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Le charivari — 12.1843

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Juillet (No. 182-212)
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*-{5 ME €8ÏAIMVAKI:

ce politique, voire caprice quelquefois. Quoique vous lu
serviez, le lecteur est bien force d'avaler. En Angleterre,
où l'on procède par l'achat de chaque numéro d'un jour-
nal, la presse est pour l'abonné une sorte de restaurant
à la carte où le consommateur demande des mets à son
choix ; en France, où l'on s'abonne à un journal pour
trois mois, six mois ou un an, la presse est une table
d'hôte où le consommateur vient s'asseoir, attendant les
mets successifs qu'il plaira au maître d'hôtel de faire défi-
ler devant lui.

— Sans doute ; mais si l'ordinaire ne lui convient pas,
le consommateur quitte la table d'hôte. Il faut donc bien
que le maître d'hôtel se conforme en définitive à son
goût.

— Le consommateur ne quitte pas toujours. D'abord
s'il n'y a que des tables d'hôte, il serait obligé d'en pren-
dre une autre où il ne serait peut-être pas servi mieux à
sa guise, et dès lors il se dit que ce n'est pas la peine de
changer. En second lieu, comptez-vous pour rien la pa-
resse de prendre une détermination? L'homme est na-
turellement si indolent qu'il aime mieux se faire un goût
selon sa table d'hôte que se faire une table d'hôte selon
son goût.

— Ainsi vous pensez...

— Prenons un exemple : voyez ce qui se passe dans
le gouvernement. C'est la nation qui paie la carte ; eh
bien ! croyez-vous qu'elle soit satisfaite du menu que
lui servent MM. Guizot, Soult et mauvaise compagnie?
Non assurément : elle trouve que c'est là une pitoyable
cuisine... et pourtant elle continue de manger du Systè-
me et de le payer fort cher, — parce qu'en changeant
elle aurait du Thiers et du Molé, au lieu du Guizot, ce
qui ne serait qu'un autre genre de drogues, — parce
qu'en outre, pour changer, il faut une persistance d'ef-
forts et une fermeté de volonté dont les nations sont»
ainsi que les individus, bien rarement capables. C'est ain-
si que cela se pratique dans la plupart des journaux. Le
Journal des Débats, par exemple, a un nombre assez
considérable d'abonnés, six à sept mille, je crois. Vous
imaginez-vous par hasard qu'il y ait six à sept mille lec-
teurs en France susceptibles de goûter l'ordinaire fa-
dasse de cette feuille, de temps en temps relevé par les
grosses épices des Mystères de Paris ! Eh ! mon Dieu,
non ; mais on est depuis longues années habitué à s'y
abonner, et on continue. Ce n'est pas le Journal des
Débats que l'on conserve, c'est une habitude.

— Vous comparez avec le système du gouvernement...
Eh bien ! n'arrive-t-il pas quelquefois des révolutions,
soit légales, soit extra-légales, qui viennent apprendre
au pouvoir qu'il doit se conformer au voeu de l'opinion
publique?

— C'est vrai, de même qu'il arrive aussi dans les jour-
naux des désabonhemens qui avertissent les directeurs
qu'il faut se conformer au goût des abonnés, et dans les
tables d'hôte des désertions qui enseignent aux patrons
qu'il faut consulter la convenance des habitués. Mais,
d'une part, ce sont là des accidens rares, et deux cas de
cette nature se présentent à peine contre cent cas de to-
lérance. D'autre part, dans ces cas-là même, faites-moi
le plaisir de dire combien de fois la leçon profite. Un
système de gouvernement disparaît pour n'avoir pas
contenté la nation ; l'autre système, au bout d'un temps,
se trouve la mécontenter tout aussi fort que le devancier.
Une table d'hôte tombe pour cause d'éloignement des
habitués, et il s'en forme une autre qui leur donne, six
mois après, les mêmes motifs de s'éloigner. Un journal
fait fuir ses abonnés par une odeur de ministérialisme
trop prononcé ; cela n'empêchera pas un autre journal,
quand la catastrophe sera oubliée, de tourner au graillon
ministériel. L'expérience est un bon professeur ; mais
en France on ne suit pas plus ses cours que ceux de M.
Libri, qui est un mauvais professeur.

— D'où vous concluez?...

— D'où je conclus 1° qu'un journal peut se dispenser
longtemps, sinon toujours, de suivre le goût de ses abon-
nés;

•2° Que dès lors il lui est parfaitement inutile |de
le consulter, et qu'il n'a qu'à prendre conseil du sien
propre, car le journaliste parle à l'abonné pour lui dire
ce qu'il pense, lui journaliste, et non pas ce que pense

bonne, l'abonné n'aurait qu'à se parler lui-même, ce
serait plus sûr et moins cher ;

5° Que, par conséquent, vous monsieur du Charivari,
quand vous me demandez, à moi lecteur, si je veux que
vous me parliez de telle ou telle chose, vous êtes tout
simplement un gros ou un petit hypocrite, suivant votre
taille et votre embonpoint ;

4° Que, pour en finir, vous pouviez, dès le commen-
cement, sans m'induire dans cette discussion, degoiser
ce que vous aviez à me conter, sauf à moi à applaudir s1
je suis content, ou à dire peulllt si je trouve la chose
médiocre. Voilà.

— Je disais donc que j'avais envie de vous parler au-
jourd'hui des résultats de la session de 1843.

— Allez.

— Mais je m'aperçois que notre conversation a pris
tant de place qu'il ne m'en reste plus pour consigner les
observations pleines de sens que j'avais à émettre à ce
sujet. Nous en resterons donc là pour aujourd'hui.

— C'était bien la peine !

— Après tout, mon but est rempli, bon lecteur. Je
voulais parler des résultats de la session de 1845 ; or
qu'avons-nous fait depuis une demi-heure?

— Nous avons fait des bavardages, nous avons dit des
balivernes, des futilités, des riens.

— C'est cela même. Bavardages, balivernes, futilités,
riens... c'est tout comme si nous avions établi l'actif de
la session de 1843... Qu'en dites-vous?

— Je dis... je dis peulttt !

On lit dans tous les journaux :

« Il est. vraiment incroyable que, malgré les sages mesu-
res que renferme l'ordonnance de police du 28 février der-
nier, et que nonobstant les exemples fréquemment répétés
de la sévérité aussi juste que protectrice du tribunal de po-
lice correctionnelle, la population de Paris se trouve encore
exposée a la férocité de ces chiens hideux qu'on appelle bou-
le-dogues. »

Cette sévérité juste et protectrice ne nous semble pas
de nature à'diminuer le nombre des accidens dont on se
plaint avec tant de raison. Par exemple, dans l'affaire qui
a inspiré aux journ aux ces réflexions, on a prononcé con-
tre le propriétaire du chien 50 francs d'amende.

Les accidens causés par l'imprudence des conducteurs
de voitures sont bien plus fréquens encore et réclament
une répression sévère. Avant-hier une affaire de ce gen-
re se présentait devant la police correctionnelle : il s'a-
gissait d'un enfant tué. On a prononcé, avec 200 fr. de
dommages-intérêts, une amende de 25 francs.

Il y a quelques jours on jugeait deux escrocs qui, sous
prétexte de placemens, avaient enlevé à une multitude
d'ouvriers leurs dernières ressources. Le ministère pu-
blic demandait à bon droit une punition rigoureusement
exemplaire : on a prononcé contre ces deux escrocs cinq
mois et un mois de prison.

Si c'est à cela que doit se borner la sévérité juste et
protectrice, nous doutons qu'elle décourage beaucoup —
d'une part, les obstinés dans les contraventions d'impru-
dence ; •— d'autre part, les malfaiteurs.

M. Bergeron n'aura achevé que dans six mois les trois
ans de prison auxquels il a été condamné pour avoir don-
né un soufflet à un homme juridiquement convaincu de
l'avoir gravement injurié.

C'était hier le septième anniversaire de la mort d'Ar-
mand Carrel. Un nombre considérable de personnes ap-
partenant à toutes les classes de la société se sont rendues
individuellement, pendant toute la journée, au cimetière
de Saint-Mandé pour visiter la tombe de l'illustre écri-
vain.

THÉ! ATPJSS •

Tlaéâtre «Bes Variétés.

La Perruquièrc de Meudon, vaudeville en un acte,
par MM. Anicet Bourgeois et Dennery.

C'est une histoire assez curieuse que celle de la per-
l'abonné; s'il ne s'agissait que de dire ce que pense l'a- i ruquière: à peine au sonir de l'enfance, elle perdit so'.

père, qui lui légua un grand fonds de vertu et une paj
de rasoirs.

Mariette Champin est obligée pour vivre de
tous les mentons qui veulent bien 1 honorer de leur ^
fiance.

Mais Mariette manie également bien la houppe et|
rasoir, elle coiffe admirablement, ce qui était alors
art fort apprécié : c'était du temps de royal-cravate

Or, un jour qu'il pleuvait, un carrosse traverse Ma
don, l'essieu se brise, [un gentilhomme saute par
portière, les habits en désordre et la tête défrisée: \\
riette prend sa boîte à poudre, accommode le sei»net
et le pomponne si gentiment, qu'arrivé à la courfiioi
homme est sur-le-champ promu au grade de ministre

Le lendemain, M. de Vergennes (c'était lui) envoie
Mariette une jolie bague avec ces mots : « Une dot poi
» Mariette et une place pour le mari qu'elle choisira
d jour où elle me renverra cette bague. »

Mariette a un amoureux. Berlinguet, garçon naïf 1«
fait la cour et n'a pas de plus grand bonheur que
sentir la main de la perruquière lui frotter le mentit
dans l'exercice de son état.

Mais outre Berlinguet, il existe un jeune Iieutenantdr
royal-cravate dont il est temps de vous entretenir.

Le lieutenant Gaston était à Angoulême avec son i
giment. Gaston devient amoureux de Mlle Maihili
amour partagé s'il en fut au monde. Gaston s'absente,
ne sais pourquoi ; mais il revient et trouve son aman]
mariée à un procureur. Gaston, furieux, veut tuer
procureur ; celui-ci prend la fuite avec sa femme; le lieu
tenant les poursuit et tombe, à Meudon, de fatigue et d
chagrin.

Mariette,* qui le voit triste, aimerait à le consoler. L
lieutenant ne déteste pas les consolations, et Dieu saitt
qu'il en adviendrait si le procureur Dardare et sa I
Mathilde n'arrivaient à Meudon.

Le procureur rencontre son rivai dans la rue et s
sauve chez la perruquière. Tremblant de frayeur,
vêt un tablier et fait la barbe à Berlinguet, dont le
ton est mis à la torture.

Pendant ce temps Mariette savonne la figure de 11) '
thilde déguisée en page.

Malgré ces précautions, Gustave reconnaît le mari
la femme et ne se calme que sur la promesse d'un vu
dez-vous accordé par Mathilde.

La perruquière voit Gaston perdu pour elle, lustra
tagême inspiré par sa profession lui rend l'espérai»
Elle propose à Gaston de rétablir sa coiffure un peu en
dommagée, et tandis qu'il se prête de bonne grâce
peigne de Mariette, celle-ci lui enlève adroitement m
côté de la moustache.

Mathilde revient, elle écoule d'abord Gaston avec al
tendrissement; mais elle le regarde, elle voit cette
bizarre, cette moustache qui n'a plus qu'une aile, le to
rire la prend, Gaston est ridicule, l'amour s'en va
quoi tiennent les grandes passions !

Ce n'est pas tout, Mariette a renvoyé sa bague à t.
Vergennes et lui a demandé un brevet de capitaine p»'J
son mari. C'est le présent de noces qu'elle offre au
tenant, dont le cœur, un peu girouette, se tourne
tement du côté de la perruquière.

Ce vaudeville est de bonne humeur, il a très bien fljjj
si; la scène de la double barbe a beaucoup déridé 1:
toire, et puis les acteurs n'ont pas mal joué. Nous *
rons particulièrement Dumesnil, quia fait du procure»
Dardare une caricature presque odrysiaque.

MM. les frères Cogniard ont eu la modestie défaire
noncer que Lénore est imitée de la nouvelle de M. '
Blaze, et on s'est étonné qu'il n'eût point été ajoute q
la nouvelle de M. Henri Blaze est elle-même tire||
l'admirable ballade de Burger. Le drame et la nou»
ont même des ascendans plus proches. La célèbre
de a inspiré, il y a seize ans, à Berlin, une pièce al •
Holttei, mari d'une très jolie et très bonne actrice
en a joué le principal rôle. Ceci soit dit seulement
constater un fait et mettre [les amateurs de
phic à même de vérifier.

CARILLON.

— On aous apprend que M. le président Sauze'
se rendre aux "mns de Dieppe. A la bonne
en c grand besoin.

in industriel vient d'inventer pour les c0"r^jl
une s errure qui tire un coup de pistolet lorsque
leur i'y introduire la main. Si pareille s

(La suite à la-¥pi^
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