DOI Heft:
Juillet
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.23883#0726
LE CHARIVARI
rinage de pénitence » à Marçay, qui a lieu en ce mo-
ment, ont daigné nous en fournir la clé.
Avec une obligeance qu’on serait mal fondé à qua-
lifier de désintéressée, la commission, dans un boni-
ment reproduit par Y Univers, déclare d’abord que
l’Eglise propose à la France un pauvre devenu pour
elle riche et généreux.
Si vous ne reconnaissez pas là Benoît, Benoît-
Joseph Labre, de son vivant mendiant et pouilleux,
il n’y a vraiment rien à faire avec vous.
Riche et généreux! vous dit la commission. Elle
affirme que « l’épreuve en est déjà faite » et, ce qui
est contradictoire, que l’intime du Sacré-Cœur « at-
tend la prière publique pour pousser devant Dieu un
cri de salut ».
Le voilà, le pourquoi!... Benoît attend qu’on lui
force la main.
Toujours fainéant, le compère veut que la France
entière mendie à son tour et le supplie à genoux.
Alors peut être daignera-t-il se déranger, afin de
pousser un cri de salut, — ce qui doit être bien
fatigant.
C’est pourtant « à la suite et sous la protection »
de ce nonchalant personnage que la commission en-
gage les amateurs de bonne volonté à « entreprendre
une lutte ave'-, le Seigneur » !
Diable ! diable !... Marcher à un pareil combat avec
un allié aussi lent à se montrer, aussi peu pressé de
payer de sa personne, voilà qui n’est guère fait pour
séduire et stimuler les pèlerins.
A leur place, nous n’hésiterions pas à répondre
aux solliciteurs par ces simples mots :
— Que monsieur saint Labre commence !
Bobert Hyenne.
Il est vrai que son futur est quadragénaire, dit-on.
Voilà un épisode qui doit rendre très fiers les hommes
de quarante ans.
C’est pour eux une réhabilitation galaote, comme le
fut pour les femmes du même âge un livre connu.
Il est difficile de lire dans le cœur humain.
Cependant, il me semble que M. Carnot poussera un
fier soupir de satisfaction, le jour où l’on fermera les
portes de l’Exposition pour ne les plus rouvrir.
Quelle terrible corvée remplit le président de la Ré-
publique !
Etre forcé, deux ou trois fois par semaine, de parcourir
ces galeries brûlantes, avoir l'air de s’intéresser aux
choses les plus insignifiantes, avoir des sourires pour
tout le monde!
C’est immense, comme disait Daubray jadis.
On se demande comment le prédécesseur Grévy au-
rait pu remplir cette tâche, s’il n’avait pas été dégommé?
Parbleu! En jouant tranquillement à l’Elysée sa par-
tie d’échecs !
Maintenant, il ne faudrait pas s’attendrir outre mesure
sur les fatigues de M- Carnot.
L’amour-propre est un si énergique soutien !
Le plaisir de parader, un si puissant contre-poison !
Quand on a envie de vivre paisible, en bourgeois in-
soucieux, on n’accepte pas un poste, dont on sait d'a-
vance les corvées.
Tiens! voilà que je retire absolument mes condoléan-
ces...
Ce fut pour elle un regret de toute la vie. Regret rendu
plus vif par l’écho des succès que remportait Adelina,
sa sœur.
Les succès de concert ne suffisaient pas à sa juste
ambition.
Quel supplice de Tantale!
Un jour, devant nous, à propos de ce supplice-là, elle
eut un mot douloureux.
Quelqu’un venait de la féliciter en l’appelant rossi-
gnol.
— Rossignol!... fit-elle avec un soupir... El ne pas
pouvoir voler !
Pour tous ceux qui viennent chercher à Paris les
Plaisirs de la grande vie, le Café Riche est le rendez-
vous obligé. Cette maison, justement célèbre,représente
le type des grands restaurants du boulevard dans ce
q.u d y a de plus parfait, tant sous le rapport de la cui-
sine que sous celui de la cave.
Toujours les beautés du style contemporain.
Un petit journal populaire publie en ce moment un
roman grec.
La scène se passe sous Périclès.
Or, dans le leuilleton d’hier, l’héroïne s’écriait lendre-
ment, parlant à un gommeux athénien :
— Ne me regarde pas ainsi. Tu me magnétises....
Le magnétisme, déjà !...
CASSIS Frédéric MUGNIER
8 DIPLOMES D’HONNEUR, 49 MÉDAILLES OR,
Vermeil, etc.
BOCK LYONNAIS 'BVeltenE!
Brasseries de la Méditerranée! — MARSEILLE, LYON, PARIS.
Verrerie, Porcelaine, Cristaux, Orfèvrerie
52. Rue de Paradis, PARIS.
Le stock considérable de la Maison permet l’installation complète
de tout Hôtel ou Café-Restaurant de 1er Ordre dans les 48 heures.
Qu’on se le redise.
L’entrée de l’Exposition n’est gratuite que pour les
bébés portés dans les bras de leur mère.
Les autres enfants paient place entière.
J’ai vu, cependant, hier, une brave dame qui discu-
tait avec un routeur de pousse-pousse.
Elle voulait absolument tenir son mioche de cinq ans
sur ses genoux.
Le rouleur a résisté, et la dame a ainsi été roulée deux
fois.
CHRONIQUE DU JOUR
Il paraît que l’Angleterre est émue.
Son émotion vient de ce que l’une des filles du prince
de Galles va contracter un mariage que le cant britan-
nique considère comme une mésalliance.
Elle n’épouse pas un prince du sang, en effet.
Cela vous laisse froid. Moi aussi.
A qui la faute, d’ailleurs ?
La reine d’Angleterre n’a-t-elle pas été un peu trop
prolifique ?
Quand on a tant d’enfants, il devient difficile d’en
trouver la contre-partie parmi les têtes couronnées ou
en passe de le devenir.
Nous ne voyons d’ailleurs pas pourquoi la jeune
fiancée ne serait pas aussi heureuse comme ça.
A ceux qui trouvât trop longues les journées de cam-
pagne ou les heures de chemin de fer, je recommande
vivement La Haute, de M. Manchecourt, que vient de
publier la libiairie Kolb.
Voilà, pour le coup, des pages vivantes, débordant
d’originalité et de fantaisie, où l’esprit d’observation se
joue des travers, des vices et des ridicules de nos con-
temporains avec autant de bonheur que d’audace.
Nos lecteurs en jugeront dès aujourd’hui, et ils vou-
dront lire jusqu’au bout ce volume qui est à la fois une
œuvre amusante et un maître livre.
Garlotta Patti, qui vient dé mourir, aurait certaine-
ment tenu une place brillante à la scène, si une légère
boiterie ne lui avait interdit le théâtre.
Un flibustier paraît en correctionnelle.
Il est prévenu d’escroquerie.
— Vous publiiez des annonces ainsi conçues :
BÉNÉFICE CERTAIN
Conseils de Bourse
A CINQ FRANCS LA LETTRE
— Parfaitement.
— Vous trompiez le public.
— Gomment?
— Vous saviez bien qu’il ne pouvait pas y avoir de
bénéfice certain.
— Pardon, monsieur le président... le mien.
Monsieur assiste à une course de taureaux avec sa
femme et l’amant d’icelle.
A un moment donné, le torero exécute un bond
réussi.
—Bravo ! il a bien fait de se sauver, car il y a des coups
de corne terribles.
—Est-ce qu'il dirait ca pour m’effrayer ? chuchote
tout bas l’amant à l’oreille de Madame.
Paul Girard.
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. ■ Alcan-Lévy, imprimeur breveté, 24, rue Chauchat.
A LA SORTIE DE L’OPÉRA
PROPOS DE VALETAILLE
Après tout, ce n’est jamais que des cabots qui
chantent.
Quel malheur qu’on ne puisse pas se commander soi-
mème!
* #
Madame nous défend de prendre les femmes de cham-
bre sur nos genoux.
A l’office on crève la faim.
#
Elle a beau en être couverte, ça ne les empêche pas
d’être faux...
Des semaines entières, quelquefois, ils sont sans se
parler.
#
* Il * *
C'est noble comme moi !
* #
Pas encore ce soir qu’ils la marieront.
Monsieur se tue.
#
* #
Quand je suis entré chez eux, moi, je les croyais lé-
gitimistes.
*
# *
Gueulent-ils, là-haut!
*
* #
Plus d’une fois qu’on m’a emprunté dix louis.
*
Les miens ont horreur de la musique.
*
* #
Heureusement qu’ils ne voient pas le chef leur faire
leur dîner!
* *
Je me suis très bien trouvé de ma saison d’eaux.
* *
Madame veut qu’on ait de forts mollets.
* *
As-tu d’assez sales chevaux de ce moment-ci?
D’un autre côté, s’ils vous parlent poliment, c’est qu’a-
lors c’est des t,out petits bourgeois...
*
* *
Avec ça, qu’eux, s’ils pouvaient écouter à nos pertes...
* #
Je te jure qu’elle a une façon de me regarder...
Mais j’ai sa clef.
rinage de pénitence » à Marçay, qui a lieu en ce mo-
ment, ont daigné nous en fournir la clé.
Avec une obligeance qu’on serait mal fondé à qua-
lifier de désintéressée, la commission, dans un boni-
ment reproduit par Y Univers, déclare d’abord que
l’Eglise propose à la France un pauvre devenu pour
elle riche et généreux.
Si vous ne reconnaissez pas là Benoît, Benoît-
Joseph Labre, de son vivant mendiant et pouilleux,
il n’y a vraiment rien à faire avec vous.
Riche et généreux! vous dit la commission. Elle
affirme que « l’épreuve en est déjà faite » et, ce qui
est contradictoire, que l’intime du Sacré-Cœur « at-
tend la prière publique pour pousser devant Dieu un
cri de salut ».
Le voilà, le pourquoi!... Benoît attend qu’on lui
force la main.
Toujours fainéant, le compère veut que la France
entière mendie à son tour et le supplie à genoux.
Alors peut être daignera-t-il se déranger, afin de
pousser un cri de salut, — ce qui doit être bien
fatigant.
C’est pourtant « à la suite et sous la protection »
de ce nonchalant personnage que la commission en-
gage les amateurs de bonne volonté à « entreprendre
une lutte ave'-, le Seigneur » !
Diable ! diable !... Marcher à un pareil combat avec
un allié aussi lent à se montrer, aussi peu pressé de
payer de sa personne, voilà qui n’est guère fait pour
séduire et stimuler les pèlerins.
A leur place, nous n’hésiterions pas à répondre
aux solliciteurs par ces simples mots :
— Que monsieur saint Labre commence !
Bobert Hyenne.
Il est vrai que son futur est quadragénaire, dit-on.
Voilà un épisode qui doit rendre très fiers les hommes
de quarante ans.
C’est pour eux une réhabilitation galaote, comme le
fut pour les femmes du même âge un livre connu.
Il est difficile de lire dans le cœur humain.
Cependant, il me semble que M. Carnot poussera un
fier soupir de satisfaction, le jour où l’on fermera les
portes de l’Exposition pour ne les plus rouvrir.
Quelle terrible corvée remplit le président de la Ré-
publique !
Etre forcé, deux ou trois fois par semaine, de parcourir
ces galeries brûlantes, avoir l'air de s’intéresser aux
choses les plus insignifiantes, avoir des sourires pour
tout le monde!
C’est immense, comme disait Daubray jadis.
On se demande comment le prédécesseur Grévy au-
rait pu remplir cette tâche, s’il n’avait pas été dégommé?
Parbleu! En jouant tranquillement à l’Elysée sa par-
tie d’échecs !
Maintenant, il ne faudrait pas s’attendrir outre mesure
sur les fatigues de M- Carnot.
L’amour-propre est un si énergique soutien !
Le plaisir de parader, un si puissant contre-poison !
Quand on a envie de vivre paisible, en bourgeois in-
soucieux, on n’accepte pas un poste, dont on sait d'a-
vance les corvées.
Tiens! voilà que je retire absolument mes condoléan-
ces...
Ce fut pour elle un regret de toute la vie. Regret rendu
plus vif par l’écho des succès que remportait Adelina,
sa sœur.
Les succès de concert ne suffisaient pas à sa juste
ambition.
Quel supplice de Tantale!
Un jour, devant nous, à propos de ce supplice-là, elle
eut un mot douloureux.
Quelqu’un venait de la féliciter en l’appelant rossi-
gnol.
— Rossignol!... fit-elle avec un soupir... El ne pas
pouvoir voler !
Pour tous ceux qui viennent chercher à Paris les
Plaisirs de la grande vie, le Café Riche est le rendez-
vous obligé. Cette maison, justement célèbre,représente
le type des grands restaurants du boulevard dans ce
q.u d y a de plus parfait, tant sous le rapport de la cui-
sine que sous celui de la cave.
Toujours les beautés du style contemporain.
Un petit journal populaire publie en ce moment un
roman grec.
La scène se passe sous Périclès.
Or, dans le leuilleton d’hier, l’héroïne s’écriait lendre-
ment, parlant à un gommeux athénien :
— Ne me regarde pas ainsi. Tu me magnétises....
Le magnétisme, déjà !...
CASSIS Frédéric MUGNIER
8 DIPLOMES D’HONNEUR, 49 MÉDAILLES OR,
Vermeil, etc.
BOCK LYONNAIS 'BVeltenE!
Brasseries de la Méditerranée! — MARSEILLE, LYON, PARIS.
Verrerie, Porcelaine, Cristaux, Orfèvrerie
52. Rue de Paradis, PARIS.
Le stock considérable de la Maison permet l’installation complète
de tout Hôtel ou Café-Restaurant de 1er Ordre dans les 48 heures.
Qu’on se le redise.
L’entrée de l’Exposition n’est gratuite que pour les
bébés portés dans les bras de leur mère.
Les autres enfants paient place entière.
J’ai vu, cependant, hier, une brave dame qui discu-
tait avec un routeur de pousse-pousse.
Elle voulait absolument tenir son mioche de cinq ans
sur ses genoux.
Le rouleur a résisté, et la dame a ainsi été roulée deux
fois.
CHRONIQUE DU JOUR
Il paraît que l’Angleterre est émue.
Son émotion vient de ce que l’une des filles du prince
de Galles va contracter un mariage que le cant britan-
nique considère comme une mésalliance.
Elle n’épouse pas un prince du sang, en effet.
Cela vous laisse froid. Moi aussi.
A qui la faute, d’ailleurs ?
La reine d’Angleterre n’a-t-elle pas été un peu trop
prolifique ?
Quand on a tant d’enfants, il devient difficile d’en
trouver la contre-partie parmi les têtes couronnées ou
en passe de le devenir.
Nous ne voyons d’ailleurs pas pourquoi la jeune
fiancée ne serait pas aussi heureuse comme ça.
A ceux qui trouvât trop longues les journées de cam-
pagne ou les heures de chemin de fer, je recommande
vivement La Haute, de M. Manchecourt, que vient de
publier la libiairie Kolb.
Voilà, pour le coup, des pages vivantes, débordant
d’originalité et de fantaisie, où l’esprit d’observation se
joue des travers, des vices et des ridicules de nos con-
temporains avec autant de bonheur que d’audace.
Nos lecteurs en jugeront dès aujourd’hui, et ils vou-
dront lire jusqu’au bout ce volume qui est à la fois une
œuvre amusante et un maître livre.
Garlotta Patti, qui vient dé mourir, aurait certaine-
ment tenu une place brillante à la scène, si une légère
boiterie ne lui avait interdit le théâtre.
Un flibustier paraît en correctionnelle.
Il est prévenu d’escroquerie.
— Vous publiiez des annonces ainsi conçues :
BÉNÉFICE CERTAIN
Conseils de Bourse
A CINQ FRANCS LA LETTRE
— Parfaitement.
— Vous trompiez le public.
— Gomment?
— Vous saviez bien qu’il ne pouvait pas y avoir de
bénéfice certain.
— Pardon, monsieur le président... le mien.
Monsieur assiste à une course de taureaux avec sa
femme et l’amant d’icelle.
A un moment donné, le torero exécute un bond
réussi.
—Bravo ! il a bien fait de se sauver, car il y a des coups
de corne terribles.
—Est-ce qu'il dirait ca pour m’effrayer ? chuchote
tout bas l’amant à l’oreille de Madame.
Paul Girard.
Le Directeur-Gérant, Pierre Véron
Paris. ■ Alcan-Lévy, imprimeur breveté, 24, rue Chauchat.
A LA SORTIE DE L’OPÉRA
PROPOS DE VALETAILLE
Après tout, ce n’est jamais que des cabots qui
chantent.
Quel malheur qu’on ne puisse pas se commander soi-
mème!
* #
Madame nous défend de prendre les femmes de cham-
bre sur nos genoux.
A l’office on crève la faim.
#
Elle a beau en être couverte, ça ne les empêche pas
d’être faux...
Des semaines entières, quelquefois, ils sont sans se
parler.
#
* Il * *
C'est noble comme moi !
* #
Pas encore ce soir qu’ils la marieront.
Monsieur se tue.
#
* #
Quand je suis entré chez eux, moi, je les croyais lé-
gitimistes.
*
# *
Gueulent-ils, là-haut!
*
* #
Plus d’une fois qu’on m’a emprunté dix louis.
*
Les miens ont horreur de la musique.
*
* #
Heureusement qu’ils ne voient pas le chef leur faire
leur dîner!
* *
Je me suis très bien trouvé de ma saison d’eaux.
* *
Madame veut qu’on ait de forts mollets.
* *
As-tu d’assez sales chevaux de ce moment-ci?
D’un autre côté, s’ils vous parlent poliment, c’est qu’a-
lors c’est des t,out petits bourgeois...
*
* *
Avec ça, qu’eux, s’ils pouvaient écouter à nos pertes...
* #
Je te jure qu’elle a une façon de me regarder...
Mais j’ai sa clef.