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SMVOBBS, ET VIG1MTTES SBB BOIS.

PARIS.

DIX-NEUVIEME ANNEE. — N" 92.

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ni w.'l...................*■" ** i <>0 • .'^^^^^^^^B^^^^^^^^^^^^^^^^^^^S^^^^/— Les abonneraens datent des iar et 46 da chaque mois.

ÏaWnemofcâateiitde.l» et 16 de chaque mois.

un reçoit en paiement des abonnemens, les m an- )ÊmBM$Ê=SÊÈSËÊ^% iSMM&î"$t¥ Y L I •

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Une l'administration du Journal doit être adressé ( JpfSIfrAA Ci 11 PS^^ . 1 ''*i*''!e • ches II. Michelet-Peyron et ches

„o.o)au Directeur, rue du Croissant, 46 (ancien ^^^S^^BMMk&^L- W^^^^^ îu'v£?Si'iàR,0Ue\chez Mme Watré«3». «a

S Colbert).- Les lettres non affranchies seront ^^S^^^^^^^^^^^^S^- Gowieet«>n,F.N8wi

riaoureusement refusées. ^^^S^fe^^^-^^''' , tou3 le3 bureaux d« Messageries

rptt ^==8-^^35?^!^=»==---— . »,*,' " , nationales et générales, et chez les libraires.

LE CHARIVARI.

ASSEMBLÉE NATIONALE LÉGISLATIVE.

Séance du lfir avril.
* "~

' Divers épisodes de cette séance ont rappelé agréa-
blement la cérémonie de réception du Malade ima-
ginaire. Il n'y manquait que les robes et les rabats.
On a même parlé latin.

Le budget des facultés de médecine et de phar-
macie était en discussion, ce qui a fourni à quelques
teprésentans facétieux l'occasion de se livrer à des
plaisanteries renouvelées de Pourceaugnac. Gomme
ilt„„U question de matassins, M, Léon Faucher a
immédiatement ouvert l'oreille et boutonné son pa-
letot, en regardant derrière lui avec inquiétude.
Ses amis ont vainement essayé de l'empêcher de
prendre la parole.

Messieurs, a dit M. Léon Faucher, je ne com-
prends pas pourquoi on fait payer aux contribua-
bles l'entretien des matassins de Limoges, ils sont
là-ks une centaine de fainéans qui ne font rien d'un
bout de l'année à l'autre, que guetter les voya-
geurs de passage dans leur ville, pour se mettre à
leurs trousses, armés de cet instument qui jeta tant
deftroi dans l'âme de Pourceaugnac. Certes, je ne
dis pas qu'il n'y ait des momens dans l'existence où
'e plus honnête homme ne soit disposé à accepter
les services d'unmatassin ; mais il faut attendre que
ee m°nient se présente et ne pas faire violence aux
^eQs pour les rafraîchir malgré eux, ainsi que la
ehose m'arriva lors de mon dernier voyage à Li-
moges.

Les privilèges accordés à la corporation des ma-
s sont un de ces abus dont le gouvernement
Provisoire a été si prodigue. Soyez matassin, si c'est
Votre talent, mais ne venez point, sous ce prétexte,
ro§jer un part du budget.

p. " ^on Faucher en aurait dit davantage, sans

laquiétude que lui causait le voisinage du prési-

triT PlaCé derrière lui-11 a descendu l'escalier de la

eUa116^1 reCulons' en rêSardant M- DuPin en face,
^ discussion a continué sur les matassins.

• Raudot a proposé de rogner sur leur budget
ae somme de 160,000 fr., mais le ministre Parieu
jn.sleur défense. M. L. Faucher l'écoutait avec
je J amer : — Voilà qui va bien, murmurait-il,
tect°UVememeilt Prend les matassins sous sa pro-
tro °U' bientôt, par sa coupable connivence, ils

ver°nt accès dans la chambre et il ne restera

plus qu'à mettre un couloir à leur disposition pour
qu'ils y exercent, comme sur la grande route de
Limoges, leur agaçante industrie. Nous ne trouve-
rons plus aucune sécurité sur ces bancs. Cepen-
dant M. Raudot répondait à M. de Parieu qu'au
prix où était le jalap, la suppression des 160 mille
francs n'offrait aucun inconvénient.

À cet instant une voix partie du fond de la
salle a demandé à M. Raudot si la commission était
disposée à accepter personnellement tous les ser-
vices émolliens que les matassiiS seraient suscep-
tibles de lui offrir. Cette question a obtenu un suc-
cès d'hilarité. On assure qu'elle avait été adressée à
M. Raudot par l'honoraire M. de Rancé, représen-
tant de l'Algérie. Personne n'ignore que l'opération
à laquelle M. de Rancé faisait allusion a été inven-
tée anciennement en Egypte par l'ibis au long bec.
Telle est du moins l'opinion des plus célèbres méde-
cins ; or de l'Egypte à l'Algérie il n'y a que la
main.

Il parait que la commission chargée d'étudier
cette question délicate avait appelé Mimi Véron dans
son sein pour s'aider de son expérience et de ses lu-
mières. L'Assemblée a rejeté la réduction proposée
par M. Raudot, de quoi M. Léon Faucher s'est senti
si fort indigné qu'il a immédiatement quitté la
salle. *

Peu après, M. Mortimer-Ternaux est venu propo-
ser avec une parfaite gravité une réduction de
1,200,000 fr. sur le chapitre des subventions pour
les dépenses fixes dans les lycées, chapitre qui ne
s'élève qu'à 1,504,250 fr. Le moyen proposé par
M. Mortimer-Ternaux est bien simple ; il con-
siste à élever le prix de la pension dans les ly-
cées , de façon à rendre l'instruction secondaire,
dans les collèges de l'Etat, accessible seulement aux
fils de parens millionnaires. Il est bien regrettable
que l'assemblée ait rejeté l'amendement de M. Mor-
timer-Ternaux qui eût été un excellent corollaire à
la loi-Montalembert, comme l'a très bien fait remar-
quer l'honorable M. Charras.

C'est ainsi que les amendemens les plus variés
ont défilé successivement à la tribune, quatre heures
durant; l'un proposant une réduction sur les fonds
affectés au chauffage des collèges. l'autre sur le
traitement des professeurs de médecine ; celui-ci de-
mandant la suppression de quelques cours de chi-
mie , celui-là voulant réunir en une seule les deux
chaires de littérature grecque et de littérature latine
| de la faculté de Strasbourg. Car il a été ques-

tion de tout et de bien d'autres choses dans cette
séance, pendant laquelle l'assemblée s'est constam-
ment tenue à la hauteur du célèbre Pic de la Mi-
randole. Il a même été parlé du consulat de Syra,
ce qui a fourni à M. Piscatory le sujet d'une Messé-
nienne que M. Rerryer a portée à la connaissance de
l'assemblée. Seulement quand il a fallu dire le nom
de l'auteur, M. Rerryer a par mégarde nommé M.
de Salvandy. (Hilarité générale, comme dit le grave
Moniteur.)

LES LOTERIES.

Une loterie, deux loteries, — quelques loteries de
temps en temps, cela se conçoit, mais il ne faut ce-
pendant pas qu'on en abuse.

Après les statues d'argent,

Les services en vermeil.

Voici maintenant qu'on annonce une loterie dont
le gros lot serait de cent mille francs de rentes sur
le grand-livre.

Cette spéculation est connue pour le moment sous
le titre de loterie-monstre du commerce de Paris. A
quoi bony aller par quatre chemins? Qu'on rétablisse
tout de suite la loterie, la véritable, l'unique, la seule
loterie, avec ambes, ternes, quaternes, extraits et
songes comme la'tragédie.

La vénérable tragédie de nos pères a cela d'agréa-
ble qu'elle était tirée autrefois en présence d'officiers
municipaux revêtus de leur écharpe, tandis que les
loteries modernes ne se munissent seulement pas
d'un enfant déguisé en amour pour tirer les numé-
ros de la roue de la fortune.

C'est M. Taylor qui est chargé de ce soin, or, je
vous le demande, qu'a de commun M. Taylor avec
l'amour ?

Vous rappelez -vous en province les sérénades,
aubades, pétarades qui éclataient tout à coup sous
les fenêtres de ceux qui avaient été favorisés d'un
simple terne ? Aujourd'hui le gagnant du service en
or de soixante mille francs, passe complètement
inaperçu, personne ne sait s'il est noir, roux, blond,
ou châtain, s'il a le nez camard ou pointu, s'il est
conservateur ou socialiste, nul ne le connaît et on
n'a pas même la consolation de le porter en triom-
phe avec accompagnement de grosse caisse, de tam-
bour, de clarinette et de cimbales.

On nous répondra sans doute : L'ancienne loterie
était immorale.
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