DOI Heft:
No 6 (1906)
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
barde, ou plutôt d'un gros veuglaire. Les deux
autres boulets entiers ont dû servir au chargement
de veuglaires de petites dimensions.
En ce qui concerne le don qui nous occupe, il est
avéré, au point de vue historique, que « vers la
mi-juillet 1430, les milices de Huy sortirent de
leur ville pour mettre à feu et à sang le Condroz
VEUGLAIRE DU XV" SIÈCLE TROUVÉ A BOUVIGNES.
namurois. A Ohey, leur première étape, elles
reçurent la soumission de Jean Burekin de Jup-
pleu, qui offrit de leur ouvrir son manoir de
Gesves, et celle des dames d'Emptinne et de Spon-
tin. Le lendemain, les Hutois se dirigèrent vers
Assesse : à la soirée, ils rencontrèrent un corps de
Namurois commandés par les sires de Croy et de
Mamynes. Ilsse disposaient à le combattre, à la
lueur des torches ; mais ces adversaires se retirèrent
sans engager la lutte. Après être restés un jour à
Assesse, les métiers de Huy vinrent investir Arche-
en-Rendarche. Ils voyaient, au haut d'une colline
voisine, les feux de l'armée namuroise, qui les obser-
vait et qui n'osa pas en venir aux mains. Quand ils
se furent emparés d'Arche, ils parcoururent toute
la région environnante et s'arrêtèrent dans les cam-
pagnes de Purnode. De leur côté, les Dinantais
s'étaient mis en marche vers Poilvache pour en
entreprendre le siège : les Hutois les rejoignirent,
le blocus commença et, departetd'autre, les canons
se mirent à gronder -. »
1. LÉON LAHAYE, (Ex. T727M/M & A
t. XXI, H'" livraison, pp. 157-
158). Namur, Wesmael-Charlier, 1895.
2. JEAN DE STAVELÔT, CA?wz;'i??M, publiée par J. Bor-
Les boulets qui nous ont été donnés parle baron
de Woelmont et qui constituent d'intéressants
documents pour nos collections datent bien de la
prise du château d'Arche-en-Rendarche par les
milices de Huy, en 1430, car ce château ne fut plus
attaqué que longtemps après, par le baron de
Schœnfeld, à la Révolution brabançonne, ainsi que
/JA.'A & A & /A/.J
cela est attesté dans les archives de famille des
Woelmont L
Avant de passer à l'examen de la question des
projectiles employés aux xiWet xv" siècles pour
le service des pièces d'artillerie à poudre alors en
usage, nous dirons un mot de celles-ci.
Si l'invention de la poudre est bien antérieure,
comme on le sait, à l'invention de l'artillerie à
poudre, cette dernière, en tout cas, ne remonte
pas au delà des premières années du xiv" siècle.
Les premières pièces d'artillerie à poudre, si l'on en
excepte les mortiers, qui étaient fermés à la culasse,
étaient ordinairement des tubes en fer forgé,
gnet, 251, 252. L'éditeur interprète CAA? par Gives,
près de Huy.Il s'agit évidemment de Gesves. As, employé
par le chroniqueur, désigne Arche, qui s'écrivait commu-
nément Ais au xv" siècle.
C/l CA*o?M'yK<? de ZANTFLIET, dans l'Ampliss. Collec-
tio de MART&NE et DURAND, t. V.— LÉON LAHAYE, /<?r.
r?I.,p. 158, note 1.
3. En nous donnant les boulets dont il est question
dans cette étude, M. le baron de Woelmont nous a gra-
tifiés, en même temps, de quatre fers de chevaux trouvés
également auprès du château d'A relie et qui doivent
provenir des petits chevaux hongrois de l'armée autri-
chienne qui prit part au combat d'Assesse, en 1790.
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
barde, ou plutôt d'un gros veuglaire. Les deux
autres boulets entiers ont dû servir au chargement
de veuglaires de petites dimensions.
En ce qui concerne le don qui nous occupe, il est
avéré, au point de vue historique, que « vers la
mi-juillet 1430, les milices de Huy sortirent de
leur ville pour mettre à feu et à sang le Condroz
VEUGLAIRE DU XV" SIÈCLE TROUVÉ A BOUVIGNES.
namurois. A Ohey, leur première étape, elles
reçurent la soumission de Jean Burekin de Jup-
pleu, qui offrit de leur ouvrir son manoir de
Gesves, et celle des dames d'Emptinne et de Spon-
tin. Le lendemain, les Hutois se dirigèrent vers
Assesse : à la soirée, ils rencontrèrent un corps de
Namurois commandés par les sires de Croy et de
Mamynes. Ilsse disposaient à le combattre, à la
lueur des torches ; mais ces adversaires se retirèrent
sans engager la lutte. Après être restés un jour à
Assesse, les métiers de Huy vinrent investir Arche-
en-Rendarche. Ils voyaient, au haut d'une colline
voisine, les feux de l'armée namuroise, qui les obser-
vait et qui n'osa pas en venir aux mains. Quand ils
se furent emparés d'Arche, ils parcoururent toute
la région environnante et s'arrêtèrent dans les cam-
pagnes de Purnode. De leur côté, les Dinantais
s'étaient mis en marche vers Poilvache pour en
entreprendre le siège : les Hutois les rejoignirent,
le blocus commença et, departetd'autre, les canons
se mirent à gronder -. »
1. LÉON LAHAYE, (Ex. T727M/M & A
t. XXI, H'" livraison, pp. 157-
158). Namur, Wesmael-Charlier, 1895.
2. JEAN DE STAVELÔT, CA?wz;'i??M, publiée par J. Bor-
Les boulets qui nous ont été donnés parle baron
de Woelmont et qui constituent d'intéressants
documents pour nos collections datent bien de la
prise du château d'Arche-en-Rendarche par les
milices de Huy, en 1430, car ce château ne fut plus
attaqué que longtemps après, par le baron de
Schœnfeld, à la Révolution brabançonne, ainsi que
/JA.'A & A & /A/.J
cela est attesté dans les archives de famille des
Woelmont L
Avant de passer à l'examen de la question des
projectiles employés aux xiWet xv" siècles pour
le service des pièces d'artillerie à poudre alors en
usage, nous dirons un mot de celles-ci.
Si l'invention de la poudre est bien antérieure,
comme on le sait, à l'invention de l'artillerie à
poudre, cette dernière, en tout cas, ne remonte
pas au delà des premières années du xiv" siècle.
Les premières pièces d'artillerie à poudre, si l'on en
excepte les mortiers, qui étaient fermés à la culasse,
étaient ordinairement des tubes en fer forgé,
gnet, 251, 252. L'éditeur interprète CAA? par Gives,
près de Huy.Il s'agit évidemment de Gesves. As, employé
par le chroniqueur, désigne Arche, qui s'écrivait commu-
nément Ais au xv" siècle.
C/l CA*o?M'yK<? de ZANTFLIET, dans l'Ampliss. Collec-
tio de MART&NE et DURAND, t. V.— LÉON LAHAYE, /<?r.
r?I.,p. 158, note 1.
3. En nous donnant les boulets dont il est question
dans cette étude, M. le baron de Woelmont nous a gra-
tifiés, en même temps, de quatre fers de chevaux trouvés
également auprès du château d'A relie et qui doivent
provenir des petits chevaux hongrois de l'armée autri-
chienne qui prit part au combat d'Assesse, en 1790.