtenus ce tableau et d’après sa propre con-
viction, que c’est le meilleur de ses ouvrages : il désire
donc vivement qu’on le lui prête pour qu’il puisse figurer
ici à l’exposition prochaine du Louvre pour l’année 1831,
mois d’avril.
Cette faveur lui a été déjà refusée (en note : par l’am-
bassadeur M. de Montmorency et un petit conseil des
biens français à Rome) à l’époque du dernier Salon, par
une circonstance fâcheuse touchant un tableau de M. Fo-
restier qui devait décorer cette église, mais qui ne regar-
dait en rien M. Ingres, et dont il a été la victime. M. le
D. d..., dont ce tableau décore la chapelle, est d’une indif-
férence, on osera dire, presque brutale sur cet ouvrage;
il est inutile, on le pense, de l’y intéresser. Son envoi à
Paris est extrêmement facile qu’en voudra bien prendre
son collègue, le directeur de l’Académie de France, en le
faisant partie du rouleau des ouvrages de MM. les pen-
sionnaires, qu’il adresse tous les ans au ministre de l’In-
térieur, auquel appartient d’ailleurs de droit ce tableau.
M. Ingres se charge des frais de retour, mais adressé
pour sa sûreté par le ministre à l’ambassadeurL i.
i. Remarquer le français d’Ingres, embarrassé et peu cor-
rect. Ces deux lettres ne sont pas datées.
DEUX LETTRES D’INGRES
i.
M. Ingres, alors à Rome, peignit un tableau ordonné
par le ministre de l’Intérieur pour l’église de la Trinité-
des-Monts. Ce tableau, peint à l’huile, placé dans la
seconde chapelle à droite en entrant, représente Notre-
Seigneur donnant les clefs du paradis à saint Pierre en
présence des apôtres. La dimension est de io pieds de haut
sur 7 environ. M. Ingres crut, d’après les suffrages hono-
rables qu’a obtenus ce tableau et d’après sa propre con-
viction, que c’est le meilleur de ses ouvrages : il désire
donc vivement qu’on le lui prête pour qu’il puisse figurer
ici à l’exposition prochaine du Louvre pour l’année 1831,
mois d’avril.
Cette faveur lui a été déjà refusée (en note : par l’am-
bassadeur M. de Montmorency et un petit conseil des
biens français à Rome) à l’époque du dernier Salon, par
une circonstance fâcheuse touchant un tableau de M. Fo-
restier qui devait décorer cette église, mais qui ne regar-
dait en rien M. Ingres, et dont il a été la victime. M. le
D. d..., dont ce tableau décore la chapelle, est d’une indif-
férence, on osera dire, presque brutale sur cet ouvrage;
il est inutile, on le pense, de l’y intéresser. Son envoi à
Paris est extrêmement facile qu’en voudra bien prendre
son collègue, le directeur de l’Académie de France, en le
faisant partie du rouleau des ouvrages de MM. les pen-
sionnaires, qu’il adresse tous les ans au ministre de l’In-
térieur, auquel appartient d’ailleurs de droit ce tableau.
M. Ingres se charge des frais de retour, mais adressé
pour sa sûreté par le ministre à l’ambassadeurL i.
i. Remarquer le français d’Ingres, embarrassé et peu cor-
rect. Ces deux lettres ne sont pas datées.