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Le charivari — 47.1878

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Août
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JEUDI 1" AOUT 1878

QUARANTE-SEPTIÈME ANNÉE Prix du Numéio : 25 centimes

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Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

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LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

S'il en était ainsi? le proîédé lÉÜIt odiev- sj
Si c’est une maladresse de plume, e&< st pi-
toyable.

MON CARNET

! r

Une des grandes préoccupations des criminels,
e t en général de se créer un alibi.

ist-ce que par hasard M. de Fourlou sentirait sa
iiscience assez troublée pour vouloir recourir à
un procédé analogue?

On serait tenté de le croire en voyant de quelle
façon il a cherché à décliner la responsabilité de
certaines calomnies qui lui constituent un dos-
sier gênant pour le cas où une juridiction quelcon-
que viendrait à se mêler de ses affaires.

La précaution n’est peut-être pas inutile, mais le
moyen ne me paraît pas avoir de fortes chances de
succès, même au point de vue des circonstances at-
ténuantes.

On se rappelle ce qui s’est passé.

Pendant des mois, toute la presse républicaine a
mis M. de Fourtou en demeure de rétracter les inju-
res qu'il désavoue aujourd’hui. Il n’a pas bronché.

C’est que les idées des gens changent furieuse-
ment selon qu’ils sont placés du côté du manche ou
du côté du balai.

L'Ordre a enfin publié les fameuses révélations
sur un complot orléaniste ayant pour objet un coup
d’Etat aumalien.

Simple enfantillage.

On ne fait pas un coup d’Etat avec la collabora-
-tion unique de M. d’Audiffret-Pasquier, à admettre
que celui-ci acceptât de jouer le rôle qui lui est
attribué.

Mais ces procédés de dénonciation mutuelle
sont intéressants en ce qu’ils montrent quel fond
on peui faire sur l’Union conservatrice qui se pro-
posait de tripoter les élections sénatoriales.

Le Temps disait, du reste, au sujet de cette coa-
liiion avortée en sa fleur :

« Nous avons lieu de croire que les tentatives
pour reconstituer l’Union conservatrice du 16 mai
en vue des élections sénatoriales ont déjà échoué,
la fraction royaliste ayant refusé de faire cause
commune avec la fraction bonapartiste, dopt elle
avait la naïveté de faire jusqu’ici le jeu. »

Jugez ce que deviendrait l’entente cordiale s’il
fallait passer à la discussion des candidatures !

On a relevé avec raison ce passage de l’acte d’ac-
cusation de Lebiez :

« Etranger à tout principe de morale et à toute
croyance reügieuse) affranchi des plus vulgaires
scrupules, indifférent au bien comme au mal, il
parlait de sa mère dans les termes les plus grossiers
et ne pouvait voir un prêtre sans avoir envie de
l’injurier. »

On a l’air d’établir une connexité entre la libre-
pensée en général et l’assassinat en disant :

— Etranger à toute croyance.

Eu Angleterre, tout le monde n’est pas disposé à
monter au Capitole pour féliciter lord Beaconsfield.

A la Chambre des communes, le marquis de Har-
tington s’est levé, au milieu des applaudissements
bruyants des libéraux, et principalement des radi-
caux, pour combattre le cabinel. Il a commencé en
comparant les déclarations et les demandes de la
Russie avant la guerre avec les stipulations du
traité.

Lord Hartington dit ensuite que le règlement auquel
on s’est arrêté pour résoudre la question accorde à la
Russie un peu plus qu’elle redemandait au mois
de juin dernier, quoique, à. cette époque, le gouver-
nement anglaio n ait pas cherche a oc s clû—

mandes auprès de la Turquie. Il attaque ensuite
sérieusement le gouvernement au sujet de la Grèce.
Il repousse l’accusation fornnlée par lord Beacons-
field contre l’opposition, de t’avoir pris en main la
délense des intérêts de la Grèce que dans un but
factieux. Les Slaves, dit—il, tnt été mieux inspirés
en suivant les avis de la Rusiie. Ainsi, dans toutes
les difficultés qui pourront sugir à l’avenir, la Grè-
ce, instruite par cet exempl, se rangera, comme
les provinces slaves, du côte de la Russie, au lieu
de suivre la fortune de l’Angeterre.

Lord Hartington dit quele seul appui que le
champion de la Grèce lui aitfourni, ç’a été le con-
seil d’attendre. Le traité de \66 a été une expérience
qui n’a pas eu de succès; iU préparé le développe-
ment des races sujettes de J Turquie. Quant à l’ac-
tion du gouvernement sure congrès, elle a été
telle que l’opposition l’avaiprévue avant la guerre.
L’orateur blâme donc énerquement la convention
anglo turque, qui est uneiolation de la loi inter-
nationale.

Quels sont les intérêt^ue cette convention est
destinée à protéger? deande lord Hartington.
L’Asie-Mineure n’est pasur la route de l’Inde;
elle est plutôt une route )ur arriver en Perse, qui
se trouve, bien plus q; l’Asie-Mineure, sous la
main de la Russie. Not prestige dans l’Inde ne
sera probablement pas afmeQlé par cette manifes-
tation de la puissances l’Angleterre, pour des
questions de peu d’imptance, faites uniquement
en vue de faire impreion sur l’esprit des indi-
gènes.

Lord Beaconsfield, oüant que les garanties ne
peuvent lier éternellemt celui qui s’engage à les
fournir, s’est prévalu cbette convention pour dire
à la Russie : Vous ireihsque-là et pas plus loin !
Mais le gouvernement encore à démontrer qu’il y
avait nécessité impérise de conclure la conven-
tion. L’Angleterre, endssant de la sorte, a peut-
être avancé d’un siècle moment d’un conflit avec
La Russie.

Tout cela est la vér vraie.

L’Angleterre a reprté une victoire à la Pyr-
rhus.

Elle le verra avanfu.

Et alors le nom deaconsfield sera aussi honni
qu’il est aujourd’huidamé.

Pierre Véron.

Une Cause célèbre.

Les coquilles ont souvent de l’esprit. A preuve
celle dont la Liberté a orné son compte rendu de
l’affaire Barré-Lebiez.

Nous copions textuellement :

«m. le président. — Vous viviez avec la femme
Lepiu, femme d’une réputation détestable, que vous
aviez fait venir d’Angers, et que l’on a arrêtée dans
une maison de débauche, chez une de ses amies.
On était peu vêtu. Il est bon que MM. les jurés,
ainsi que les femmes honnêtes qui sont venues ici,
connaissent ces détails. Quand on a arrêté cette
femme, dans le trouble qui a accompagné cette
arrestation, le dernier vêtement de la femme Garcin
est tombé. Un homme aussi peu vêtu était entre
ces deux femmes. Voilà quelle était la maîtresse
avec laquelle vous viviez. »

Il y a là un chef-d’œuvre.

C’est le :

« Il est bon que les honnêtes femmes qui sont ve-
nues ici connaissent ces détails. »

Il est bon vaut son pesant d’or.

Le président a dû dire quelque chose comme :

J'ensuis fâcliè pour les honnêtes femmes qui...,
etc., etc.

On imprime :

Il est bon.

Les jeux de la lettre et du hasard !

Mais ces jeux-là, comme je le disais, sont par-
fois de fort spirituels à-propos.

Et il nous semble que c’est le cas ici.

Voyons un peu.

—DîS @30^-

M. le président de la cour d’assises a regretté que
les honnêtes femmes qui..., etc., etc.... entendissent
ce qu’il disait.

Mais d’abord était-il bien nécessaire qu’il le dît?

Première question.

Nous ne voyons pas du tout cette nécessité-là.
Non, pas du tout. En quoi importait-il à la cause de
nous apprendre, ainsi qu’à messieurs les jurés, —
et malgré les femmes honnêtes qui..., etc , que la
prévenue Lepin avait perdu sa chemise en voyant
arriver des agents de police ?

Ce procédé, renouvelé de Phryné devant l’aréo-
page, n’était-il pas absolument étranger à l’assas-
sinat de la veuve Gillet ?

Etait-ce pour prouver l’honorabilité de l’accu-
sée?

Mais sa présence dans une maison de tolérance
était suffisamment explicite.

Et d’ailleurs, il y avait un tas de périphrases à
trouver pour arriver à faire comprendre la défail-
lance de cette chemise et les étalages de nudités
qui s’ensuivirent.

-OÇ®(g3V—

M. le président de la cour d’assises a évidemment
voulu donner une petite leçon aux femmes honnêtes
qui.... etc., etc... en leur infligeant et cette descrip-
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