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Le charivari — 54.1885

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MERCREDI 1" AVRIL 188$

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

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pg LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

Rue Joquelet, 11

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Oui, le ministère a été condamné par un verdict
parlementaire. Mais c’est seulement la moitié de
la besogne.

L'autre moitié serait la condamnation de cette
Chambre elle-même, de cette Chambre qui a été —
à son choix — dupe ou complice.

Dupe, elle avoue son incapacité. Complice, elle
avoue sa culpabilité.

Ce qu'il y a de certain, c'est que sur sa tête re-
tombe une lourde part du passé. C'est surtout
quelle est incapable de préparer un meilleur ave-
nir.

Comment, après avoir concouru à nos désas-
tres, aurait-elle qualité pour les réparer?

Un ministère, quel qu'il soit, traînera comme un
boulet cet auxiliaire-là.

La Chambre, si elle se rendait justice, devrait
s’exécuter elle-même. Mais, comme elle ne le fera
pas, la première mesure qu'exigerai! un cabinet
qui se respecterait serait la destitution.

Hors de là, pas de salut!...

Ce qui est étrange, c'est que l’alïolemenl est géné-
ral en Europe. Tous, tous y passent les uns après
les autres. L'Angleterre s'emballe, la Russie s'em-
balle, l'Italie s'emballe.

Pendant ce temps-là, seul M. de Bismarck,
restant maître de lui, pourrait bien avoir des
chances de devenir maître des autres.

Comme il doit rire dans son cabinet, lorsqu'il
pense à la crise actuelle!

Tout le monde joue son jeu. Il n'a qu'à laisser
faire.

Le moment venu, il trouvera les marrons tout
tirés du feu.

On commence pourtant à s'en apercevoir. Il est
temps.

Plusieurs articles de la presse internationale, à
Londres comme à Paris, à Rome comme à Péters-
bourg, crient 1B Sentinelles,prenez garde à vous!
et montrent l’Allemagne profitant du moment où
es expéditions lointaines absorberont tout le
®onde pour refaire une Europe à sa guise.

Cest au devant de ce joli résultat que l'on court
ce gaieté de cœur.

On a conté souvent l'histoire de Ricord, consulté
Par un malade fortement avarié.

' ~ Docteur, lui demandait le client, est-ce que
'eus croyez qu'il faudra me couper le nez?

— Mais, pas du tout.

— Ah!

—■ Non... fi tombera tout seul.

• de Bismarck, naguère encore, pouvait se de-

mander s'il aurait besoin de rogner et de tailler
pour en venir à ses fins. Il n’a même plus ce souci
à prendre.

La vieille Europe tombe toute seule en ruines.

Il faut espérer, cependant, qu’on n'ira-pas
qu'au bout. Anglais, Russes, Italiens, Français ont
un égal intérêt à empêcher l’Allemagne de confis-
quer le vieux monde.

Il n’est pas possible que les uns ouïes autres no
se rappellent pas à temps le vieux proverbe : Qui
va à la chasse perd sa place.

Nous l'avions bien prévu, on le dit maintenant
tout haut. La réapparition de M. Emile Ollivier est
une tentative de détournement d’électeurs.

Un journal s’exprimait ainsi au lendemain de la
fameuse conférence : N

« M. Ollivier peut encore jouer un rôle et il se-
rait dommage qu’il ne le jouât pas. A la tribune,
sous la contradiction, son éloquence paraîtrait
grandie et embellie. Ce rôle serait de reprendre le
rôle de M. Gambetta à la Chambre. »

On y va gaiement, comme vous le voyez. Tout
de suite de la force de Paganini !

Il nous plaît qu'on démasque ainsi les batteries.
Chacun saura plus vite à quoi s'en tenir.

Ah! vraiment, M. Emile Ollivier doit être un
Gambetta réactionnaire, clérical et monarchiste?

On n'ignorait pas que ce vaniteux n'avait jamais
pratiqué le Connais-toi toi-même. Mais on n'aurait
pas supposé qu’après tant do dégringolades, il en
fût encore resté à ce degré d'infatuation délirante.

Il nous plaît de voir, d'ailleurs, que la future
coalition réactionnaire se sent si pauvre d’hommes
qu'elle en est réduile à ramasser des épaves telles
que M. Emile Ollivier.

Charitablement, on doit la prévenir qu'elle se
cramponne là à une planche pourrie.

Jamais un tel homme n’aura ni autorité ni
estime dans une assemblée parlementaire.

De quel droit risquerait-il une critique contre
autrui, celui qui accumulait les fautes sur les
trahisons?

On n’aurait, pour le réduire au silence et à l'im-
puissance, qu'à lui remettre ses passés devant les
yeux.

Comment pourrait-il donner un conseil écouté,
celui qui n'a fait que des sottises quand il a eu le
pouvoir en main et qu'il a fallu passer du ver-
biage à l’action?

M. Emile Ollivier est fini, à supposer que l'homme
d'Etat ait jamais commencé en lui.

Ceux qui l’ont entendu, ont même constaté qu’il
n'a plus la virtuosité banale du ténor parlemen-
taire. La voix ne porte plus, il s'essouffle. On peut
dire, au physique comme au moral : Hic jacet.

Maintenant, que les clérico-monarchistes s'obs-
tinent s'ils le veulent. C'est leur affaire. D'un seul
coup ils se prépareront à eux-mêmes un fiasco mo-
numental et ménageront à leur nouveau protégé
un de ces aplatissements qui restent inoubliables.

Peut-être, au fait, la morale publique trouverait-
elle une satisfaction qui lui a été refusée jusqu’ici,
si M. Emile Ollivier, pénétrant par une surprise
invraisemblable dans le Parlement, y subissait

enfin l'exôculion publique à laquelle il a échappé
jusqu'à présent et qui lui est si bien due.

Tandis qu'on veut faire de M. Ollivier un député,
on veut faire du roi des Belges un roi du Congo.

Nous sommes dans la série des cocasseries.

On se demande avec stupeur ce que cet excellent
souverain peut croire qu'il ajoutera à son prestige
en s'offrant cette qualification burlesque.

Serait-ce un refuge qu'il aurait l’intention de se
ménager pour le jour où son ministère clérical
l’exposerait à une débâcle?

Il paraît que, quand on a l'habitude de s'enten-
dre appeler Sire, on ne peut plus s'en passer.

Dans tous les cas, ce roi qui opérerait à des mil-
liers de kilomètres aurait l’avantage de ne pas
être un souverain gênant pour ses sujets.

Peut-être y aurait-il là le germe d'une innovation
bienfaisante : les monarques par contumace.

Plus d'un pays s’en arrangerait.

Pierre Véron.

CLOCHETTES

— Trop de plaques! s'écriait hier le National.

Notre confrère a raison.

La manie des plaques, faisant suite à la manie
des statues, finira par nous couvrir de ridicule.

Il s’agit de perpétuer le souvenir du séjour que
tous les hommes célèbres ont pu faire dans les
immeubles do Paris.

Si encore on s'en tenait aux hommes célèbres!

Mais l'appétit vient en mangeant. On passera,
on passe déjà aux notoriétés contestables, et ce
n’est qu'un commencement!

Toutes les maisons de Paris finiront ainsi par
avoir l'air d'être ravagées par une petite vérole
murale.

-£03-

Co n'est pas tout.

On s’est déjà mis à plaquer en l'honneur des
notabilités politiques.

Or, vous prévoyez d'ici ce qui arrivera si la
méthode se généralise.

Si à chaque émeute — et on ne sait jamais com-
bien il peut y en avoir, dans notre cher pays, —
si à chaque émeute les foules mécontentes s'avi-
sent de s’en prendre aux plaques qui porteront le
nom d’un personnage d’une opinion contraire, ce
sera agréable pour les propriétaires et pour les
locataires.

Ceux-là seront toujours menacés de voir démolir
leurs propriétés.

Ceux-ci de recevoir une grêle de projectiles,
lancés dans une fausse direction.

Oh! oui, décidément, trop de plaques!

Maladie à arrêter dès le début.

-©03-

II y a quelque temps qu’on n'avait entendu par-
ler de Lourdes.
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