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Bulletin de l' art pour tous — 1889

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No 46 (Octobre 1889)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24716#0023
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ART POUR -TOUS


ÆSMïil

Encyclopédie ff fautindustriel et décora t/e

arai-ssant tou,s les mois

EMILE REIBER

Etre cTeup-Eon date ui

28e Année

Lrairie des Imprimeries réunie

An.cienri&i'laison More’

PARIS ZffiBE3

'•VJ.RBonïLp&rte,,


Octobre 1889

BULLETIN D’OCTOBRE 1889

UNIFICATION (2>

de l’En seignement d’Art

-©-

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

Classe VI-VII-VIII, Enseignement Professionnel

Exposant : EMILE REIBER, Architecte
Fondateur de « l’Art pour Tous »

^ted. d’or, Exp. univ. de 1878 ; Lauréat des concours de l'Expo-
sition pédagogique du Trpcadéro (/881); Diplômes aux Expo-
rtions internationales de Londres, Bruxelles, Nouvelle-Orléans.

KXP- univ. de Paris, 1889: Méd. d’or, Cl. XL Applications usuelles
des Arts .du Dessin; Méd. d’argent, Cl. VI, Enseignement du
Dessin, Alphabet des Formes; Méd. d’argent, Cl. VI-VII-VIII,
Enseignement professionnel ; Mention honor., Cl. IX. Librairie.

-O-

Notice descriptive

ADRESSÉE A MM/ LES MEMBRES DU JURY

Notre enseignement professionnel est
Entièrement à reconstituer, car les tradi-

tions des Métiers ont été rompues chez nous
' par l’abolition des Corporations, au sein
i desquelles un enseignement pratique et
purement oral se transmettait de génération
j en génération dans les ateliers des Maîtres.

| Cette reconstitution doit en même temps
être opérée dans des conditions plus larges,
j plus libérales, plus générales, et consé-
! quemment plus méthodiques que par le
j passé.

| Les formes usuelles de l’Art doivent faire
l’objet d’une classification, et être ensei-
i gnées aux apprentis en suivant la progres-
j sion des combinaisons des divers Éléments
\ des Formes de la Nature et de l’Art.

C’est cette synthèse indispensable qui a
j fait spécialement l’objet des études de l’Ex-
j posant. Il l’a présentée sous le nom
j d'Alphabet des Formes. Cet alphabet n’est'
j autre chose qu’un tableau des combinaisons
primaires des éléments géométriques dans
leurs applications courantes aux formes


d’art. Il aboutit à la Méthode des Tracés
corrects qui, au premier degré (Écoles pri-
maires), permet d’enseigner le Dessin comme
l’Écriture.

Au second degré (Enseignement profes-
sionnel), la même méthode se développe
l’outil en main, et devant la matière à trans-
former. Elle constitue une synthèse nouvelle,
pratique, effective et agissante, fondée sur
l’expérience, et qui fournit à tous les métiers
les tracés corrects qui leur sont indispen-
sables.

Le cadre exposé à la Cl. VI-VII-VIII, sous la
désignation de Tracés professionnels, résume
les éléments de cet enseignement technique,
et initie l’apprenti aux directions correctes
des diverses parties de l’ouvrage à exé-
cuter. Ici encore la Géométrie ou Science
des Lignes est la base indispensable de ces
tracés corrects, où, tout en se servant de la
règle et du compas, il arrive à tracer facile-
ment les courbes, les inflexions les plus

feuilleton du bulletin d’octobre i889

Les quatre Éléments

de l’architecture (4)

Études d’Architecture comparée

par

G. SEMPER, Architecte

Tpa du cti o n inédite de E. Rei beb
-0-

N. •— Assyriens (Suite).

Les ruines du palais de Ninive montrent plusieurs
l,nités homogènes dans leur forme fondamentale, qui
Se retrouvent, toutes semblables, à Persépolis; et il n’y
a aucun douté qu’elles nous représentent ces pavillons
D habitation princiers, qui sont connus par l’histoire
D’Alexandre.

C’est ainsi que le tableau général de l’architecture
assyrienne, quoique légèrement voilé encore, donne
'eu à d’intéressantes comparaisons.

En Égyple, l’instinct constructif, conforme à la
hature (et encore purement animal pour ainsi dire)
De l’hommë considéré comme un être sociable, fut
°bservé par des prêtres intelligents, et fixé dans des
Ouvrages qui paraissent être sorlis du sol, et y avoir
haussé comme des bancs de corail. Tout dans rou-
lage se rapporte à un noyau central, à une reine
Des abeilles, dont l’importance ne se fait connaître
ciu’indirectement, dans le nombre croissant des fidèles,.
Dans l’accession continue d’espaces toujours plus
'astes, toujours plus élevés, mais qui est aussi la
glorification de la puissante caste des prêtres, et en

j même temps celle du dieu créé el servi par elle. \
j C’est l’idée de hiérarchie qu’il incorpore.

Dans les ouvrages de la vallée de l’Euphrate, nous
j en voyons, à maints points de vue, la contrepartie.

Au lieu de s’élancer du sol vers la nature, l’archi- i
; tecture montre ici les premiers signes d’une tentative j
pour s’affranchir de ses liens. Ceci se fait déjà con- (

\ naître dans le caractère d’objectivité, nécessaire à j
; l’élude des beautés de la nature, avant que l’on osât, 1
| par une sorte d’émulation dédaigneuse, les imiter là f
| où elles manquaient. Les rois d’Égypte, bâtisseurs de i
j pyramides, qui ont suivi cette voie, furent estimés
contempteurs des dieux, et le parti sacerdotal vie- \

| torieux empêcha plus tard les répétitions ultérieures \
d’ouvrages semblables. j

Dans le temple du Bélus assyrien, comme dans le )

S temple égyptien issu des pèlerinages, il y a un centre
j spirituel pour tout ce qui s’y rapporte; seulement là,
il est dominé par une puissante substruction, ici,
j caché par des travaux d’approche interminables; dans
les deux types le temple perd son importance propre j
j et ce n’est pas le dieu qui est glorifié, mais la puis-
/ sance de ceux qui l’établirent.

| O. — Phéniciens, Juifs. j

Une proche parenté semble relier les habitants assy- (
| riens-chaldéens de la Mésopotamie, avec les Sémites, j
Phéniciens et Juifs, auprès desquels nous devons
j nous arrêter quelque temps. Les derniers, longtemps j
j encore peuple inconsistant et nomade, quand leurs i
i parents de race avaient déjà fondé des villes fortifiées
et. des colonies par delà les colonnes dTIercule, em- s
' pruntèrent à ceux-ci leurs formes de construction, si )

Ibien que tout en ignorant complètement ce qui cons-
tituait l’essence de l’architecture phénicienne, la des- i
cription biblique des somptueuses constructions du
roi Salomon nous permet de l’apprécier d’une façon
assez précise. Nous possédons des notices détaillées
sur l’ancien temple de Salomon et des notices par- (

tielles sur le palais de ce roi fastueux. Il a été déjà
remarqué plus haut combien grand est l’intérêt que
présentent ces ouvrages, notamment les temples, en
ce qui concerne leur dérivation très apparente du sys-
tème de la lente. C’était là un ouvrage absolument
phénicien, une conception païenne de l’arche de
Moïse, un acte contraire au second Commandement.
Mais Salomon n’étail-il pas un grand pécheur, et
n’adorait-il pas parfois les idoles pour l’amour de ses
femmes? — La haute terrasse des rochers du mont
Moriah est une idée phénicienne que l’on retrouve à
Tyr, Carthage, ITadès, et proche parente du culte de
Bélus. Phénicienne aussi était la disposition de l’a-
vant-conr des prêtres qui enceignait de près le temple
et où les lévites seuls avaient accès. Elle n’était sépa-
rée delà cour commune que par une barrière de bois
très basse, symbole de la puissance sacerdolale qui
n’existait plus que pour la forme, mais qui, au fond,
était brisée : c’est le modèle du TÈjjisvos grec. Phéni-
ciennes étaient les fameuses colonnes Bakim et
Boas, et surtout la disposition péristyle des cours,
ainsi que l’élargissement du motif simple de l’Arche
par les galeries environnantes. Ici le style phénicien
se montre complètement indépendant. Ni les Assy-
riens,- ni les Égyptiens ne connurent ces cours d’en-
ceinte péristyles si apparentées avec le style grec ulté-
rieur. Tout ici annonce déjà le passage aux formes
grecques : le temple sort déjà de l’occlusion sacerdo-
tale et se montre au soleil; mais la royauté n’est pas
assez puissante, dans un état commercial mouve-
menté, pour utiliser à son profit la foi religieuse du
peuple. Phénicienne enfin, était la manière décora-
tive de toutes les dispositions, l’ordonnance (proba-
blement assyrienne-ionique) des colonnes, la richesse
en revêtements de métal et en vases de bronze.

Les rapports des Phéniciens et des Grecs remontent
aux premiers âges : ceux-ci leur avaient emprunté la
connaissance de la langue des signes écrits, et de
maintes autres inventions fécondes, et il ne faut pas
s’étonner que l’idée que les Grecs, les premiers, mi-

BULLET1NS DE L’ART POUR TOUS.

N» 4 0.
 
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