VENDREDI 1er MARS 1850.
Les amateurs
vente quiest
tirent toujours L-
h ee drame où ,
grands carac.
'er siècle, fera
es.
Victor Hugo est
a prem. repré-
xrs. En atten-
les Quatre $
che.
ur terme. Celui
irofit des pau.
encore les M.
provenant de la
ce de la Bourse,
i pour ce grand
entre autres «ut
i dans le
ILLUSTRÉ.
leu.
Dieu.)
,d pannier.
je- du Croissant,
, L'indicateur m
e convenance. Prit
giand appartement,
s location faite,
lu copahu et au cb-
lérison prompte ta
, 25.— La boîle,3fr.
la carte, ouvee-
tjre des nouveau!
;iété. Prix modères
et r. Hautevilie, i.
US
11
4°
ï •
A *
î en Suisse. ,
elle en HaB
estiootle lar
•e des re
Lque
s, Casiffl» vi
litîi
„,„ , , „,,„,„„ y-m m lifU.m^i» m; . «siéîlx^lte^fo oW Bureau de la rédaction et de l'administration, à Paris.
Publiant chaque pr un nouveau dsssm en Iitnograpme i| 1 j lf|W^AKt f //□ I
i J ^WaBSi. afeA-mmî 1 Wft^M^^r^MMÊÊMISiiâ IJ/^firt lili, kde do croissant, 16 (hôtel colbert).
00 GRAVORES, ET VIGNETTES SOB BOI».
DIX-NEUVIEME ANNÉE. — Nc 60. g
r MUS. DEPART.
°%T ^«i^^^MM^0^^^^^»^" ^ois mois................... Mfr. «tr.
Trois mois................... "fr- lb,r' ^^#/#/-î^flHMH^S^A' ^ ASo> ^ I 4|P^2^->t~ Six mois...................... 24 30
Six mois....................... «4 30 Wf^lfh^^BÊMÊ^m^^^^^^t- fm^^^^fr^- Un an......................... 48 «O
Cn an......................... 48 80 'iwsplS^^— Les abonnemensdatent des 1er etisde chaque mois.
Les abonnemens datent des l« et 16 de chaque mois.
—@88823—
On s'abonne : à Lyon, chez Mme Philippe-Baudier,
On reçoit en paiement des abonnemens, les man- WMsÊÈËÊÊË&Ë^ ^HlW^ ' #a\ WfiÊÊËÊÊmti ' il, rue Sl-Dominique ; à Bordeaux, chez Mme Delpecn,
dais à vue sur le Trésor et sur la Poste, et les effet» ^|^H9B^ WÊmmf/M\mVmk f^^^ÊMB u «br.; à Marseille, chez M. Miehelet-Peyron et chez;
sur les maisons de Banque de Pans. - Tout ce qui ^^^^^^^^ÊÈ Blktààl&&ÈL JI^S^V==-^ Mme Camoin, libr.; à Houen, chez Mme Watré, 30, rua
concerne l'administration du Journal doit être adressé ^^^^^^M^^^^mmMà^^^^^\ 3^3=r- > du Vieux-Palais; à Londres, chez Cowie et son, F. News
(franco) au Directeur, rue du Croissant, 16 (ancien ^^^--^"^^^^^s^^^^^^S^^^Nfî^S^:- ' Paper otlice; dans tous les bureaux des Messagerie*
hôtel Colbert). - Les lettres non affranchies seront •"^^^^^^^^-^■^^—f-, ^ZzT^^^-^' nationales et générales, et chez les libraires,
rigoureusement refusées.
LE CHARIVARI.
ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE.
Séance du 28 février. *
Les abords de l'Assemblée nationale présentaient
aujourd'hui un aspect inaccoutumé. Un étranger
nouvellement débarqué et privé d'un plan de Paris
sur son mouchoir, aurait pu se croire sur les mar-
ches de la Bourse en se trouvant sur l'escalier du
palais de l'Assemblée nationale, tellement tous les
individus qui encombraient l'entrée de ce monument
parlaient de fin courant, de primes, de reports et
autres mots en usage dans l'argot financier.
Dans la salle des Pas-Perdus c'était encore pis.
Tous les coulissiers de Paris semblaient s'y être don-
né rendez-vous et on ne pouvait pas faire un pas
sans marcher sur des marrons.
Tout ce qui dîne de la hausse ou soupe de la
baisse, s'agitait, se coudoyait, se trémoussait ; du
reste, le sujet de conversation était peu varié, l'on
ne parlait que d'Avignon.
Je n'aurais jamais cru que le chemin de fer d'A-
vignon pût intéresser tant de gens à Paris !
Il parait qu'en traversant ce lieu j'avais l'air de
chercher quelque chose, car un de ces industriels
s'approcha de moi et me dit avec un accent fort pro-
noncé de marchand de lorgnettes : — Mozieu gerge
beu dèdre des éventualités du gemin de fer d'Avi-
gnon?...
— Nullement.
— Alorsbeu dêdre des agzions du Nord?... J'en
ai à bon margé.
— Je n'en veux pas.
— Ahpien.... chai alors à vodre servize une belle
oggasion de doile de Hollande... z'est pur rien.
— Au diable !
— Eh pien... une cholie vlûte en bois d'ébène
avec zix glés en archent, pour douze livres zinguan-
te". il y a dans les zix glés pour zeize vrancs d'ar-
chent...
— Au diable les actions, les flûtes et le chemin
ue fer d'Avignon !
Pendant huit jours de suite il faudra subir les
mêmes désagrémens avant de pouvoir pénétrer jus-
que dans l'intérieur de la salle des séances.— 0 Avi-
gnon, Avignon, pourquoi as-tu voulu avoir un che-
min de îer !
Lorsque nous sommes arrivés à notre place, M.
Lefranc était déjà à la tribung.—On parlait locomo-
tives.
Cet orateur soutenait, dans un discours à petite
vitesse, que voter la loi proposée par le ministère,
c'était livrer dix-huit millions aux agioteurs.
" Ces paroles ont soulevé de sourds murmures dans
une partie de l'assemblée. — J'engage l'orateur Le-
franc à ne pas aller flâner, le soir, du côté du pas-
sage de l'Opéra.
Cet orateur est bien peu civilisé pour dire de pa-
reilles brutalités en 1850. — On me certifie qu'il est
des Pyrénées. — C'est impossible, ce doit être un
paysan du Danube.
Ces plaintes contre les agioteurs sont d'une in-
justice qui dépasse toutes les bornes. Il est bien évi-
dent que les coulissiers ne s'intéressent si vivement
à la loi que par pur patriotisme : ils veulent avoir
l'honneur de mettre leurs capitaux dans ce chemin
de fer uniquement pour procurer à l'Etat le plus
d'économie possible.
Ils disent au ministre : — Voyons, mon bon petit
Bineau, le gouvernement n'est pas riche, laissez-
nous faire ce chemin ; ça nous coûtera de l'argent,
mais ce sera toujours autant d'économisé pour le
trésor.
Et voilà ces hommes que le farouche Lefranc ap -
pelle des agioteurs !
Je me bouche les oreilles, je ne veux pas entendre
une phrase de plus de cet orateur.
Ah ! bien ! voici que le petit Benjamin Delessert
monte à la tribune ; cet enfant est tout jeune, il
m'intéresse.
A la bonne heure ! au moins il défend la compa-
gnie... Plus haut, plus haut donc, petit,.. Allons,
voilà que personne ne peut plus comprendre un
seul mot de ce qu'il dit... sa bonne aura oublié de
le moucher... Vilaines bonnes, confiez-leur donc
des enfans !
Du reste, toute la société se conduit très mal avec
ce débutant, au lieu de l'encourager on ne lui porte
pas la moindre attention... Le petit Estancelin seul
le regarde, mais c'est pour lui tirer la langue...
Petit gamin !... Cet âge est sans pitié!
Le petit Benjamin, le cœur gros, quitte la tribune
au milieu de son discours...
Pourquoi diable aussi avoir voulu jouer à ce jeu-
là... Aujourd'hui surtout, par un si beau temps, il
aurait bien mieux valu faire l'école buissonnière.
Un discours et demi, tel est le résultat de la pre-
mière séance consacrée au chemin de fer d'Avignon.
Voilà une discussion qui promet de marcher avec
la vitesse des anciens coucous.
LA GRANDE ET MÉMORABLE AFFICHE
du piîefet de montbrison
Contre les Socialistes, Républicains et autres individus
pervers et incommodes
qui infectent nos villes et campagnes et se rai'.lent
du malheureux prolétaire.
Affiche dédiée aux maires, officiers de gendarmerie
et commandans de brigades,
Avec prière aux maires de la faire apposer dans les lieux
accoutumés.
Pour lors le citoyen Jules Rousset, préfet de la
Loire et officier de la Légion d'honneur, ayant ap-
pris qu'il était question de transférer le chef-lieu du
département de Montbrtson à Saint-Etienne, et crai-
gnant d'être égaré dans le trajet par les entrepre-
neurs du déménagement, comprit qu'il fallait frap-
per un grand coup, afin de prouver à M. le prési-
dent de la République, ainsi qu'à messieurs les mi-
nistres et les brigadiers de gendarmerie générale-
ment quelconques, que la ville de Montbrison n'é -
tait point à dédaigner comme chef-lieu et que sous
son climat s'épanouissaient des préfets bien supé-
rieurs à ce que pourrait produire en ce genre la ville
de Saint-Etienne, où la fumée du charbon de terre
s'oppose à la parfaite floraison des fonctionnaires ;
pour lors, dis-je, le citoyen Jules Rousset prit sa
plume et rédigea une proclamation honnête et mo-
dérée, surtout quant à la grammaire. Mais, comme
le fit observer le préfet lui-même à un conseiller de
préfecture, ce n'est pas dans les circonstances ex-
ceptionnelles où nous sommes et lorsque la société
est ébranlée jusque dans ses fondemens qu'un fonc-
tionnaire a le temps de soigner son orlhographe et de
lésiner sur des questions de syntaxe. N'imitons pas
les Grecs du Bas-Empire, qui se disputaient sur la
règle des participes et sur le que retranché, pendant
que leur ville était envahie.
ce Messieurs les maires, les officiers de gendarme-
rie et les commandans de brigades, s'écrie le préfet
Rousset, vous savez quels efforts sont faits par les
ennemis du repos et des lois pour pervertir l'esprit
public. »
Oui, répondent en chœur les gendarmes et les
maires, oui, nous le savons, mais de quel repos s'a-
git-il? Voilà ce que nous ne savons pas et ce que
Les amateurs
vente quiest
tirent toujours L-
h ee drame où ,
grands carac.
'er siècle, fera
es.
Victor Hugo est
a prem. repré-
xrs. En atten-
les Quatre $
che.
ur terme. Celui
irofit des pau.
encore les M.
provenant de la
ce de la Bourse,
i pour ce grand
entre autres «ut
i dans le
ILLUSTRÉ.
leu.
Dieu.)
,d pannier.
je- du Croissant,
, L'indicateur m
e convenance. Prit
giand appartement,
s location faite,
lu copahu et au cb-
lérison prompte ta
, 25.— La boîle,3fr.
la carte, ouvee-
tjre des nouveau!
;iété. Prix modères
et r. Hautevilie, i.
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11
4°
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A *
î en Suisse. ,
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•e des re
Lque
s, Casiffl» vi
litîi
„,„ , , „,,„,„„ y-m m lifU.m^i» m; . «siéîlx^lte^fo oW Bureau de la rédaction et de l'administration, à Paris.
Publiant chaque pr un nouveau dsssm en Iitnograpme i| 1 j lf|W^AKt f //□ I
i J ^WaBSi. afeA-mmî 1 Wft^M^^r^MMÊÊMISiiâ IJ/^firt lili, kde do croissant, 16 (hôtel colbert).
00 GRAVORES, ET VIGNETTES SOB BOI».
DIX-NEUVIEME ANNÉE. — Nc 60. g
r MUS. DEPART.
°%T ^«i^^^MM^0^^^^^»^" ^ois mois................... Mfr. «tr.
Trois mois................... "fr- lb,r' ^^#/#/-î^flHMH^S^A' ^ ASo> ^ I 4|P^2^->t~ Six mois...................... 24 30
Six mois....................... «4 30 Wf^lfh^^BÊMÊ^m^^^^^^t- fm^^^^fr^- Un an......................... 48 «O
Cn an......................... 48 80 'iwsplS^^— Les abonnemensdatent des 1er etisde chaque mois.
Les abonnemens datent des l« et 16 de chaque mois.
—@88823—
On s'abonne : à Lyon, chez Mme Philippe-Baudier,
On reçoit en paiement des abonnemens, les man- WMsÊÈËÊÊË&Ë^ ^HlW^ ' #a\ WfiÊÊËÊÊmti ' il, rue Sl-Dominique ; à Bordeaux, chez Mme Delpecn,
dais à vue sur le Trésor et sur la Poste, et les effet» ^|^H9B^ WÊmmf/M\mVmk f^^^ÊMB u «br.; à Marseille, chez M. Miehelet-Peyron et chez;
sur les maisons de Banque de Pans. - Tout ce qui ^^^^^^^^ÊÈ Blktààl&&ÈL JI^S^V==-^ Mme Camoin, libr.; à Houen, chez Mme Watré, 30, rua
concerne l'administration du Journal doit être adressé ^^^^^^M^^^^mmMà^^^^^\ 3^3=r- > du Vieux-Palais; à Londres, chez Cowie et son, F. News
(franco) au Directeur, rue du Croissant, 16 (ancien ^^^--^"^^^^^s^^^^^^S^^^Nfî^S^:- ' Paper otlice; dans tous les bureaux des Messagerie*
hôtel Colbert). - Les lettres non affranchies seront •"^^^^^^^^-^■^^—f-, ^ZzT^^^-^' nationales et générales, et chez les libraires,
rigoureusement refusées.
LE CHARIVARI.
ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE.
Séance du 28 février. *
Les abords de l'Assemblée nationale présentaient
aujourd'hui un aspect inaccoutumé. Un étranger
nouvellement débarqué et privé d'un plan de Paris
sur son mouchoir, aurait pu se croire sur les mar-
ches de la Bourse en se trouvant sur l'escalier du
palais de l'Assemblée nationale, tellement tous les
individus qui encombraient l'entrée de ce monument
parlaient de fin courant, de primes, de reports et
autres mots en usage dans l'argot financier.
Dans la salle des Pas-Perdus c'était encore pis.
Tous les coulissiers de Paris semblaient s'y être don-
né rendez-vous et on ne pouvait pas faire un pas
sans marcher sur des marrons.
Tout ce qui dîne de la hausse ou soupe de la
baisse, s'agitait, se coudoyait, se trémoussait ; du
reste, le sujet de conversation était peu varié, l'on
ne parlait que d'Avignon.
Je n'aurais jamais cru que le chemin de fer d'A-
vignon pût intéresser tant de gens à Paris !
Il parait qu'en traversant ce lieu j'avais l'air de
chercher quelque chose, car un de ces industriels
s'approcha de moi et me dit avec un accent fort pro-
noncé de marchand de lorgnettes : — Mozieu gerge
beu dèdre des éventualités du gemin de fer d'Avi-
gnon?...
— Nullement.
— Alorsbeu dêdre des agzions du Nord?... J'en
ai à bon margé.
— Je n'en veux pas.
— Ahpien.... chai alors à vodre servize une belle
oggasion de doile de Hollande... z'est pur rien.
— Au diable !
— Eh pien... une cholie vlûte en bois d'ébène
avec zix glés en archent, pour douze livres zinguan-
te". il y a dans les zix glés pour zeize vrancs d'ar-
chent...
— Au diable les actions, les flûtes et le chemin
ue fer d'Avignon !
Pendant huit jours de suite il faudra subir les
mêmes désagrémens avant de pouvoir pénétrer jus-
que dans l'intérieur de la salle des séances.— 0 Avi-
gnon, Avignon, pourquoi as-tu voulu avoir un che-
min de îer !
Lorsque nous sommes arrivés à notre place, M.
Lefranc était déjà à la tribung.—On parlait locomo-
tives.
Cet orateur soutenait, dans un discours à petite
vitesse, que voter la loi proposée par le ministère,
c'était livrer dix-huit millions aux agioteurs.
" Ces paroles ont soulevé de sourds murmures dans
une partie de l'assemblée. — J'engage l'orateur Le-
franc à ne pas aller flâner, le soir, du côté du pas-
sage de l'Opéra.
Cet orateur est bien peu civilisé pour dire de pa-
reilles brutalités en 1850. — On me certifie qu'il est
des Pyrénées. — C'est impossible, ce doit être un
paysan du Danube.
Ces plaintes contre les agioteurs sont d'une in-
justice qui dépasse toutes les bornes. Il est bien évi-
dent que les coulissiers ne s'intéressent si vivement
à la loi que par pur patriotisme : ils veulent avoir
l'honneur de mettre leurs capitaux dans ce chemin
de fer uniquement pour procurer à l'Etat le plus
d'économie possible.
Ils disent au ministre : — Voyons, mon bon petit
Bineau, le gouvernement n'est pas riche, laissez-
nous faire ce chemin ; ça nous coûtera de l'argent,
mais ce sera toujours autant d'économisé pour le
trésor.
Et voilà ces hommes que le farouche Lefranc ap -
pelle des agioteurs !
Je me bouche les oreilles, je ne veux pas entendre
une phrase de plus de cet orateur.
Ah ! bien ! voici que le petit Benjamin Delessert
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m'intéresse.
A la bonne heure ! au moins il défend la compa-
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voilà que personne ne peut plus comprendre un
seul mot de ce qu'il dit... sa bonne aura oublié de
le moucher... Vilaines bonnes, confiez-leur donc
des enfans !
Du reste, toute la société se conduit très mal avec
ce débutant, au lieu de l'encourager on ne lui porte
pas la moindre attention... Le petit Estancelin seul
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Petit gamin !... Cet âge est sans pitié!
Le petit Benjamin, le cœur gros, quitte la tribune
au milieu de son discours...
Pourquoi diable aussi avoir voulu jouer à ce jeu-
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Un discours et demi, tel est le résultat de la pre-
mière séance consacrée au chemin de fer d'Avignon.
Voilà une discussion qui promet de marcher avec
la vitesse des anciens coucous.
LA GRANDE ET MÉMORABLE AFFICHE
du piîefet de montbrison
Contre les Socialistes, Républicains et autres individus
pervers et incommodes
qui infectent nos villes et campagnes et se rai'.lent
du malheureux prolétaire.
Affiche dédiée aux maires, officiers de gendarmerie
et commandans de brigades,
Avec prière aux maires de la faire apposer dans les lieux
accoutumés.
Pour lors le citoyen Jules Rousset, préfet de la
Loire et officier de la Légion d'honneur, ayant ap-
pris qu'il était question de transférer le chef-lieu du
département de Montbrtson à Saint-Etienne, et crai-
gnant d'être égaré dans le trajet par les entrepre-
neurs du déménagement, comprit qu'il fallait frap-
per un grand coup, afin de prouver à M. le prési-
dent de la République, ainsi qu'à messieurs les mi-
nistres et les brigadiers de gendarmerie générale-
ment quelconques, que la ville de Montbrison n'é -
tait point à dédaigner comme chef-lieu et que sous
son climat s'épanouissaient des préfets bien supé-
rieurs à ce que pourrait produire en ce genre la ville
de Saint-Etienne, où la fumée du charbon de terre
s'oppose à la parfaite floraison des fonctionnaires ;
pour lors, dis-je, le citoyen Jules Rousset prit sa
plume et rédigea une proclamation honnête et mo-
dérée, surtout quant à la grammaire. Mais, comme
le fit observer le préfet lui-même à un conseiller de
préfecture, ce n'est pas dans les circonstances ex-
ceptionnelles où nous sommes et lorsque la société
est ébranlée jusque dans ses fondemens qu'un fonc-
tionnaire a le temps de soigner son orlhographe et de
lésiner sur des questions de syntaxe. N'imitons pas
les Grecs du Bas-Empire, qui se disputaient sur la
règle des participes et sur le que retranché, pendant
que leur ville était envahie.
ce Messieurs les maires, les officiers de gendarme-
rie et les commandans de brigades, s'écrie le préfet
Rousset, vous savez quels efforts sont faits par les
ennemis du repos et des lois pour pervertir l'esprit
public. »
Oui, répondent en chœur les gendarmes et les
maires, oui, nous le savons, mais de quel repos s'a-
git-il? Voilà ce que nous ne savons pas et ce que