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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
artistes ont puisé dans tous les domaines, maison
constate une certaine prédominance des sujets
VACHE ET VEAU, PAR TOMOTADA. IVOIRE. XVIII8 S.
populaires ; cela tient à ce que l’usage du netsuké
était répandu parmi les gens de condition infé-
rieure aussi bien que parmi les.
classes élevées de la population.
Les netsukés sont des œuvres
de sculpture animées ordinaire-
ment d’une vie intense : ils frap-
pent en général par leur côté
humoristique et satirique, par-
fois même léger.
Il est remarquable de constater
avec quel esprit le sculpteur a su
concentrer tant de caractère, de
sentiment et de vie dans des
objets de dimensions aussi exi-
guës.
La plupart des netsukés por-
tent la signature de l’artiste.
souvent des groupes de personnages, groupes très
fouillés et compliqués. Ces œuvres, qui ne man-
quent cependant pas de charme, frappent plus par
le côté laborieux et soigné de leur exécution
matérielle que par la force et l’originalité de leur
conception.
Dr J. Bommer.
NOS ARMURES A L'EXPOSITION
DE LA TOISON D'OR.
LA présence de deux de nos armures à l’Exposi-
tion de la Toison d’or nous a permis, grâce à
des rapprochements avec des pièces analogues du
Musée de Madrid, exposées également à Bruges,
de faire quelques observations sur lesquelles nous
aurons l’occasion de revenir *, mais que, pour le
moment, nous croyons intéressant de résumer ici
pour nos lecteurs.
Il s’agit tout d’abord de notre
armure allemande de joute, de la
fin du xve siècle ou du commen-
cement du xvie siècle. Cette
armure porte sur le plastron le
poinçon d’Augsbourg et une
marque d’armurier. Quant aux
brassards, ils portent les poin-
çons reproduits ci-dessous et
dont l’un d’eux, le globe cruci-
fère sommé d’une couronne, fi-
gure également sur la demi-
LES OKIMONO. — Ces
sculptures, dont l’origine n’est
guère antérieure au milieu du
xixe siècle, se distinguent des
netsukés par leurs plus grandes
proportions ainsi que par l’ab-
sence d’orifices permettant le
passage du cordon de soie. Les
okimonone servaient pas,comme
les netsukés, à suspendre des
objets à la ceinture ; ce sont des
productions artistiques qui, con-
trairement à ce que l’on observe
généralement au lapon, n’ont
aucun usage .pratique.
La plupart des okimono sont
en ivoire. Ils représentent le plus
OKIMONO. BUCHERON PORTANT
UN FAGOT.
armure du roi Philippe Ier de
Castille, appartenant à l’Arme-
ria Real de Madrid, envoyée à
l’Exposition de la Toison d’or.
Or, sur la foi d’une erreur com-
mise en 1849 par M. Martinez
del Romero, auteur d’un catalo-
gue de l’Armeria de Madrid,
M. Boeheim avait avancé que ce
poinçon devait être celui de
Jacques Vois ou Voys, armurier
bruxellois qui aurait travaillé
pour Philippe le Beau. Il faut
1 Dans les Chefs-d'œuvre d’art 071-
cien à F Exposition de la Toison d’or ;
Bruxelles, G. Van Oest (ouvrage
en cours de publication)..
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
artistes ont puisé dans tous les domaines, maison
constate une certaine prédominance des sujets
VACHE ET VEAU, PAR TOMOTADA. IVOIRE. XVIII8 S.
populaires ; cela tient à ce que l’usage du netsuké
était répandu parmi les gens de condition infé-
rieure aussi bien que parmi les.
classes élevées de la population.
Les netsukés sont des œuvres
de sculpture animées ordinaire-
ment d’une vie intense : ils frap-
pent en général par leur côté
humoristique et satirique, par-
fois même léger.
Il est remarquable de constater
avec quel esprit le sculpteur a su
concentrer tant de caractère, de
sentiment et de vie dans des
objets de dimensions aussi exi-
guës.
La plupart des netsukés por-
tent la signature de l’artiste.
souvent des groupes de personnages, groupes très
fouillés et compliqués. Ces œuvres, qui ne man-
quent cependant pas de charme, frappent plus par
le côté laborieux et soigné de leur exécution
matérielle que par la force et l’originalité de leur
conception.
Dr J. Bommer.
NOS ARMURES A L'EXPOSITION
DE LA TOISON D'OR.
LA présence de deux de nos armures à l’Exposi-
tion de la Toison d’or nous a permis, grâce à
des rapprochements avec des pièces analogues du
Musée de Madrid, exposées également à Bruges,
de faire quelques observations sur lesquelles nous
aurons l’occasion de revenir *, mais que, pour le
moment, nous croyons intéressant de résumer ici
pour nos lecteurs.
Il s’agit tout d’abord de notre
armure allemande de joute, de la
fin du xve siècle ou du commen-
cement du xvie siècle. Cette
armure porte sur le plastron le
poinçon d’Augsbourg et une
marque d’armurier. Quant aux
brassards, ils portent les poin-
çons reproduits ci-dessous et
dont l’un d’eux, le globe cruci-
fère sommé d’une couronne, fi-
gure également sur la demi-
LES OKIMONO. — Ces
sculptures, dont l’origine n’est
guère antérieure au milieu du
xixe siècle, se distinguent des
netsukés par leurs plus grandes
proportions ainsi que par l’ab-
sence d’orifices permettant le
passage du cordon de soie. Les
okimonone servaient pas,comme
les netsukés, à suspendre des
objets à la ceinture ; ce sont des
productions artistiques qui, con-
trairement à ce que l’on observe
généralement au lapon, n’ont
aucun usage .pratique.
La plupart des okimono sont
en ivoire. Ils représentent le plus
OKIMONO. BUCHERON PORTANT
UN FAGOT.
armure du roi Philippe Ier de
Castille, appartenant à l’Arme-
ria Real de Madrid, envoyée à
l’Exposition de la Toison d’or.
Or, sur la foi d’une erreur com-
mise en 1849 par M. Martinez
del Romero, auteur d’un catalo-
gue de l’Armeria de Madrid,
M. Boeheim avait avancé que ce
poinçon devait être celui de
Jacques Vois ou Voys, armurier
bruxellois qui aurait travaillé
pour Philippe le Beau. Il faut
1 Dans les Chefs-d'œuvre d’art 071-
cien à F Exposition de la Toison d’or ;
Bruxelles, G. Van Oest (ouvrage
en cours de publication)..