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Le charivari — 58.1889

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Novembre
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nNOUANTE-HUimMB ANNÉE

Prix du Numéro s 25 centime®

VENDREDI i« NOVEMBRE 1889



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ABONNEMENTS

PARIS

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,nnements partent des w et 16 de chaque mois

direction

politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

(B U RÉDACTION BT DB L’ADMINISTRATION

Bue de la Victoire, 20

BULLETIN POLITIQUE

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les ateliers étant fermés aujourd'hui, Ier no-
tembre, le Charivari ne paraîtra pas demain

Ou ne voit pas bien ce qui se passe du côté du
Toulon, mais ce qu’on entrevoit est passablement
lugubre.

Nous n’avons pas de goût pour le métier d’alar-
ra/sfe ; cependant, nous aimons encore-moins à leur-
rer nos lecteurs en leur cachant la vérité.

Cette vérité insuffisamment connue est fort triste.
Elle perce même dans les journaux qui ont le moins
de parti-pris, dans la Justice, par exemple, s’écriant:
« Nous parlions hier de la situation auTonkin. Il
fini y revenir.

» Où est le secret de la situation? Et pourquoi un
général qui vient d’attirer à son pays de graves
échecs, en désobéissant, n’est-il pas frappé?

>11 s’est insurgé contre le pouvoir civil. Le pou-
voir civil, proclamé en théorie, est-il abandonné en
fait?»

De cette exclamation il résulte que rien encore
n’est organisé sérieusement et définitivement là-bas,
qu’on y vit en quelque sorte dans un état d’anarchie
préliminaire, après des années d’épreuve et de sacri-
fices.

Quel fatal entêtement! Il s’honorerait pourtant, et
grandement, le ministre qui aurait le courage de
monter à la tribune pour dire :

— Représentants de la France,

Les fanfaronnades nous ont coûté trop cher pour
que nous les recommencions aujourd’hui. Nous nous
sommes fourvoyés en allant au Tonkin. Nous ne fe-
rons jamais rien de cette colonie meurtrière et infé-
conde.

Lhonneur du drapeau est sauf. Nous ne devions
pas nous en laisser chasser, mais nous avons le de-
voir d’en sortir spontanément. C’est ce que je vous
Propose de faire...

Ln pareil langage serait le langage de la raison et
delà droiture.

P® malheur, Chauvin, malgré le mal qu’il nous a

est encore un conseiller qu’on écoute, et Chau-

'm est Tonkinard. Il crie : « Restons là-bas, » du

cllle Jadis : « Allons à Berlin. »

1 ya encore des gens pour l’écouter.

ourlant, quand on s’est fourvoyé dans une im-

ssei ü faut toujours bien finir par revenir sur ses
P3.3,

^ pourrait le faire avec honneur aujourd’hui. Il

lue, pour être bon Français, selon Chauvin,
sio'nT m’eux étendre un moment où, sous la pres-

dlIm:hS/VénementS’ °n ne P0UITa P^us ^a‘re sans
CllacuQ son goût.

Pierre Véron.

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EW1G, fermier de ia publicité
92, Rue Richelieu

CHARIVARI

BOITEUSE ET COUTEUSE

A ce signalement, vous avez reconnu la Justice.

Ce n’est pas d’hier que dame Thémis traîne déplo-
rablement la jambe. Le pede claudo des Latins at-
teste que depuis bien longtemps les justiciables ont
des raisons sérieuses de se plaindre de cette écloppée,
dont l’infirmité s’ajoute, pour le public, à l’exagéra-
tion invraisemblable des frais de procédure.

Quand donc les médecins, — il n’en manque certes
pas dans la nouvelle Chambre, et il serait bien temps
qu’ils servissent à quelque cho.-e, — quand donc les
médecins se décideront-ils à traiter comme elle le
mérite cette malade obsünéé,'qui fait plus souffrir
qu’elle ne souffre?

Se bien garder de croire, en effet, que la claudica-
tion dont il s’agit, pour si invétérée qu’on la con-
naisse, soit incurable.

Que de fois n’a-t-on pas vu la complaisante Thé-
mis, galvanisée par l’emploi de procédés spéciaux,
retrouver soudain une agilité qui faisait honneur à
ses cheveux blancs ! L’agilité du jeune âge, parbleu!
— nullement surprenante chez une immortelle.

D’ailleurs, la possibilité de cette cure désirable a
été démontrée de facto, l’autre jour, par M. l’avo-
cat général Ronjat, dans le remarquable discours
qu’il a prononcé à l’occasion de la rentrée des tribu-
naux.

Autrefois, la solution d’un litige exigeait environ
un demi-siècle. Aujourd’hui, un procès civil ne dure
plus guère que quatre ou cinq ans. C’est relative-
ment peu, mais c’est encore beaucoup trop.

Jadis, — souvenez-vous-en, tendres amants de la
monarchie, — M. Chicaneau, ses enfants, ses petits-
enfants même, avaient le temps de décéder à la
queue-leu-leu avant qu’une contestation fût réglée.
Ou se repassait les dossiers de père en fils. Ça faisait
partie de l’héritage. Affaire de famille !

Présentement, — si le procédurier n’attend pas
tout à fait après le gain de sa cause pour ue pas mou-
rir de faim, — il y .a quelque chance pour qu’à défaut
de lui, son épouse et son petit dernier sachent à quoi
s’en tenir sur l’instance engagée.

Ce résultat acquis, tout permet d’espérer, grâce
aux progrès de la science, qu’on pourra réduire en-
core la claudication de dame Thémis et remettre
cette intéressante personne sur un bon pied, — je
veux dire sur ses deux pieds.

Encore une fois, c’est l’affaire des médecins-légis-
lateurs que nous allons avoir l’heur de posséder,
Palais-Bourbon restant. Pourvu que les animosités
de la concurrence leur laissent le loisir de donner
au sujet les soins que son état commande... et que
l’intérêt général réclame!...

Autre question criante, celle des frais de la procé-
dure !

Dire que le coût en est exagéré, c’est ne rien dire.

L’état de choses actuel défie foute ex pression. C’est
à la fois scandaleux, immoral, intolérable, à faire
hurler les muets eux-mêmes par-dessus les toits.

Pas de jour où les frais de vente d’un immeuble

par autorité de justice ne dépassent le prix atteint !

Pas de jour où quelque misérable héritage ne
soit ainsi dévoré par les suppôts de justice, à la
barbe de pauvres gens réduits à se brosser le ventre.

Un de nos confrères citait récemment le cas (non
isolé, hélas!) d’un débiteur qui, n’ayant pu payer
à l’échéance un billet de 142 fr., s’était vu faire, en
quelques semaines, 338 fr. de frais.

Trois cent trente huit francs de frais pour un
principal de cent quarante-deux francs!... Non,
il n’y a pas seulement là un abus; il y a crime de
lèse-équité !

Que la justice marchât avec des béquilles, c’était
déjà grave. Que la procédure, par compensation,
mette des botj.es de sept lieues pour ruiner les gens,
c’est monstrueux.

— Eh ! diront les huissiers, il faut bien que tout
le monde vive, !

Possible, — encore que d’aucuns, en ce qui les
concerne, n’en voient pas la nécessité ; — mais il
n’est nullement nécessaire que les huissiers s'en-
graissent aux dépens des besoigneux, qu’ils pos-
sèdent six maisons à Paris et autant à la campagne,
qu’ils aient le moyen d’entretenir des danseuses ou
de folâtrer couramment avec les momentanées de
haute marque, de mener enfin la vie à grandes
guides... et les pauvres diables de débiteurs à
l’abattoir.

Nous ne réclamons pas la tête des basochiens qui
déjeunent d'exploits et dînent de poursuites. Nous
nous bornons à demander que, poussant un peu plus
loin que leurs devanciers le Detloyage des écuries
d’Augias, messieurs de la Chambre nouvelle accé-
lèrent la marche de la justice et mettent un frein
aux intempérances de la procédure.

Robert Hyenne.

THÉÂTRES

GYMNASE : La Lutte pour la vie.

Sur des sujets nouveaux faisons des vers antiques,

disait le poète d’autrefois.

Aujourd’hui, la devise est autre : on traite d'an-
ciens sujets sous des titres nouveaux.

Nous avons le goût, presque la manie des éti-
quettes troublantes. Nous mettons une coquetterie
fallacieuse à chercher des enseignes originales. Au
besoin même, nous les empruntons.

C’est ce qui est arrivé pour celle qu’arbore la
nouvelle pièce du Gymnase.

Struc/gle for life, a dit le théoricien anglais Dar-
win. Nous avons traduit aussitôt : La Lutte pour la
vie. Et nous ne nous sommes pas aperçu que ce
pavillon-là pouvait couvrir la marchandise humaine
de tous les temps, que tout ce qui a été pensé, écrit,
vécu, commenté, fait partie, depuis Caïn assassinant
Abel, de ce combat qui 11’a jamais désarmé, de cette
lutte qui ne connaît pas de trêve.
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