DOI Heft:
Juillet
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LE CHARIVARI
La police prussienne fera donc bipn de renoncer aux
illusions qu’elle noutrit sur la formalité des passe- i
ports... . î
...Au fait, je ne sais pourquoi je lui donnerais de
bons conseils 1
Quant à notre police à nous, elle ne s’amuse point j
à ces paperasses Aussi elle a eu le temps de dépister j
certains marchands, prétendus hollandais, qui rôdaient >
dans nos villages du Nord, et avaient une curiosité
particulière pour les forteresses et les établissements [
militaires.
Il fallait que ces... négociants fussent bien simples et
peu aptes à gagner l’argent qu’on leur donne car dans
la région qu’ils exploitaient, on se connaît mieux [
qu’ailleurs en accents étrangers, et l’on ne confond ja- j
mais celui d’Amsterdam avec celui de Berlin.
e f. j î
Il vient de mourir un bom^Qj.sa-âgé,,qu’il pouvait
être considéré comme le doyen qeJ’iiupianité. On igno-
rait, il est vrai, la date exacte de .sa naissance; mais
il était avéré dans sa lamille qu’il avait assisté, comme
enfant de troupe à la bo ta i 1 le de Foriigqpy (1745). Blessé
grièvement à la suite du feu d’artifJiëiirA en l'honneur
de Louis XVI et de Marie-Antoinette, il put cependant
quelques années plus tard accompagner Lafayette dans
son expédition d'Amé ique.. J)ès lçS premières arnées
de la Révolution, il obtint son,congé de réforme et en-
tra aux Invalides.Mais quapd.il est mort, il y avait
déjà soixante et onze ans qd’il était sorti. de cet asile
hospitalier, parce qu’il s’ÿ ennuyait. Du reste, pendant
sa longue carrière, il n’a cessé de faire tous.. les jours
quatre repas, et de fumer pour dix sous (le tabac. C’est
peut-être à cette existènee réglée qu’il a dû sa longé-
vité extraordinaire. .. .. ,
Maintenant je dis tout ' il ) ’y a pas un mot de vrai
dans cette histoire ; et j’avoue ne l’avoir forgée que
pour le plaisir de faire une reflexion t è-otriste : à sa-
voir que sans cet aveu final, mon fait - divers passait
in extenso dans les grands journaux.
Les ciseaux des collecteurs spéciaux de ces bourdes
ne sont point si dégoûtés de l invraisemblance. Elle est j
leur pâture préférée au moment où la politique chôme,
où il n’y a nlus de congrès à Berlin et où l’Exposition :
commence à se faire vieille.
Une autre fois je ne me dénoncerai point, et voua i
verrez ce qui en arrivera.
Un bon mot de la fin serait celui qui aurait trait aux
ballons en géné'al, et ce à propos du prodigieux aéros-
tat du Carrousel, qui est la great attraction de la se-
maine. . .
Eh bien! ce mot de la fin, c’est Arago qui va me le
fournir ; et le lecteur sera peut-être aussi étonné queje
le suis moi même de surprendre le grand savant en
flagrant délit de récit humoristique.
Il s’agit du célèbre voyage aérien, accompli par Gay-
Lussac, lequel (nous apprend Arago) avait déjà monté
à 7,000 mètres, lorsqu’il voulut s’élever plus haut en-
core.
« Il se débarrassa alors de tous les objets dont il pou-
vait rigoureusemeut se passer. Au nombre de ces ob-
jets figurait une chaise en bois blanc que le hasard
fitiombersuj un buisson, tout près d’une jeune fille
qui gardait de-s moutons.
» Quel ne fut pas l’étonnement de la bergère, comme
eût dit Florian !
» Le. ciel était pur, le ballon invisible ; que penser de
la chaise ? si ce n’est qu’elle provenait du paradis ?
» On n’avait à opposera cette conjecture que la gros-
sièreté, du travail. Les ouvriers, disaient les incrédules,
ne pouvaient, là-haut, être si inhabiles.
» La dispute en était là, lorsque les journaux en pu-
bliant toutes les particularités du voyage de Gay-Lus-
sac, y mirent fin, et rangèreut parmi les faits naturels
ce qui jusqu’alors avait paru un miracle. »
Voyez-vous cette presse qui... cette presse que...
enfin ces maudits journaux qui déjà evemaient les mi-
racles.
Albert de Lasalle.
Le gérant : Altaroche.
On demande immédiatement un jeune garçon de
12 à 14 ans pour le service des bureaux.
S’adresser chez M. Adolphe Ewig, rue Fléchier, 2,
de deux heures à cinq heures.
Salle p armes Boyer, rue Taitbout, 10, Paris, ouverte
tous les jours de 3 à 7 heures, et le matin, de 8 à 10
heures, les mardis, jeudis et samedis.
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