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Le charivari — 47.1878

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Mars
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https://doi.org/10.11588/diglit.25492#0239
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Prix du Numéro : 25 centimes

VENDREDI l*r MARS 1878



QUARANTE-SEPTIÈME ANNÉE


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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef.

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

* PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef.

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, FERMIER DE LA PUBLICITÉ

BS sac Taitijoiit, 10*

BULLETIN POLITIQUE

Il ne faut jamais laisser passer, sans la saisir,
une seule occasion de démontrer que la mauvaise
foi est l’âme même de la politique réactionnaire.

Voyez donc ce qui vient de se passer à propos du
budget.

Nous avons encore les oreilles pleines des cla-
meurs forcenées poussées par toute la bande des
buffettistes et des brogliomanes.

A les entendre, la Chambre, si elle ne votait pas
le budget avant la lin de février, commettrait un
crime nouveau de lèse-patrie. C’était une abomina-
ble tactique de ces odieux jacobins pour tenir en
tutelle le pouvoir, au risque de semer la ruine, la
confusion et la désolation.

Or, en quelques jours, le décor change. C’est la ]
droite du Sénat qui veut traîner les choses en lon-
gueur. C’est elle qui, par l’organe du vaincu de
février, du refusé de partout, déclare qu’au besoin,
on peut bien avoir derechef recours aux douzièmes
provisoires.

Ils avouent donc à présent qu’ils avaient joué une
grotesque comédie d’indignation. Ils avouent donc
que leurs déclamations de naguère étaient de la
rhétorique de circonstance et de la tirade jésuiti-
forme ?

Notez que ces bons messieurs ne se sont pas
seulement démasqués au Sénat.

A la Chambre aussi, ils se sont infligé un dé-
menti.

Qui, en effet, a traîné la discussion en longueur
dans ces derniers temps? Les orateurs cléricaux.

Il a fallu subir d’abord l’homélie somnifère de
M. de la Bassetière Puis les filandres du poussif Ba-
ragnon. Puis le macaroni de M. de Mon.

Les robinets ne tarissaient pas.

Et pendant ce temps-là, pourtant, la voix de leur
conscience leur aurait dû murmurer à l’oreille :

— Sonvenez-vous des tirades accumulées dans
feuilles orlbodoxes pour prouver que ceux qui
relardent le budget sont traîtres à leur patrie.

^UL parbleu 1 On allait jusqu’à ces gros mots
gonflés. On ne parlait rien moins que de trahison.

Désormais vous n’y prendrez plus personne, à
ces solenneqes impostures. On vous a vus faire ce
que vous reprochez précisément aux autres.

Rien des convictions. Tout des expédients.

C’est ce qu il était utile de souligner.

Comme il fallait s’y attendre, on a beaucoup pé-
roré sur le compte du nouveau pape.

CHARIVARI

Les uns ont entrepris de nous faire croire qu’une
ère tout autre allait s’ouvrir, que Léon XIII se mon-
trerait conciliant et transigeant.

Les autres ont soutenu qu’il renchérirait encore
sur les attitudes de martyr que prenait Pie IX, et
que son seul souci serait de créer d’inoessaptes
complications dans les relations du saint- siège et
du royaume d’Italie.

Bavardages odieux que tout cela.

Est-ce que la personnalité d’un pape est quelque
chose dans la politique du Vatican?

Ou plutôt, est-ce que le Vatican a une polilique?

Très -humble esclave des jésuites, Léon XIII sera,
comme Pie IX, conduit, soufflé, dominé.

Pape nouveau, vieilles intrigues.

On attribuerait à l’élu toutes les bonnes inten-
tions du monde, qu’il n’y aurait pas lieu de s’en
soucier davantage, et que rien absolument ne sau-
rait être changé à la direction générale de sa con-
duite.

Léon XIII s’agitera peut-être, mais, à coup sûr,
c’est le Gésu qui le mènera.

Celui qui en apparence dicte les ordres, est en
réalité celui qui les subit.

Voilà pourquoi tout le tapage fait par des jour-
naux à court de copie, est aussi inutile que fasti-
dieux.

Il est des jougs qu’aucune force ne secoue.

Ce qui pourra changer, par exemple, ce sont les
résolutions du gouvernement italien.

Il a usé envers Pie IX de toutes les tolérances. Il
n’est pas tenu d’être aussi candidement accommo-
dant avec son successeur qui n’a pas l’ancienneté
pour lui, et dont les prétentions à la résistance fe-
ront bien de ne pas pousser les choses à l’extrême.

On avait consenti un modus vivendi de transition,
mais la transition ne deviendra pas le définitif.

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée. Il
faut, ou que la papauté se résigne à accepter les
faits accomplis, ou que l’Italie mette la papauté en
demeure de cesser son opposition taquine.

Ce qu’on ne peut surtout pas tolérer, c’est que
Léon XIII se livre quotidiennement à des anathè-
mes furibonds contre les lois de la société moderne,
contre le gouvernement italien.

A ce point de vue, mais à ce point de vue seule-
ment, l’avenir risque de se hérisser de points d'in-
terrogation du côté de Rome.

Mais ces points-là ne sont menaçants que pour
ceux qui auraient, par leurs persistantes provoca-
tions, forcé le Quirinal à voir un ennemi irréconci-
liable dans le Vatican.

Pierre Véron.

■-----—

--

RECETTE FOUR NOMMER ON SÉNATEUR INAMOVIBLE

Trois députés de la droite du Sénat sont réunis
pour discuter la. grave question des élections des
sénateurs inamovibles.

le délégué bonapartiste.-— Mes chers collègues,
i il s’agit de trouver un moyen pour éviter à l’avenir
des conflits entre nous pour l’élection d’un nou-
veau collègue à vie.

le bélégué orléaniste. — La guerre que nous
nous faisons porte un grand préjudice à la cause
conservatrice.

le délégué légitimiste. — N’oublions pas que
dans dix mois nous n’aurons plus la majorité au
Sénat.

le délégué bonapartiste. — Adieu paniers, nos
vendanges seront faites.

le délégué orléaniste. — Il ne s'agit pas de
nous consoler avec des citations pastorales.

LE DÉLÉGUÉ BONAPARTISTE. — Je Suis tout aussi
sérieux que vous.

le délégué légitimiste.— De grâce, chers alliés,
ne nous querellons pas.

le délégué orléaniste.— Il vous appartient bien
de prêcher la concorde, vous qui avez blackboulé
trois fois mon Decazes.

le délégué bonapartiste. — Vous devriez être
raisonnables et ne nommer que nos amis ; car si
nous devons être battus dans dix mois, il faut que
la minorité compte beaucoup d’hommes à poigne.

le délégué légitimiste. — Toujours la part du
lion !

le délégué orléaniste. — C’était si commode de
prendre dans chaque parti, à tour de rôle, un can-
didat pour augmenter nos forcés.

LE DÉLÉGUÉ LÉGITIMISTE. — Pourquoi DOUS aVOÎl’
jeté dans les jambes votre duc de malheur?

LE DÉLÉGUÉ ORLÉANISTE. — N’illSUltez pas nOS

candidats !

le délégué bonapartiste. — Encore une fois,
nous nous sommes réunis pour trouver un remède
au mal, et non pour nous quereller.

LE DÉLÉGUÉ ORLÉANISTE. — Que prOpOSeZ-VOUS?

le bonapartiste.— C’est bien vu, bien entendu...

l’orléaniste. — Quoi?

le bonapartiste. — Vous ne voulez pas nous
faire une petite concession et ne prendre jusqu’à la
fin de l’année que des candidats présentés par
nous?

le légitimiste. — Il ose appeler cela une solu-
tion !...

l’orléaniste. — Par moment, il vous donne en-
vie de voter avec les gauches.

le légitimiste. — Nous avons si bien commencé,
qu’il serait ridicule de mal finir.

le bonapartiste. — Vous osez parler de vos
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