LE CHARIVARI
Ce sera la Marseillaise des soutanes, quelque
chose comme un Baptême du petit ébénisse pour
ecclésiastiques.
On le chantera jusqu’au lutrin, et ce ne sera pas
un mince sujet d’édification que d'entendre désor-
mais, au moment de l’élévation, dans la plus mo-
deste de nos églises de campagne, le Ranz des
vaches, exécuté par un serpent.
Henri Second.
THÉÂTRES
COMÉDIE-FRANÇAISE : Débuts de M. Laugier
et de Mme Fournier. — AMBIGU-COMIQUE :
Une Cause célèbre (reprise/.
C’est avec toute la solennité d’une soirée de gala
que la Comédie-Française nous a offert Tartuffe,
pour les débuts de M. Laugier et de Mme Fournier.
Tous les sociétaires sur le pont : Delaunay,
Maubant, Reichemberg, Samary. Jusqu’à Coque-
lin, qui s'était accommodé pour la circonstance
du petit rôle de M. Loyal.
On ne pouvait combler de plus d’honneurs les
nouveaux venus. J’ai même peur qu’on ne les en
ait accablés. Avec cet écrasant entourage, l’inex-
périence des débutants apparaît plus évidente.
Mme Fournier peut briller au second rang.
Saura-t-elle y rester?
M. Laugier, premier prix du Conservatoire,
permet des espoirs meilleurs. Il sait déjà son mé-
tier.
Suit-il sa vraie voie? C’est une autre affaire. Je
ne le crois pas homme de gaieté communicative,
et il ferait mieux, selon moi, de chercher en de-
hors des emplois comiques.
Il a le don du théâtre. Reste à bien l’appliquer;
ce qu’il ne fait pas, lorsqu’il joue Orgon. 11 n’a ni
la maturité ni la verve nécessaires.
Il possède pourtant des qualités réelles. Il serait
absurde d’en mal tirer parti.
A l’Ambigu, on paraît avoir un goût spécial pour
les reprises. On a remonté Une Cause célèbre.
L’histoire de cette pièce est connue.
La direction d’alors, à l’instar d’Annibal, sut
vaincre, mais ne sut pas profiter de la victoire.
Au lieu de laisser le drame faire ses cent bonnes
représentations, on le transporta à la Porte-Saint-
Martin dans un Cadre trop vaste, et il mourut net
du déplacement.
On le ressuscite. Idée heureuse, car cette émou-
vante infortune du forçat Jean Giraud, l’accusé
innocent et persécuté, n’a rien perdu de son action
PARIS-TABLETTES
NOTES D'UN B0ULEVARD1ER
Eh bien! non, je n’en parlerai pas.
Eh bien 1 non, je n’écrirai même pas le mot élections.
Car nous en sommes saturés, ahuris, abrutis.
J'aimerais mieux, s’il le fallait, prononcer l’oraison fu-
nèbre de Jumbo, l’éléphant blanc du père Barnum, ou exé-
cuter des variations sur les décadents.
Dieu sait pourtant si la nécessité serait cruelle. Car rien
n’est plus insupportable que les commentaires que certai-
nes bonnes âmes consacrent à ces décadents-là, gens de
parade qui ne représentent rien, qui ne pourraient même
pas dire ce que leur nom signifie au jusle.
Est-ce qu’ils se ligureraient, par hasard, qu'ils ont in-
venté la décadence, ces messieurs? Ils la continuent, ils
l’affirment, ils la hâtent, c’est possible. Mais déjà bien
longtemps avant eux, nous avions eu des poètes qui s’é-
taient, adonnés aux rimes pour ne rien dire.
Nous en avons même eu toujours plus de ceux-là que
des autres.
Ils ne l’ignorent pas, d’ailleurs. Simple question de ré-
clame.
Tiens ! la réclame ! Un sujet devenu actuel, grâce au brave
sur le public. Il y a eu des larmes comme au
premier soir.
La Cause célèbre est bien jouée.
Laray, qui succède à Dumaine, ne le laisse pas
regret 1er.
Montai et Cour lès, Mmes Antonine et Mal vau
ont pris leur part d'un succès qui pourrait bien se
prolonger et donner à M. Rochard le temps de
trouver enfin du nouveau.
Pierre Véron.
a-'- uu ooi ottu dans les ni-
irait bien. Car il est reconnu aujourd’hui “CH'1)andes
logistes, que ni le silex réduit en poudre’
ble no Dpuvpnt, pntampr la rr.n„E_ » ni la terre-i
— o-7 ojicv icuuit en p
ble ne peuvent entamer le marbre
Quand il en sera ainsi, vous verrez les i»n
fort embarrassés pour se procurer leurs „ • lcoi>0clj
Ce n’est toujours pas dans les rues voile-
raient aller les chercher. Théoriquement JPS qui,s Poa,
le pavage en bois), il ne s’en peut trouve r fc0"1**
Enfin, de bons balais, menés avec soin ,,a 'îon P[us.
de meilleurs préservatifs pour les statues des To01’^
toutes les armures du Musée d’artille»i„ ,i , Ulleri«,
M
par les -s;
.. ies statues dpo
toutes les armures du Musée d’artillerie ,i„ Y
les barder. 011 011
Amer-Pesqui,ati Vin Titus,an Rhum,àlaFise. Bordeaux ; agents Ddés
CHRONIQUE DU JOUR
Les astres ne se montrent pas toujours aussi charitables
qu’ils l’ont été avant-hier matin.
Trop souvent, ils se conduisent et comportent comme
de mauvais riches, refusant la chaleur et la lumière aux
pauvres humains qui leur en demandent l'aumône.
Enfin, ils n’ont rien de plus pressé que de se cacher
derrière les nuages, aussitôt qu’on réclame quelque chose
do leur générosité.
Mais il convient de louer la lune pour ce qu’elle a fait
jeudi.
Elle a donné, quelques instants avant l’aurore, le spec-
tacle d'une éclipse aux boulangères, aux laitières et aux
maraîchers.
Pour ces travailleurs matineux, la fête allait en com-
pensation d’une autre du même genre, qui avait eu lieu
l’année dernière à dix heures du soir, et dont ils n’avaient
pu profiter.
Leur plaisir n’a pas été moins grand, cette fois, parce
qu’une prédiction de VAlmanach du Charivari en avait es-
compté la surprise.
Tableau de famille.
Le père lit le journal à haute voix;
La mère fait de la tapisserie sous la lampe;
L’enfant regarde par la fenêtre.
Le père. — « On écrit du Doubs que des loups ont été
signalés aux environs de Besançon. C’est le signe certain
d'un hiver prématuré... Notre correspondant de Grenoble
nous mande qu’il a neigé hier sur les pics environnant la
ville; et, d’après les gens du pays, ajoute-t-il, ce sera là
l’indice d'un hiver prématuré. »
L’enfant. — Oh! papa, la lune, quelle fluxion à sa joue
gauche! Vois donc!... Est-ce là aussi un signe d’hiver,
comme tu dis ?
Le père, aussi niais que son fils est naïf'. — Je ne sais,
puisque le journal n’en parle pas. Mais si c’est la joue
gauche qui est affectée, cela nous prouve au moins que le
vent vient de l’ouest.
L’administration des jardins publics de Paris se plaint
de ce que les gamins endommagent les statues des Tui-
leries, en leur lançant des pierres.
Ce qui arrive là est, en effet, regrettable.
Seulement, on peut demander pourquoi il y a des pierres
qui traînent dans le jardin des Tuileries?...
Il est évident que si l’on n’y trouvait que du sable dans
homme que tout Paris connaît et qui va avoir les honneurs
d’un bénéfice, j’allais dire d’une représentation de retraite,
tout comme un Got ou un Delaunay.
♦ * *
Ce père La Réclame a été portraituré de tous les côtés
ces jours-ci.
Il s’était signalé par des boniments d’une saveur parti-
culière. Vous vous le rappelez à la porte du Nouveau Jour-
nal, où Ton faisait attroupement pour l’écouter. Mais, en
somme, jamais on ne sut l'employer à de grands usages.
Et Ton eut tort.
On ne tira de lui qu’un parti mesquin.
J’aurais voulu le voir, j’aurais voulu l’entendre, débitant
ses appels pittoresques à la porte d'une maison de banque
en mal d’émission, expliquant les charmes d'une affaire
au capital de trois cents millions de jobards.
Il aurait trouvé, j’en suis sûr, pour toucher les gogos,
des accents qui leur auraient remué l’âme.
11 aurait été capable de faire réussir un nouvel emprunt
turc.
J'aurais souhaité encore qu'on l’utilisât au Salon, devant
les toiles des élonneurs qui, chaque année, tirent quelque
coup de pistolet pour ameuter les badauds.
Le père La Réclame détaillant les beautés de l’impres-
sionnisme ! Quel spectacle nouveau et fécond en drôleries!
La politique aussi aurait pu faire emploi du père La Ré-
clame avec grand profit.
Jadis le triomphateur romain marchait précédé d’un
Paris ne peut tarder à s’approprier une
ÛIV 1 r\ Q n oHnn fl „ l ..
vient de naître dans le cerveau
York.
C’est une boucle d’acier adaptée aux R
qui fait que le danseur peut saisir la danseu en^ H
sans crainte qu’elle lui échappe sePlrl<llti!l>
Rien n’empêchera alors de'remettre à ia
danse ancienne, qui a précédé la valse, et que f jf !'
« la volte ». T1 onappela
La volte, décrite par le chanoine Tabouret »
Orchésographie, était une danse passablement gaifr
Le chanoine dit qu’à un moment indiqué e
sique, le cavalier doit enlever sa dame aussi ha, 'o
peut maintenir à bout de bras. ' M
Puis pour compenser ce qu’un tel conseil a de J
hque, il ajoute cette petite leçon de morale • 1
« Je vous demande si, à pareil jeu, la décence fc-l
véhémentement compromise? » N
Singulier temps que « le bon vieux temps»!
H n'y a pas que les coquilles de l’imprimeuràrelçvet
dans un texte défectueux; il y a aussi la distractiond(
1 auteur.
Et nul n’en est exempt, pas plus même d’entre nous
sont le plus rompus au métier de la plume...
Pour ma part, je veille toujours à m’en garer (et»
core aujourd’hui, comme si je n'en étais pas R luttai
dix-neuvième chronique que le Charivari a bien voulu ac-
cepter de moi).
N importe!... Hier, on lisait cette bourde dans uni>>
man-feuilleton, qui passionne en ce moment:
« Alice parlait depuis trois quarts d’heure déjà, et soi
homélie n’était pas finie, tant elle avait de reproclisi
faire à son mari.
» Mais Hector n’écoutait que d’une oreille, tandisqœ
de l’autre, il regardait dans la rue. »
Définition :
Avare. — Un homme qui se fait pauvre, par craioltk
la misère.
Je revois la copie de cet écriteau administratif, que 1::
peut lire à tous les coins de rues de la ville de X... (S«®
française) :
DÉFENSE DE SALIR CE MLR
Sous peine de 3 francs d’amende
(Dont la moitié pour le délateur)
Ainsi, il y a des gens qui gagnent des écus de trentes^1
ù • • • ■ , • te
Mais non; à mon tour, je m’interdis de salir, avec^
commentaires, le bas de cette chronique.
Un lecteur de là-bas pourrait me dénoncer au redit
en chef et réclamer la moitié de mes émoluments-
Albert de Lasailt.
joueur de flûte ; pourquoi un candidat bien inspire m
il pas avisé de parcourir son département, prece e
La Réclame qui aurait énuméré ses mérites, fa1
services, excusé ses fautes ?
★
* *
Il aurait été superbe, le père La Réclame, da|is
tions d’allumeur électoral. SJI1S &
— Tenez, mesdames et messieurs, approch®
fiance! Examinez le sujet. Monsieur est un re^UtoUtes 1®
teint, j’en réponds. Vous pouvez lui at^es,seii,nierai,>1'
iOltUf
questions que vous voudrez ; c’est moi qui1 su
torieusement... Mesdames et messieurs, nous i
pas de ces gens qui disent blanc, qui disent n°ir^oJjh
disent rien du tout. Nous avons un passé q111
UlOÇtlt 1 1VÏU Al U tUUIi, 11 DUO et V lnnnerunap‘f
notre avenir. Ce passé, je vais vous en don .^u0cl)3'
Sur quoi le père La Réclame vous aurait * a» P'f
pelet de cocasseries qui eussent désarme 1
tolet de la Bourse lui-même. . ieceprét>î,!
Non, je le répète, on n’a pas su tirer paû1
auxiliaire. C’est dommage. . • etes^
Dommage pour nous, dommage poui lul>
duit à l’état où vous le voyez.
* * , qué^1
Mais, sapristi ! je m’aperçois que j ai sttis re'eI1
parole et qu’à propos du père La Réclame,^ ^ v0us Ù1
r«oHa oi>iû rlnc nlnnlimiS floilt î aVaiS pl
Ce sera la Marseillaise des soutanes, quelque
chose comme un Baptême du petit ébénisse pour
ecclésiastiques.
On le chantera jusqu’au lutrin, et ce ne sera pas
un mince sujet d’édification que d'entendre désor-
mais, au moment de l’élévation, dans la plus mo-
deste de nos églises de campagne, le Ranz des
vaches, exécuté par un serpent.
Henri Second.
THÉÂTRES
COMÉDIE-FRANÇAISE : Débuts de M. Laugier
et de Mme Fournier. — AMBIGU-COMIQUE :
Une Cause célèbre (reprise/.
C’est avec toute la solennité d’une soirée de gala
que la Comédie-Française nous a offert Tartuffe,
pour les débuts de M. Laugier et de Mme Fournier.
Tous les sociétaires sur le pont : Delaunay,
Maubant, Reichemberg, Samary. Jusqu’à Coque-
lin, qui s'était accommodé pour la circonstance
du petit rôle de M. Loyal.
On ne pouvait combler de plus d’honneurs les
nouveaux venus. J’ai même peur qu’on ne les en
ait accablés. Avec cet écrasant entourage, l’inex-
périence des débutants apparaît plus évidente.
Mme Fournier peut briller au second rang.
Saura-t-elle y rester?
M. Laugier, premier prix du Conservatoire,
permet des espoirs meilleurs. Il sait déjà son mé-
tier.
Suit-il sa vraie voie? C’est une autre affaire. Je
ne le crois pas homme de gaieté communicative,
et il ferait mieux, selon moi, de chercher en de-
hors des emplois comiques.
Il a le don du théâtre. Reste à bien l’appliquer;
ce qu’il ne fait pas, lorsqu’il joue Orgon. 11 n’a ni
la maturité ni la verve nécessaires.
Il possède pourtant des qualités réelles. Il serait
absurde d’en mal tirer parti.
A l’Ambigu, on paraît avoir un goût spécial pour
les reprises. On a remonté Une Cause célèbre.
L’histoire de cette pièce est connue.
La direction d’alors, à l’instar d’Annibal, sut
vaincre, mais ne sut pas profiter de la victoire.
Au lieu de laisser le drame faire ses cent bonnes
représentations, on le transporta à la Porte-Saint-
Martin dans un Cadre trop vaste, et il mourut net
du déplacement.
On le ressuscite. Idée heureuse, car cette émou-
vante infortune du forçat Jean Giraud, l’accusé
innocent et persécuté, n’a rien perdu de son action
PARIS-TABLETTES
NOTES D'UN B0ULEVARD1ER
Eh bien! non, je n’en parlerai pas.
Eh bien 1 non, je n’écrirai même pas le mot élections.
Car nous en sommes saturés, ahuris, abrutis.
J'aimerais mieux, s’il le fallait, prononcer l’oraison fu-
nèbre de Jumbo, l’éléphant blanc du père Barnum, ou exé-
cuter des variations sur les décadents.
Dieu sait pourtant si la nécessité serait cruelle. Car rien
n’est plus insupportable que les commentaires que certai-
nes bonnes âmes consacrent à ces décadents-là, gens de
parade qui ne représentent rien, qui ne pourraient même
pas dire ce que leur nom signifie au jusle.
Est-ce qu’ils se ligureraient, par hasard, qu'ils ont in-
venté la décadence, ces messieurs? Ils la continuent, ils
l’affirment, ils la hâtent, c’est possible. Mais déjà bien
longtemps avant eux, nous avions eu des poètes qui s’é-
taient, adonnés aux rimes pour ne rien dire.
Nous en avons même eu toujours plus de ceux-là que
des autres.
Ils ne l’ignorent pas, d’ailleurs. Simple question de ré-
clame.
Tiens ! la réclame ! Un sujet devenu actuel, grâce au brave
sur le public. Il y a eu des larmes comme au
premier soir.
La Cause célèbre est bien jouée.
Laray, qui succède à Dumaine, ne le laisse pas
regret 1er.
Montai et Cour lès, Mmes Antonine et Mal vau
ont pris leur part d'un succès qui pourrait bien se
prolonger et donner à M. Rochard le temps de
trouver enfin du nouveau.
Pierre Véron.
a-'- uu ooi ottu dans les ni-
irait bien. Car il est reconnu aujourd’hui “CH'1)andes
logistes, que ni le silex réduit en poudre’
ble no Dpuvpnt, pntampr la rr.n„E_ » ni la terre-i
— o-7 ojicv icuuit en p
ble ne peuvent entamer le marbre
Quand il en sera ainsi, vous verrez les i»n
fort embarrassés pour se procurer leurs „ • lcoi>0clj
Ce n’est toujours pas dans les rues voile-
raient aller les chercher. Théoriquement JPS qui,s Poa,
le pavage en bois), il ne s’en peut trouve r fc0"1**
Enfin, de bons balais, menés avec soin ,,a 'îon P[us.
de meilleurs préservatifs pour les statues des To01’^
toutes les armures du Musée d’artille»i„ ,i , Ulleri«,
M
par les -s;
.. ies statues dpo
toutes les armures du Musée d’artillerie ,i„ Y
les barder. 011 011
Amer-Pesqui,ati Vin Titus,an Rhum,àlaFise. Bordeaux ; agents Ddés
CHRONIQUE DU JOUR
Les astres ne se montrent pas toujours aussi charitables
qu’ils l’ont été avant-hier matin.
Trop souvent, ils se conduisent et comportent comme
de mauvais riches, refusant la chaleur et la lumière aux
pauvres humains qui leur en demandent l'aumône.
Enfin, ils n’ont rien de plus pressé que de se cacher
derrière les nuages, aussitôt qu’on réclame quelque chose
do leur générosité.
Mais il convient de louer la lune pour ce qu’elle a fait
jeudi.
Elle a donné, quelques instants avant l’aurore, le spec-
tacle d'une éclipse aux boulangères, aux laitières et aux
maraîchers.
Pour ces travailleurs matineux, la fête allait en com-
pensation d’une autre du même genre, qui avait eu lieu
l’année dernière à dix heures du soir, et dont ils n’avaient
pu profiter.
Leur plaisir n’a pas été moins grand, cette fois, parce
qu’une prédiction de VAlmanach du Charivari en avait es-
compté la surprise.
Tableau de famille.
Le père lit le journal à haute voix;
La mère fait de la tapisserie sous la lampe;
L’enfant regarde par la fenêtre.
Le père. — « On écrit du Doubs que des loups ont été
signalés aux environs de Besançon. C’est le signe certain
d'un hiver prématuré... Notre correspondant de Grenoble
nous mande qu’il a neigé hier sur les pics environnant la
ville; et, d’après les gens du pays, ajoute-t-il, ce sera là
l’indice d'un hiver prématuré. »
L’enfant. — Oh! papa, la lune, quelle fluxion à sa joue
gauche! Vois donc!... Est-ce là aussi un signe d’hiver,
comme tu dis ?
Le père, aussi niais que son fils est naïf'. — Je ne sais,
puisque le journal n’en parle pas. Mais si c’est la joue
gauche qui est affectée, cela nous prouve au moins que le
vent vient de l’ouest.
L’administration des jardins publics de Paris se plaint
de ce que les gamins endommagent les statues des Tui-
leries, en leur lançant des pierres.
Ce qui arrive là est, en effet, regrettable.
Seulement, on peut demander pourquoi il y a des pierres
qui traînent dans le jardin des Tuileries?...
Il est évident que si l’on n’y trouvait que du sable dans
homme que tout Paris connaît et qui va avoir les honneurs
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♦ * *
Ce père La Réclame a été portraituré de tous les côtés
ces jours-ci.
Il s’était signalé par des boniments d’une saveur parti-
culière. Vous vous le rappelez à la porte du Nouveau Jour-
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somme, jamais on ne sut l'employer à de grands usages.
Et Ton eut tort.
On ne tira de lui qu’un parti mesquin.
J’aurais voulu le voir, j’aurais voulu l’entendre, débitant
ses appels pittoresques à la porte d'une maison de banque
en mal d’émission, expliquant les charmes d'une affaire
au capital de trois cents millions de jobards.
Il aurait trouvé, j’en suis sûr, pour toucher les gogos,
des accents qui leur auraient remué l’âme.
11 aurait été capable de faire réussir un nouvel emprunt
turc.
J'aurais souhaité encore qu'on l’utilisât au Salon, devant
les toiles des élonneurs qui, chaque année, tirent quelque
coup de pistolet pour ameuter les badauds.
Le père La Réclame détaillant les beautés de l’impres-
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La politique aussi aurait pu faire emploi du père La Ré-
clame avec grand profit.
Jadis le triomphateur romain marchait précédé d’un
Paris ne peut tarder à s’approprier une
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C’est une boucle d’acier adaptée aux R
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Rien n’empêchera alors de'remettre à ia
danse ancienne, qui a précédé la valse, et que f jf !'
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La volte, décrite par le chanoine Tabouret »
Orchésographie, était une danse passablement gaifr
Le chanoine dit qu’à un moment indiqué e
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peut maintenir à bout de bras. ' M
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hque, il ajoute cette petite leçon de morale • 1
« Je vous demande si, à pareil jeu, la décence fc-l
véhémentement compromise? » N
Singulier temps que « le bon vieux temps»!
H n'y a pas que les coquilles de l’imprimeuràrelçvet
dans un texte défectueux; il y a aussi la distractiond(
1 auteur.
Et nul n’en est exempt, pas plus même d’entre nous
sont le plus rompus au métier de la plume...
Pour ma part, je veille toujours à m’en garer (et»
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dix-neuvième chronique que le Charivari a bien voulu ac-
cepter de moi).
N importe!... Hier, on lisait cette bourde dans uni>>
man-feuilleton, qui passionne en ce moment:
« Alice parlait depuis trois quarts d’heure déjà, et soi
homélie n’était pas finie, tant elle avait de reproclisi
faire à son mari.
» Mais Hector n’écoutait que d’une oreille, tandisqœ
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Définition :
Avare. — Un homme qui se fait pauvre, par craioltk
la misère.
Je revois la copie de cet écriteau administratif, que 1::
peut lire à tous les coins de rues de la ville de X... (S«®
française) :
DÉFENSE DE SALIR CE MLR
Sous peine de 3 francs d’amende
(Dont la moitié pour le délateur)
Ainsi, il y a des gens qui gagnent des écus de trentes^1
ù • • • ■ , • te
Mais non; à mon tour, je m’interdis de salir, avec^
commentaires, le bas de cette chronique.
Un lecteur de là-bas pourrait me dénoncer au redit
en chef et réclamer la moitié de mes émoluments-
Albert de Lasailt.
joueur de flûte ; pourquoi un candidat bien inspire m
il pas avisé de parcourir son département, prece e
La Réclame qui aurait énuméré ses mérites, fa1
services, excusé ses fautes ?
★
* *
Il aurait été superbe, le père La Réclame, da|is
tions d’allumeur électoral. SJI1S &
— Tenez, mesdames et messieurs, approch®
fiance! Examinez le sujet. Monsieur est un re^UtoUtes 1®
teint, j’en réponds. Vous pouvez lui at^es,seii,nierai,>1'
iOltUf
questions que vous voudrez ; c’est moi qui1 su
torieusement... Mesdames et messieurs, nous i
pas de ces gens qui disent blanc, qui disent n°ir^oJjh
disent rien du tout. Nous avons un passé q111
UlOÇtlt 1 1VÏU Al U tUUIi, 11 DUO et V lnnnerunap‘f
notre avenir. Ce passé, je vais vous en don .^u0cl)3'
Sur quoi le père La Réclame vous aurait * a» P'f
pelet de cocasseries qui eussent désarme 1
tolet de la Bourse lui-même. . ieceprét>î,!
Non, je le répète, on n’a pas su tirer paû1
auxiliaire. C’est dommage. . • etes^
Dommage pour nous, dommage poui lul>
duit à l’état où vous le voyez.
* * , qué^1
Mais, sapristi ! je m’aperçois que j ai sttis re'eI1
parole et qu’à propos du père La Réclame,^ ^ v0us Ù1
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