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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 7 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0062
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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et de divers côtés nous sont venus des appoints
sérieux, dont nous aurons soin d'entretenir ies lec-
teurs du
Nous parlerons aujourd'hui d'une première con-
tribution^ de celle des pays Scandinaves.
Nous nous étions adressés, pour l'obtenir, à
gara Rasmussen, devenue, par ses écrits bien
connus sur la dentelle, la représentante attitrée de
cette industrie d'art à Copenhague. Bien nous
en prit. Touchée de notre confiance envers les
dames danoises, séduite d'ailleurs par la pensée de
servir une fois de plus des intérêts artistiques aux-
quels elle n'avait cessé de se dévouer durant toute
sa vie, M""= Rasmussen se mit à l'œuvre avec une
ardeur vraiment touchante, s'enquérant de ce qui
pouvait nous être utile, réunissant des données de
toutes sortes, multipliant ses démarches auprès
des dames de Copenhague et se rendant enfin jus-
qu'en Suède et dans le Schleswig pour nous pro-
curer des séries de pièces susceptibles de donner
une idée générale, mais précise, du genre de
dentelle qui s'exécute dans ces pays.
Les envois de M*"" Rasmussen, accompagnés
d'une notice rédigée par elle, occupent dix grands
cadres dans notre compartiment de la dentelle, où
ils sont actuellement exposés.
Ils comprennent d'abord des broderies de linge,
dites Hedebosygning, ayant un caractère tout à
fait national en Danemark et qu'il convient de
rapprocher de la dentelle, au même titre que le
point coupé, dont elles sont d'ailleurs issues. Ce
genre de travail s'exécute actuellement encore à
Copenhague et dans tout le Danemark. Nous en
possédons un fort beau spécimen, ouvrage de
Rasmussen elle-même, qui sait joindre, on
le voit, la pratique à la théorie, en excellant vrai-
ment dans l'une comme dans l'autre.
Cette pièce est d'ailleurs la reproduction d'un
morceau ancien.
Nous devons un autre type de ce genre à la géné-
rosité de la chambellane Cederfelt, à Copen-
hague.
Ouant à la dentelle proprement dite, bien qu'on
en ait fait autrefois dans tout le Danemark, la fabri-
cation en était localisée surtout dans le Schleswig,
où la petite ville de Tondern en devint le centre,
comme il en fut de Malines pour notre province
d'Anvers. Ce n'est pas d'ailleurs le seul point de
rapprochement avec Malines, dont Tondern fut
manifestement une colonie au point de vue de la
dentelle, ce qui ne rend que plus piquante 1 assis-
tance que ses produits viennent prêter aujourd'hui
à la mère-patrie.
L'industrie de la dentelle a d'ailleurs complète-
ment cessé dans le Schleswig. M"*" Rasmussen n'est
parvenue à y rencontrer que deux ouvrières, âgées,

l'une de 92 et l'autre de 83 ans ! Celles-ci lui ont
cédé, à notre intention, leurs derniers fuseaux,
datant du xvm" siècle, et un peu de fil de lin fin
qui leur venait encore de leur grand'mère ! Elles
ne possédaient plus ni modèles, ni piqûres.
U n'a donc plus été possible de recueillir de spé-
cimens dans le pays même, que chez des fermières
et des paysannes.
Heureusement, M"^ Rasmussen a pu se rabattre
sur Copenhague, où la dentelle de Tondern, très à
la mode autrefois, se retrouve naturellement encore
dans maint tiroir de chiffonnière. Nous ne pour-
rions donner une meilleure idée de ses efforts et
de leur succès qu'en énumérant ici les principales
pièces que cette dévouée collaboratrice est parvenue
à recueillir pour nous.
M"^ la comtesse de Rantzau a bien voulu nous
offrir quinze spécimens de dentelle de Tondern,
comprenant notamment un mouchoir et des man-
chettes, puis encore un superbe col, brodé par une
dame suédoise et garni également d'une jolie den-
telle.
Nous avons reçu ensuite :
De MMe Thérèse Anrich, un mouchoir, datant de
la fin du xvm° siècle et orné d'une dentelle de
Tondern ;
De M"" la chambellane de Beuzon, un mouchoir
de batiste, dont le bord, à fil tiré, est garni d'une
dentelle de Tondern, plus un autre spécimen de la
même dentelle ;
De M"° Wimpfen, dame d'honneur de S. M. la
Reine de Danemark, diverses pièces en dentelle de
Tondern, comprenant notamment une fanchon,
un col et des manchettes ;
De M"'" la comtesse Frijs, à Copenhague, un bel
échantillon de dentelle, genre Tondern ;
De M'"" l'amirale Uldall, deux spécimens analo-
gues ;
De M*"" la générale de Bulow, également deux
spécimens de Tondern, ainsi qu'une manchette
garnie de la même dentelle ;
De Frôken Quaade, à Copenhague, deux jolis
spécimens, même genre ;
De M""= la comtesse Brockenhuis Schack, égale-
ment un spécimen ;
De M*"" la chambellane Cederfelt, à qui nous
devons déjà un morceau de Hedebosygning, trois
pièces de Tondern, dont une garnissant un joli
mouchoir de batiste ;
De M"" Wedel-Heinen, dame d'honneur de
S. M. la Reine de Danemark, une pièce de Ton-
dern de près de deux mètres et une paire de man-
chettes garnies de la même dentelle ;
Enfin, de M'"" Rasmussen elle-même, diverses
bandes de dentelle de sa propre collection.
Ainsi que nous le disions, M*"" Rasmussen ne
 
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