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Le charivari — 19.1850

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Décembre (No. 335-365)
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[)iX-NKUVIKME ANNÉE l - N° 335. ^^^^^gW^^W^Vr\^. ^ f^^^^^g- DIMANCHE 1» DÉCEMBRE 1850.

Trois mois. ,........46 fr.

\pj de la rjdaclioQ et de Fadminislration, à Paris [j Un I,lois........... (i

Kimui caoïssA.vr, 10, (uotki. coi.bf.rt). ^M^^^^SuÊ/M Jmîml^lfuAW\ vÊÈÊfWfaliS!^ iff 1 Les abonnements datent des 1" cH5 de chaque mois.

CHARIVA

7n
lot*

ASSEMBLÉE NATIONALE L^/s^ïlVÉ,

Séance du 30 novej>[

M, île Rémusat, rapporte^, de «a êoi î:hs-yan
chargée d'examiner le projet de loi dii gmverrie-
meiU relatif à la levée d'un corps d'obser, d on de
quarante raille hommes, prend la p,u. c

Messieurs,

Ea raa qualité d'ancien philosophe, )e du. .dëela-
rerque l'Allemagne a toutes mes sympathie? ; dis-
ciple de l'illustre Abeilard , je me sens pénétré de
woimaissançe pour l'intérêt que les inmrt..- >."■ 0fi
ce grand, lioimne et de son amante Héloïse ont ins-

Wypl0Llt temps aux populations d'outre-Rhin.

•)•! n'en prends pas moins l'engagement de tenir

11 langage impartial dans la question qui nous oc-
c"pe, bien -ju'il se trouve sur quelques bancs de
Mie assemblée (montrant la gauche) plus d'un en-
nemi de la tendre Héloïse et de mon maître Abei-
(A|i|ilaudissemens à droite ; consternation sur
cii'le delà montagne.)

knminons d'abord la situation de l'Allemagne.
L'Autriche est l'Autriche et ce n'est pas plus la
■N? que la Bavière n'est la Hongrie,
leIBiïjîiî i stas«:klin. — Bravo !
I Autrichien est généralement brave, sûr dans ses
'Pports et ami des lois; le Prussien, plus vil', plus
'b'iir, dispute au Polonais le titre de Français du
M. Quant au Turc, on n'ignore pas que l'indo-
'ence et la gravité forment le fond de son caractère ;
'''polygamie est autorisée en Turquie par la loi re-
|ienséet la loi civile, de sorte qu'un Turc a le droit
«Wkï autant de femmes qu'il peut ennourrir. Vous
1116 direz peut être (l'orateur se tourne d'un air me-
JiHlt vers la gauche), vous me direz peut-être que
ç '"ies ne sont point des Allemands, mais je n'ai
Pais prétendu dire le contraire. j'ajouterai que
ans le.<restaurans de vienne on a l'habitude de
''aux consommateurs des tranches de veau rôti
jurées de gelée de groseille, ce qui fait un amal-
fllle fàcheux à mon avis et tout à fait indigne d'une
civilisée.

Maintenant que vous connaissez la situation mo-
v *f politique des pays d'outre-Rhin, je viens au
• Qu y a-t- il au fond du différend qui existe entre
'usse et l'Autriche ? Une rivalité de prépondé-
Ce- Malgré la différence de caractère des deux
j^P'es, bien que l'Autrichien soit brave et ami des
et le Prussien vif et léger, la prépondérance

'*iiH> Il iIIL l M

n'en est pa? moins une pasâiou qui leur est Conl*
mune. Quelques anarchistes, quelques uns de ces
hommes dont les projets funestes nous font connus
(l'oiateur lanee, un regard furieux à la gauche ; ap-
plaudissemens à droite; M. Michel (de Bourges)
s'évanouit), ouelc ies fauteurs de désordre ont parlé
de prétendus "vénemens qui se seraient accomplis
dans le Schle^v sr-Holstein et dans la Hesse; pures
imaginations inventions funestes ! Il ne s'est obso-
lument rien past» dans ces deux pays, qui conti-
nuent de joui i :s douceurs de la paix et des bien-
laits de l'ordre,

Dans cet état •£ (iliQSfs et :a question de prépon-
dérance dont il s'agit ne nous regardant pas, la
Fiance doit rester fidèle au principe de la non-in-
tervention; d'où je conclus, avec la commission, à
une levée de 40 mille hommes pour lormer un
camp sur la frontière.

Mais j'entends déjà les démagogues de cette as-
semblée (frémissement de terreur à gauche) me de-
mander à quoi serviront ces 40 mille hommes. A
quoi serviront-ils? Eh , messieurs, un camp de 40
mille hommes sert toujours à quelque chose. 11 y a
des exercices militaires, des manœuvres, des revues
tantôt générales et tantôt partielles qui animent le
paysage. C'est un objet de curiosité, un but de pro-
menade pour les bourgeois d'alentour ; le père y
conduit son fils, le mari sa femme ; on interroge le
soldat; des conversations s'établissent dans les-
quelles respire une douce gaité qui ne dépasse ja-
mais les bornes de la décence, et c'est ainsi que les
ti.aditions d'une respectueuse galanterie se perpé-
tuent dans l'armée française.

Je pourrais m'arrôter là ; vous en avez a-sez en-
tendu pour apprécier l'importance et i'a-propos de
cette levée de 40 mille hommes, mais j'ai une der-
nière considération à faire valoir. Ces troupes for-
meront un cordon sanitaire qui , sans blesser en
rien le pi incipe de la non-intervention, saura empê-
cher l'introduction en France de ce détestable veau
rôti à la gelée de groseilles dont la pensée me
fait horreur. Voilà pourquoi la commission conclut
à la prise en considération du projet de loi deman-
dant un crédit de 8,640,000 fr. pour la formation
du camp.

Ce lumineux rapport de M. de Rémusat a été ac-
cueilli par les applaudissemens de la droite. La
discussion des articles du projet de loi est lîxée à
jeudi prochain.

CLÉJ1EXT CABAGilEL

LE PÈRE AUX ÉCUS,

Dix-sept mille cent cinquante-quatre drilles ou
lurons ont envoyé M. Duvergier de Hauranne à l'as-
semblée législative malgré le Constitutionnel. Le
docteur Véron qui n'a pas été heureux dans ce pre-
mier essai de son influence politique, comprend que
le moment est arrivé de faire ses comptes et de dé-
poser son bilan politique au tribunal de la postérité.

Cette formalité douloureuse, le docteur Véron l'a
accomplie hier avec une franchise pleine de gran-
deur et de dignité. M. de Balzac lui-même, dans sa
fameuse histoire de la grandeur et de la déchéance
de César Birotteau, ne s'est pas élevé à une plus
grande hauteur.

Louis-Désiré Véron, après avoir réalisé de nota-
bles bénéfices dans la vente de la pâte Hegnauld,
résolut de placer ses économies dans la politique.
La maison Thiers, Duvergier de Hauranne, Rému-
zat et Ce était alors florissante, Louis-Désiré Véron
en devint commanditaire. Plus tard il accepta les
fonctions de gérant.

La maison Thiers, Duvergier de Hauranne, Ré-
muzat etC° faisait l'article centre-gauche. Ses opé-
rations concernaient le placement en gros et en dé-
tail de la maxime le roi règne et ne gouverne pas,
reconnue souveraine pour la préservation des états,
comme la pâte Regnauld pour les poitrines débili-
tées et les estomacs irrités. Par son zèle, par son ac-
tivité, le gérant Louis-Désiré Véron porta au plus
haut point de prospérité la maison dont il était en
même temps le commanditaire. Grâce à quelques
romans socialistes dont il avait su faire des prospec-
tus, le capital social ne cessait de s'accroître, lors-
que l'imprudence du sieur Prosper Duvergier de
Hauranne, l'un des co-associés, vint tout mettre en
question.

Prosper Duvergier de Hauranne avait lancé la
maison dans les opérations les plus hasardeuses:
chargé des fonctions de commis-voyageur, il se jeta
dans la partie des banquets et se mit en relations
avec des maisons révolutionnaires. A l'échéance du
24 février, la plupart de ces maisons laissèrent pro-
tester leurs traites, et le centre gauche, qui en avait
garni son portefeuille, fut obligé de suspendre ses
paiemens.

Louis-Désiié Véron, loin de se laisser abattre par
ce coup du sort, résolut de continuer tout seul les
opérations de la maison Thiers, Duvergier de Hau-
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