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Le charivari — 54.1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.23882#0302
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LE CHARIVARI

ture du Palace-Théâtre (ex-Skatinff) pour le mois de
septembre.

On donne déjà, en outre, un aperçu du programme
à tranches.

De 8 heures à 10 heures : spectacle.

De ï0 heures à minuit : bal.

De minuit à 2 heures : souper-concert.

Est-ce que, pour compléter le cycle, il n’y aura
pas aussi, de deux heures au lendemain matin,
hôtel-concert pour les couples qui se trouveront
bien assortis?

Dame 1...

<3$£>

On causait du sujet à la mode.

Vous devinez qu’il s’agit du secret professionnel.

— Le secret professionnel!... intervint Augier...
Vous refusez aux médecins de le violer... Allons
donc!...

— Mais...

— Allons donc ! vous dis-je... Est-ce que vous en
avez jamais entendu un seul raconter qu’il avait tué
un de ses malades?...

Exécution capitale.

La toilette du condamné est achevée.

Un temps d’arrêt.

Après quoi le bourreau, s’approchant de lui avec
son plus engageant sourire :

— On n’attend pius que vous...

Dans un de nos théâtres de musique.

Un baryton déplorable — et il y en a quelques-
uns dans ce cas —est en scène.

premier fauteuil d’orchestre. — Peut-on chan-
ter faux comme cela sans s’en apercevoir !

second fauteuil d’orchestre. — Sa voix est si
sourde !

PSITT.

DÉCHIRONS LE VOILE!

On s’étonne à bon droit de la mauvaise volonté
que mettent les Chambres à en finir avec la loi sur
les récidivistes. Sénateurs et députés n’ont jamais
eu une si belle occasion de se rendre utiles. D’où
vient qu’ils ne sont pas empressés de la saisir?

Est-ce par suite de leur dédain ordinaire des in-
térêts du pays ?

Sans doute, la matière ne comportant pas de crise
ministérielle, il leur importe peu que Paris soit
transformé en un vaste abattoir.

Que font quelques coups de couteau déplus ou de
moins, s’ils n’ont pas pour résultat de crever des
portefeuilles de ministre ?

Il y a un peu de cela dans leur coupable négli-
gence ; mais il y a surtout chez eux la certitude
absolue d’être à l’abri des tentatives de MM. les as-
sassins tant que la loi ne sera pas votée.

Je m’explique.

DRAMES DU PEUPLE

Sous ce titre, M. ArmandRenaud, le poète pénétrant,
vient de publier chez Lemerre un volume où sa per-
sonnalité s’affirme puissamment. Tour à tour il y l'ait
vibrer la corde du patriotisme et cingler le fouet de la
satire. Nous ne croyons pas pouvoir mieux recomman-
der le livre qu’en lui faisant les emprunts qu’on va
lire.— p. v.

BALS PUBLICS

Tout le soir, sur les airs de Strauss et de Musard,
J’avais vu s’agiter les filles de hasard,
Sortant du boudoir ou du bouge ;

Et je m’en retournais, les yeux brûlés de gaz,

Le lendemain du jour où le projet a été déposé sur
le bureau de la Chambre, un grand meeting s’est
tenu dans les carrières d’Amérique.

La fleur des escarpes, le dessus du panier des
gredins y assistait, et nous devons à l’obligeance
d’un de leurs principaux logeurs la communication
du procès-verbal de la séance. Le voici in extenso.

« Après la lecture de l’ordre du jour, le président
d’âge, vénérable cheval de retour, donne la parole
au jeune Trouille, dit la Belle Elvire. Il s’exprime
en ces termes avec une véhémence croissante :

» — Travailleurs de nuit mes frères, une grande
iniquité est sur le point de se commettre ! Un minis-
tre prévaricateur vient de soumettre aux Chambres
un projet de loi qui, s’il est adopté, arrache à la
France ses meilleurs citoyens ! Cinq ou six mal-
heureuses condamnations suffiront pour nous en-
voyer pourrir loin de nos chères marmites dans les
contrées les plus malsaines ! Œil pour œil, dent
pour dent, camarades ! Puisqu’on nous attaque,
attaquons! A dater de ce jour, je propose à l’assem-
blée que nos principaux coups se portent de préfé-
rence sur les soi-disant représentants du pays !
(Oui, oui.) Députés et sénateurs, tremblez ! Nous
vous ferons payer cher un pareil déni de justice !
Vous serez volés et égorgés, et hachés menu comme
chair à pâté! (Longs applaudissements.) »

Le président donne l’accolade à la Belle Evire. Un
couteau d’honneur lui est voté avec enthousiasme.

Diverses affaires sont mises sur le tapis, toutes
ayant pour objectif i’éreintement de MM. les hono-
rables. Le renouvellement complet des deux Cham-
bres n’est plus qu’une question de temps.

Les jours d’Amagat sont comptés; Gavardie va
être rappelé à l’ordre pour la dernière fois !

On en était làet la séance allait être levée, lorsqu’un
homme masqué monte d’un pas nonchalant sur le
bloc de calcaire servant de tribune.

— Votre nom ? demande le président.

— Je vous le dirai s’il y a lieu, répond l’inconnu.
Mais d’abord je veux vous crier casse-cou ! Ah ! mes
enfants, êtes-vous assez naïf! Pour parer le coup
qui doit vous atteindre, vous ne trouvez rien de
mieux que de mettre à feu et à sang la représenta-
tion nationale.

— Mais certainement ! crie le jeune Trouille. Cela
leur donnera à réfléchir,

— Pauvre petit, reprend l’étranger, ces choses-là
sont bien de ton âge !... Comment, bel innocent, tu
ne comprends pas qu’en travaillant les côtes des dé-
putés et des sénateurs, tu ne fais qu’activer leur tra-
vail ? Tu n’en aura pas plutôt mordu une demi-
douzaine qu’ils crieront comme des brûlés. Dès
qu’ils se verront menacés dans leur peau ils se met-
tront à la besogne d’achar, et la loi sera bâclée en
un tour de main ! (C’est vrai, c’est vrai !) Je le crois
pardieu bien que c’est vrai!... Tandis qu’en ne tou-
chant pas à un cheveu de leur tête, à un sou de leur
poche, vous les désintéressez de la question, et ils
vous laissent en paix suriner le bourgeois tout à
votre aise ! Loin de les menacer, donnez-leur à en-
tendre par des avis anonymes que tant que la relé-
gation ne sera qu’un vain mot, ils pourront dormir
paisiblement sur leurs longues oreilles ; et alors
vous me direz des nouvelles de leur célérité à vider
la question !

La lucidité de cette argumentation est acclamée
avec transport.

— Lumière de la haute pègre, s’écrie le prési-
dent, qui donc es-tu? Dans quelle agence as-tu
donc étudié pour voir du premier coup la marche à
suivre ?

— Dans une pharmacie! répond l’inconnu.

— Un apothicaire?... Tu m’étonnes de plus en
plus... Permets-moi d’envisager tes traits en te dé-
masquant.

— Pas si bête !... Il peut y avoir des vaches ici.

— Ton nom, au moins?

— Walderl... L’élève du pharmacien de la ni

Beauvau ! p ace

Un tonnerre d’applaudissements salue larév’l
tion d’une si éminente personnalité. Sa proposiD
réunit l’unanimité des voix. Mais au moment où]!
vénérable président s’apprête à lui donner une °
eolade d’honneur, on s’aperçoit qu’il a disparu La
police en sera encore pour ses frais. »

Vous comprenez maintenant, cher lecteur, p0ut
quoi nos excellents sénateurs et députés mettent «à
si vif empressement à nous débarrasser de MM ]es
récidivistes.

Louis Leroy,

La meilleure moutarde est celle de A. POUPON,si

:.de6re](Dijii]

CHRONIQUE OU JOUR

Les formules de la réclame deviennent de plus en

plus réjouissantes. On a tellement abusé de cette sorte
de littérature que, pour forcer Je public à lire le boni-
meni.onest obligé de vider l’arsenal de la fantaisie
Méfie-toi donc, ô lecteur! quand tu verras :

J» Dernière dépêche cL'Bérat : L’Afghanistan est dans
le marasme ; les fabricants de tapis, minés parlesRus-
ses, livrent à vil prix des descentes de lit que nous
pouvons offrir à 8 francs 75 I
,*, L'alliance du Japon'. Les Japonais, indignés delà
conduite des Chinois en Corée, proposent une alliante
a la France. Vingt mille Japonais bloquent le golfe de
Pei-ché-li ; deux navires, frétés par nous, sont déjà
arrivés dans nos murs, chargés de bibelots, étoffes,
masques, vases et éventails que nous offrons à ms
clients au prix extraordinaire de treize sous !

Les prisons en Belgique : (Suit la description minu-
tieuse de la maison di Louvain.) T’Kmt va èiredélivre!
Que faisait-il au temps chaud? Des chaussons, des bot-
tines, ne vous déplaise ! avec les autres détenus. Ce
sont ces articles de chaussures que nous avons acquis
pour nos habitués, tu prix de 3 fr. 50.

Oh ! la réclame 1. . il n’y a qu’elle de nouveau sous le
soleil.

Nous n’aurons oas, cette année, d’exposition canin!.
Ce n’était pas tant parce que c'était sale, mais ça tenait
de la place, et les exposés poussaient des cris qui, delà
terrasse des Tuileries, troublaient les nobles habitants
du quai d’Orsay.

On va, dit-on, organiser une exposition de chats, le
chat pousse des cris moins stridents, et le chant du
félin au printemps pourra passer pour une hymne d’a-
mour, au milieu des buissons en fleurs des Tuileries.

Et quelle collection on pourra exposer, depuis le chat
sauvage, menbre du club Alpin, jusqu’au chatd'Ed-
gard Poë, le dlain chat noir que le ci-devant murait
dans sa caveavee le cadavre do sa femme.

Baudelaire, Gautier, sans compter le peintre Lanr
bert et le joyeux Saint-Germain vont frémir d’aise à
cette nouvelle !

Une aure exposition, consacrée à l’électricité, va s’ou-
vrir à l’Cbservatoire, et M. Grévy ira l’inaugurer. Ou
nous y iromet des merveilles.

Un tééphone Okolowicz, qui parle à haute voix, de-
vant ui auditoire de cinq cents personnes? Pourquoi
pas six cents, du moment qu’il parle tout haut?

Ce téléphoné rendra de grands services, M. Caro M"
rait pi continuer son cours, par exemple, et ses audi;
teurs auraient en tendu ses paroles, pendant que ®
n’eû'pas entendu les sifflets.

Ui orateur pourrait de sa chambre faire un discour»

Gardant, des rayons faux du clinquant et du strass,
Gomme un éblouissement rouge.

A mon oreille encor, tout ce qui danse et rit,
Chante et siffle, vibrait ; et j’avais dans l’esprit
Un sombre écho de cette joie ;

Sachant trop à quel point c’était du frelaté,

Du dégoût dans l’amour, du deuil dans la gaité,
Et des ulcères sous la soie.

Un beuglement, parti d’un long bâtiment noir,

Vint soudain me frapper ; je vis un abattoir,

Un lieu plein de bêtes vivantes.

Bœufs, moutons, veaux plaintifs, par centaines coudés,
Et tous, en attendant le couteau des bouchers,

Saisis de mornes épouvantes.

Les pauvres animaux I les doux et les rêveurs !
On les avait conduits, loin des vertes saveurs,
Pour les tuer selon la forme.

Adieu les champs baignés par la brume du soir!
A travers les barreaux, ils pouvaient déjà voir
Paris ouvrant sa gueule énorme.

Tant de sang à verser ! Pénible loi du mal 1
Et pourtant c’était moins lugubre que le ba

Car ici, du moins, nul mensonge.

t’est l’abattoir, l’endroit rougeâtre et repoussant;
I dieu n’y danse, n’y fait un sourire au passant
Pour le bercer d’un joyeux songe.

Là-bas, c’est l’abattoir masqué ; là-bas, vertu,
Jeunesse, amour, tout un bétail est abattu,
Mais les bourreaux sont des caresses.

Le râle d’agonie est un rire sans freins,

Et le cadavre met du velours à ses reins,

De la dentelle sur ses tresses.

De la chair ! de la chair toujours ! Paris à faim -
Il lui faut des repas et des baisers sans fin ;

U faut qu’il mange et qu’il embrasse.
Quand il est bien repu, qu’il s’est refait du sang-
Que, le corps réchauffé de viandes, il se sent
D’autres chairs un désir vorace.

Il chasse à la beauté des vierges, il s’en va
Traquant le contour pur que le marbre rêva,
Pour l’aimer ce qu’une nuit dure;
Quand il aura sali l’esprit, sali le corps,
Avec les os rongés il en mettra dehors
Les débris sur le tas d’ordure.

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