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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 11 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0096
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

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impériale que nous avons eu déjà l'occasion de ci-
ter, et qui date du commencement du xv" siècle
(1430 environ), donne à ce sujet des renseigne-
ments bien intéressants.
D'abord, en ce qui concerne les projectiles en
plomb employés comme boulets rouges, voici la
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7^73C073;&^7'073% yzM 503C^ tfc AoyY ^7'7z/c7'073^ .*
« Prenez un canon ou aultre baston de canon-
nage, lequel voudrez, et faictes fairedes plom bées
toutes propices au dit baston ; et quand vous voul-
drez tirer une des dictes plombées, bouttés la de-
dans le feu et la chauffez tant qu'elle soict toute
ardente, puys la portez avecques des tenailles et
l'enveloppez de fustaines et vieulx draps linge tout
mouilliez, et la mectez dedans le baston le mieulx
que vous pourrez pour tirer, puys mectez le feu, et
sur quelque chose qu'elle chée, elle se allumera,
mais qu'il y ait du bois ou aultre chose qu'il puisse
ardyr L ^
Quant à la manière d'employer des projectiles
en pierre comme projectiles incendiaires, elle
n'était pas moins curieuse :
« Pour tirer pierres ardans d'une bombarde,
canon ou aultre baston de canonnerye, lesquels
feront grand dommaige en quelque lieu qu'elles
sont tirées, ayez une pierre plus légère et plus pe-
tite qu'il ne fault pour le baston dont vous voul-
drez tirer, et fondez de la poix, du soufre et de la
chaux ensemble, puys trempez la dicte pierre de-
dans ; puys avant que les dictes matières soient
sèches, gectez la dicte pierre dedans les pouldres
et elles se aherdront à la dicte pierre et se incorpo-
reront avecques les dictes matières; ce faict, enve-
loppez la dicte pierre avec ung drap linge mys en
double, trempé et abreuvé avec les dictes matières,
puys après plongez encore la dicte pierre, ainsi
enveloppée, esdites matières, comme dessus, et

1. <y. COLONEL FAVÉ, P/5. rzL, t. III, pp. 156-157.
2. Æ<7. p. 156.
3. Sur la question du feu grégeois, cf. LuDOvic LA-
LAKXE, TiàzC/ZZwAztS SM7' /6773 gT-JgzMZS P/ SZZT* /'z'zzZzvAzctt'fTZ
& Az à MKP7: P7z Æ?z7-<7/5z;Paris, 1841.
ty. Marcus Graecus, dans son Zz^7' z/rzzz'zwz zzz/ zw/z-
3;Z7-z?7ZzfM — REINAUD et FAVÉ, AJzz /zzz gy'PgWZS,
4psypzz.r & gzz^w ; Paris, 1845.
C/. également, FAVÉ, p^. rz'ê, t. III, pp. 18-1$. Sur
le même sujet, z^zV, pp. 47 ^ 68 et notes. Cfr aussi le
yA p#7zp7z7zp7'zp p/ zzT'/zzfpP t/p/6773, imprime à Paris en
1561. Extraits dans FAVÉ, p/5, rzê, t. III, p. 161, note 2,
et p. 163 (en note).
4. 1385. « Cy après ensievent les parties des choses
qui par noble homme Mons. Johan de Vienne, seigneur
de Roulans, amiral de France, ont esté fait prendre en la
ville de l'Escluse en Flandres, pour résister contre les

tandis qu'elle sera chaulde, mectez la encore de-
dans les dictes pouldres ainsi comme au premier.
^ Après ayez desfeustennes^z^zzzMgyj et les trem-
pez es dictes matières et enveloppez encore la dicte
pierre comme devant, et la gectez dedans, et le
faictes tant de foys en ceste manière que la pierre
soict propice pour vostre baston tant en poix
que en grandeur, et quand vouldrez tirer la dicte
pierre, mectez la dedans le dict baston, et afin que
le feu pregne, tout à l'environ d'icelle mectez y de
bonne pouldre d'amorce, et puys boutez le feu de-
dans icelluy baston, et en quelque partie que choyé
la dicte pierre, elle fera moult grant dommaige »
A côté de ces sortes de boulets rouges, l'on em-
ployaitégalement d'autres projectiles incendiaires,
tels que des flèches ou carreaux (la/zz/zzzVyzzg des
Romains) portant une composition incendiaire,
comme le feu grégeois, par exemple, ou bien en-
core des pots en argile remplis de feu grégeois ou
d'une composition analogue L
Avant l'invention de la poudre à canon, les ma-
chines de guerre de l'ancienne poliorcétique lan-
çaient déjà de semblables projectiles incendiaires,
qu'envoyaient également, à l'occasion, l'arc ou l'ar-
balète ; après l'invention de la poudre et des pre-
mières pièces d'artillerie à poudre, ces dernières
servirent au même usage.
Ainsi en 1385, au siège de l'Escluse, en Flandre,
il fut fait usage dey??;, contre les assié-
geants de la ville. Ces yg7'v zi /yigyjfgzz étaient des
carreaux portant à leur extrémité une compo-
sition incendiaire L
De même en 1336, au siège de Breteuil, il fut
fait, selon Froissard, usage du feu grégeois L
Voici, d'après le Ziz'wzt zfzz .sw7'gi zfg /'.37'i zfe J'zzT*-
ca7307377g7'3'g, un procédé employé pour
projeter des lances ou de grande sflèches au moyen
d'un canon. L'emploi de ce procédé ne devait,

ennemis du roy nostre sire, estant devant ycelle ville. »
1° ... It. dud. Johan Douhen 100 fers à geter feu,
chascun fer un gros, valent 50 s. t.
(Bibliothèque Richelieu. Manuscrit du Fonds Gai-
gnières, t. IV, p. 5.)
Cité par V. GAY, CAtsszzzT'z?, p. 274.
5. 1356. Siège de Breteuil. « Ceux de la garnison
avoient bien vu faire led. beffroi, et savoient bien l'or-
donnance en partie comment on devoit les assaillir. Si
étoient pourvus selon ce de canons jetant feu et de grans
gros carreaux pour tout dérompre... Ils commencèrent à
traire de leurs canons et à jeter feu sur ce beffroy et
dedans et avec ce feu traire épaissement grands carreaux
et gros... Le feu qui étoit grégois se prit au toit de ce
beffroy et convint ceux qui dedans étoient issir de force . a
(FROISSARD, t. I, p. 332.)
Cité par V. GAY, C/fSMZTY, p. 273.
 
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