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Le charivari — 47.1878

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Prix du Numéro : 25 centimes

VENDREDI 12 AVRIL 1878

QUARANTE-SEPTIEME ANNEE



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P'* RIS

Trois mois.t*..*a»*_. . 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an— a. a . *. • .... "2 —

les abonnements pâHéttt deS )» et i 6 de chaque mois.

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en CEaef.

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CE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

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Trois mois .». 20 fr.

Six mois —. 40 —

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L’abonnement d’un àn donné droit à la prime pratit.

DIRECTION

Politique. Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

I Rédacteur en fclief.

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de la publicité
Eue ïaUPjeat, 10*

LE CHARIVARI

Sjea souscripteurs dont raisonnement; expire
le 15 avril sont priés de le renouveler
isnnaédiatement s’ils ne veulent pas éprouver
d'interruption dans l’envoi du«JournaI.<]

BULLETIN POLITIQUE

La réponse que le prince Gorlschakoff vient d’a-
dresser à l'Angleterre ne Jaisèe pas que d’embarras-
ser fortement la diplomatie anglaise.

Elle, met, en effet, les points sur tant d’i, que
lord Salisbury va être singulièrement empêtré' pour
y répondre.

D’autant plus empêtré, que lord Salibury fut le
négociateur chargé de représenter Albion à la con-
férence.

Que pourra-t-il trouver à répondre?

« Si l'Angleterre avait vôuiu épargner à la Tur-
quie des sacrifices pécuniaires et territoriaux, elle
aurait dû se joindre à la Russie avant ia guerre,
pour obliger la Turquie à obéir à la volonté de
l’Europe, manifestée par la conférence.

» Elle ne l’a pas fait. La Russie s'en est chargée.
E le a fait campagne; elle a remporté des succès
militaires ; elle les a chèrement payés ; elle a, par
conséquent, des droits; ces droits, elle les fait va-
loir par le traité de San-Stefano. »

Celte argumentation, nous la devancions hier, et
nous n’avions en cela guère de mérite. C’est une
évidence qui saute aux yeux.

L’Angleterre a commis une iaute qui pourrait fort
bien s’appeler en même temps un crime.

La iaute est celle que nous commîmes nous-
mêmes, ou plutôt (ne pas confondre) que notre gou-
vernement commit en notre nom et malgré nous,
lorsqu’il crut que la neutralité était une habileté
dans la guerre de 1866, lorsqu’il supposa que la
victoire devait rester à l’Autriche.

Memement pendant le conflit américain, les con-
sei ers de l’Empire (d’où l’expédition du Mexique)
avaient tablé sur la défaite du Nord.

L - ngleterre a cru (sur de piètres renseignements)
que la aussie, en voie de transformation militaire,
n’était pas prête; qu’il y avait, par conséquent,
une grande adresse à la laisser s’engager dans une
guerre qui traînerait en l’épuisant.

L’Angleterre comptait que les Turcs tiendraient
bon au moins pendant deux campagnes.

Là-dessus elle saisissait un joint. Au lendemain

d’un échec des Russes, elle provoquait une média-
tion. On signait un traité boiteux, mais qui, en re-
haussant la Turquie, abaissait son adversaire. La
Russie s’était épuisée en pure perte... Et pour une
cinquantaine d’années on était délivré des ambi-
tions moscovites.

Ainsi a supputé la diplomatie britannique.

Et comme elle* a pour devise : «Moi, d’abord;
moi, ensuite; moi, enfin ! » elle n’a pas même pris
garde à l’énormité du crime dont elle allait, comme
nous l’avons dit, doubler sa faute.

Ce crime, c’est l’égorgement de deux ou trois cent
mille hommes, qu’elle pouvait empêcher d’un mot,
d’un geste, à l’heure de la conférence.

Cette hécatombe humaine ne peut — ainsi que le
prince Gortîcliakoff le déclare — rester stérile pour
la Russie.

— On blâme, ajoute-il. l’usage que nous avons fait
de notre victoire. Mais de quelle façon voulait-on
que nous en tirassions parti?

Et ici se place le point d’interrogation devant le-
quel l’Angleterre va rester bien empêchée.

« Lord Salisbury, dit le chancelier russe, a admis
lui-même, dans sa circulaire, que la guerre russo-
turque ne permettait plus le retour pur et simple
au programme de la conférence de Constantinople.

» Nous désirons apprendre comment le marquis
de Salisbury entend concilier les traités et le droit
de l’Angleterre et des puissances européennes avec
la réalisation du bien-être des populations soumises
jusqu’ici à la Turquie.

» Nous désirons également connaître comment,
en dehors du traité de San-Stefano, lord Salisbury
entend atteindre ce but, en tenant compte des droits
que la Russie a acquis par ses sacrifices. »

La critique est aisée et l’art est difficile,

*

assure uu vers connu. Il est fort adroit à la Russie
de mettre l’Angleterre aux prises avec ce vers-là.

— Si vous trouvez mauvais ce que vous avez fait,
dites-nous ce que vous auriez trouvé bon. Et nous
verrons s’il y a moyen de s’entendre.

Si l’Angleterre refuse par une fin de non-rece-
voir brutale, elle devient provocante, met tous les
torts de son côté, et prend toute la responsabilité
d’une seconde boucherie.

Si elle répond catégoriquement, elle met son jeu
sur la table... Et ce n’est pas dans ces conditions-
là qu’elle a l’habitude de gagner les parties.

Attendons.

On n’a pas reçu encore la confirmation d’un bruit
relatant la mort du ci-devant maréchal Bazaine.

Si M. Bazaine est mort en effet, chacun se dira
qu’il a bien tardé à se rendre justice.

S’il continue à vivre, on pensera que, fort mal-
heureusement, la honte n’est pas aussi efficace que
le ridicule.

Pierre Véron.



Le préfet de la Haute-Bièvre vient de faite une
tournée dans son département, et à tous les fonc-
tionnaires placés sous ses ordres il a recommandé
expressément de s’abstenir de totite ingérence dans
les élections partielles résultant des invalidations.

Naturellement, et avec la loyauté qui les carac-
térise, les verts et les blancs ont vu là la plus basse*
1a, plus indigne des manœuvres.

Aussi l’ex-candidat du 16 mai, l’invalidé à la
recherche d’un nouveau mandat, n’a-t-il pas hésité
à s’en expliquer carrément avec le fonctionnaire du
14 dééembre.

— Monsieur le préfet, lui a-t-il dit ironiquement,
je vois avec plaisir que vous ne reculez pas devant
les mesures les plus condamnables pour saper ma
candidature.

— Je ne comprends pas très-bien, a répliqué le
préfet, et je vous serais très-reconnaissant si vous
daigniez formuler vos griefs.

— C’est pourtant assez clair. Mais comme il n’y
a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, je
vais faire jaillir la lumière et vous en aveugler !
D’abord, qu’avez-vous dit à vos sous-préfets?

— Ce qu’on m’avait dit à moi-même : laissez les
électeurs libres et ne pesez d’aucune manière sur
leurs votes.

En entendant cette hypocrite déclaration, l’inva-
lidé haussa les épaules et l’ironie de son sourire
s’accentua prodigieusemet.

— Oh ! très-bien ! répliqua-t-il. Nous voyons dans
votre jeu comme si vous abattiez vos cartes. Vous
voulez qu’on crie sur tous les toits du département
que vos agissements ne ressemblent en rien à ceux
des fonctionnaires du 16 mai.

— C’est ça, vous y êtes.

— Et vous espérez que la comparaison lournera
à votre avantage?

— Evidemment.

— Vous l’avouez? C’est heureux! Eh bien! moi,
monsieur, je qualifie de pression révoltante cette
prétendue impartialité.

— Je continue à ne pas comprendre.

— Comment! vous trouvez juste, équitable, de
mettre en regard de votre inertie la chaleureuse in-
tervention des agents du ministère de Broglie-
Fourtou-Brunet ?

— Oui... Persuadés que nous ne pouvons qu’y
gagner.

— C’est monstrueux! C’est vouloir prouver aux
électeurs qu’ils' ont eu à souffrir dans leur indé-
pendance sous le régime déchu, et qu’avec vous
rien de semblable n'est à craindre ?

— Comme vous dites.

— Cynisme effrayant!... Vous poussez même
l’audace jusqu’à tâcher de ramener à votre Répu-
blique les fonctionnaires hç sitants.

— A la condition que leur hésitation ne sera pais
de trop longue durée.

— Combien avez-vous dissous de conseil^ muni-
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