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Le charivari — 47.1878

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Septembre
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DIMANCHE 1" SEPTEMBRE 1878

QUARANTE-SEPTIÈME ANNÉE Prix du Numéic ; 25 centimes

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PARIS

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef.

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publiwté

Rue Fléchier, 2,

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Le babiilage est encore à l’ordre du jour à propos
de la démission hypothétique du maréchal de Mac-
Mahon.

Nous persistons à penser que, puisqu’il y est
resté à uns époque où il aurait pu préférer n’y pas
être, il n’y a plus aucune raison pour que le prési-
dent n’aille pas, cette fois, bien réellement jusqu'au
bout.

Dans tous les cas, ccite fausse rumeur, propagée
on ne sait par qui, aura un résultat profitable.

Elle a fait voir au maréchal, s’il pouvait garder
quelque illusion sur les haines dont l’honore à pré-
sent la réaction, que tout était bien définitivement
rompu entre lui et les hommes de la coalition mo-
narchiste.

Il aurait désormais beau faire, se couvrir de cen-
dres, se frapper la poitrine, ce seraient autant d’hu-
miliations perdues.

Quelques journaux ont même profité de la cir-
constance pour faire pleuvoir sur le maréchal une
grêle d’injures. C’est logique; les mêmes causes
engendrent les mêmes effets.

On le traite aujourd’hui comme on traita jadis
M. Thiers.

Tant qu’on put espérer que celui-ci se ferait le
docile complice des manœuvres et des duplicités,
on le ménagea, on le choya, on tenta de le eircon-
vt..ir.

A lui aussi on voulait imposer un seize mai.

M. Thiers tint bon, refusa de devenir le servile
màréchal-dés-logis d’une Restauration. Et alors, des
cajoleries on passa à la grossière invective.

Rien de supreDaut à ce que l’ordre et la marche
soient restés les mêmes pour le second président
que pour le premier.

Mais il n’en est pas moins instructif au premier
chef de voir faire la gent conservatrice, dont la for-
mule est :

— Tu ne veux pas trahir, donc tu es un pas
grand’chose !

À propos de ces mêmes bruits de démission,
l'Ordre s’est livré à im commentaire qui n’indique
pas un équilibre de cerveau et de logique bien
assuré.

Voyez-le tituber du raisonnement :

« Nous ignorons absolument, dit-il, sur quoi se
Tondent ces rumeurs et ces assertions. La seule
moralité que nous en voulons tirer, c’est l’instabi-
1*'-é constitutionnelle du régime républicain. Notre
Ucfie est facile. Les faits argumentent pour nous.
"‘J® Pays était véritablement assuré de la tranquil-
1 > il est bien évident qu’au lendemain du jour où
0 ministre de 1 intérieur a exposé officiellement les
raisons qui doivent inspirer confiance à tous, l’opi—
mou pubiique n’accorderait aucun crédit aux com-
mérages publiés par M. Emile de Girardin sous
cette signature : « Un député. » R est non moins
certain que le Constitutionnel n’aurait pas discuté

à l’avance la question de la démission, et que Y Es-
tafette n’interrogerait pas à la hâte le texte de la
Constitution pour savoir comment les républicains
se tireraient de ce gros embarras. »

Un démenti de l’agence Havas a affirmé depuis
que les assertions ci-dessus citées ne reposent sur
rien du tout.

Mais quand même... Y aurait-il l’ombre d’un pré-
texte pour imputer à la République la responsabi-
lité de cette complication exclusivement person-
nelle.

— Voilà, s’écrie Y Ordre, qui se décerne à lui-même
un facile triomphe, voilà bien l’instabilité constitu-
tionnelle du régime républicain !

Tout au contraire si la Gonstitutiion républicaine
fonctionnait normalement, nous ne serions exposés
arien voir de semblable. Un président succéderait
à l’autre, avec la régularité que la machine à coudre
la Silencieuse met à faire suivre un point d’un se-
cond point.

Mais nous vivons dans cet état mixte et transi-
toire, dont précisément l’inconvénient est démontré
par les inquiétudes puériles et les agitations peu
honnêtes qu’on cherche à exploiter en ce moment.

Si la République était constitutionnellement orga-
nisée, elle aurait à sa tête un président républicain
et non pas un homme qu’on a choisi uniquement
parce qu’on le 'supposait hostile à la cause démo-
cratique.

Le septennat, ce subterfuge d’occasion, qui fut
imaginé pour donner le temps aux monarchistes
débandés de reformer leurs rangs, n’a rien, absolu-
ment rien de commun avec une présidence répu-
blicair e.

Le septennat était un campement et non un édi-
fice.

Qu’il est gentil à voir quand il fait patte de ve-
lours, le Français, escorbadant et patelinant !

N’avait-on pas eu l’audace insigne d’insinuer que
MM. de Broglie etBuiiel,les deux anabaptistesL
avaient été vus rôdant autour de l’Elysée?

Là-dessus le Français se signe dévotement, baisse
les yeux avec une candeur angélique et marmotte ;

„« Selon la France, MM. Buffet et de Broglie
avaient l’intention, dès que cette cérémonie aurait
eu lieu, de provoquer une crise gouvernementale.
On a déjoué leur calcul en retardant la distribution
des récompenses. Cette explication est si ridicule
qu'il suffit de l’indiquer pour eu faire sentir le
néaut, MM. Buffet et de Broglie ne conspirent au-
cune crise gouvernementale. Le pays a voulu faire
l’expérieuce d’un gouvernement de gauche; ce
n’est ni M. Buffet, ni M. de Broglie qui trouveront
cette expérience, et, si les résultats ne sont pas ce
que les républicains espèrent, nul ne pourra s’en
prendre à nos amis politiques, ni se décharger sur
eux d’uue responsabilité qui pourra être lourde. »

11 y a dans ce bredouillage un aveu qu’il faut
retenir.

— Le pays a voulu faire l’expérience d’un gouver -
nement de gauche, confesse enfin 1 d Français.

Ge qui signifie que le pays est franchement et ré-
solument républicain.

On affirmait précisément le contraire au 16 mai.

Quant aux amis de la maison de Broglie, ils font
bien tout ce qu’ils peuvent pour troubler, mais ils
ne troublent rien, parce que leurs débiles perfidies
ont encore plus d’impuissance que de fiel.

Nous engageons seulement le Français à ne ja-
mais plus prononcer dans ses colonnes les mots de
lourde responsabilité.

C’est trop maladroitement parler de corde dans la
maison d’un pendu, et je gage que ces mots-là au-
ront donné la chair de poule au patron.

Pierre Véron.

--

CLOCHETTES

On va élever une statue à Rabelais.

Le Monde en prend texte pour traiter de porc le
célèbre écrivain.

Nous nous bornerons à rappeler que Rabelais
fut curé.

-'SêëSxr-

A propos du même Monde, un lecteur, voyant y
figurer le nom de Coquille, a fait cette réflexion :

— La signature représente le contenant et l’arti-
cle le contenu.

Second compère :

L’Univers déblatère contre l’idée d’une présidence
civile de la République.

Ou sait de reste la haine que Y Univers a vouée à
la civilité.

Ce journal batifole ainsi :

« Pour le moment, la radicaille se contenterait de
la présidence d'un civil. Le président en habit noir
est la toquade du jour. Plantez-moi là un Dufaure
ou un Grévy. Le peuple ne comprend l’autorité que
le. sabre au flanc et se présentant avec une certaine
désinvolture martiale. Gomment pourrait-il la re-
connaître dans un légiste rasé jusqu’aux tempes, à
face glabre et inexpressive autant que le code ci-
vil ! L’habit noir tue le sentiment, extermine la no-
tion de l’autorité ! »

Vous avez remarqué avec quel sans-gêne ce
monde-là insulte la loi.

Et le style !

Un habit qui tue une nation !

On n’a jamais galimatiasé plus piteusement.

Réflexion sur ce qui précède :

L’Univers blague les faces glabres.

Eh bien ? Et son Yeuillot?

Le glabre chez lui se complique de crevasses qu i
font ressembler sa figure à un tir au macaron.

—ossenr-

Mais le connais-toi toi-même est banni de la bou-
tique.

Est-ce que le Veuillot précité n’a pas, l'autre jour,
appelé M. Thiers petit vieux ?

Espiègle Adonis, val Jouvenceau de mon cœur !
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