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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 10 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0107
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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(Musée dît- Cinquantenaire.) PÉLICAN DU lutrin de bornival.

ce point que le mot « aquila »

(aigle) devint synonyme de lutrin.

On connaît en Belgique les aigles
de Tongres, dûs à lehan Josès
de Dinant, les aigles de Hal,
de diverses églises de Tournai,
d’Avelghem, etc.

Le sujet se transmit avec son
caractère traditionnel jusque
bien avant le xvie siècle. L’oiseau
représenté ne possède, à vrai dire,
qu’une ressemblance fort loin-
taine avec l'oiseau que nous con-
naissons. Etsi on compare cesder-
niersaux spécimens de nos églises,
on voit aussitôt que cet animal
stylisé dans nos lutrins est tout de
convention. La tête en est trop
forte, le bec s’apparente trop
visiblement à celui du perroquet,
et, fait plus curieux, le ventre
fuyant devint, sous le crayon de
nos artistes du xve siècle, fort
rebondi. Cette formule tient,
avec des nuances plus ou moins
accusées, jusqu’au xvne siècle.

Alors, les artistes reviennent à la
copie quasi textuelle de la nature
et la stylisation ne joue plus
qu’un rôle secondaire.

Au type de l’aigle, il est inté-
ressant d’opposer celui du péli-
can. Si ce symbole de l’amour de
Dieu pour les hommes est connu,
il est moins aisé, par contre, de
donner l’époque de son entrée
dans le chœur de nos églises. M. le chanoine Reu-
sens lui assigne le déclin de la période ogivale En
Belgique, on peut citer un curieux spécimen en bois
qui se trouvait naguère dans l’église de Zammel
et figura à l’Exposition rétrospective de Bruxelles,
en 1888, organisée au Cinquantenaire à l’occasion
du Grand Concours, et qui est devenu, depuis
peu d’années, la propriété du Musée du Steen.
M. le chanoine Reusens lui assignait le xve siècle,
se basant vraisemblablement sur le caractère archi-
tectonique du chapiteau de la colonne de supportl.
Quant à l’oiseau, il est de style plutôt médiocre.
Après ce spécimen d’un intérêt tout archéolo-
gique, nous citerons le lutrin de Saint-Germain, à
Tirlemont, qui passe, à juste titre, pour l'un des
meilleurs témoignages de la dinanderie belge à la

1. Éléments dl archéologie chrétienne, t. II, p. 430.

fin du xvc ou au début du xvie siècle. La silhouette
de l’oiseau symbolique est d’un caractère incom-
parable, qu’on chercherait en vain dans les aigles-
lutrins de la meilleure époque. Une particularité
frappe toutefois dans cet oiseau : c’est la disposi-
tion des ailes, qui ne s’accrochent pas au corps,
mais qui semblent y pénétrer tout droit, presque
brutalement. Cette quasi-suppression de toute
attache pour les ailes 11e choque pas l’observateur,
tant il est gagné par la fière beauté de la silhouette
de l’oiseau symbolique.

Comme très voisin de ce spécimen, pour la con-
ception, nous citerons ce pélican qui sert d’amor-
tissement et de pièce d’enfilade aux fonts de Zut-
phen (Pays-Bas). Dans ce véritable monument
fondu à Malines, en 1527, par Gilles van Eynde,
comme nous l’apprend une inscription flamande,
on remarquera la même disposition des ailes péné-
trant directement dans le corps de l’oiseau. La
pièce d’amortissement des fonts de Bois-le-Duc,
 
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