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CINQUANTE-SEPTIEME ANNÉE
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PARIS
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DIRECTION
politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Bédacleur en Chef
BUREAUX
2,11 la RÉDACTION BT DE L’ADMINISTRATION
Rue de la Victoire, 20
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A partir du ier ciout, le Charivari scrci
ipipriéf en caractères neufs.
BULLETIN POLITIQUE
Nous ne saurions encore apprécier les résultats
des élections de dimanche.
Il faut, pour les juger, en connaître l’ensemble.
Ce qui paraît établi, dès à présent, c’est la viva-
cité de la lutte.
La surexcitation et l’acharnement ne feront très
certainement que grandir, à mesure que l’on appro-
chera des élections législatives.
Déjà on parle de se jeter mutuellement par la fe-
nêtre, et l’on paraît plus disposé à s’entreluer qu’à se
convaincre.
Horizon gai!..
Question de jurisprudence inattendue.
Les cendres d’un homme célèbre appartiennent-
elles à sa famille ou à la France ?
Des descendants de la Tour d’Auvergne, qu’on
va transporter au Panthéon (pas les descendants),
ont cru devoir protester par voie judiciaire.
Serait-ce par hasard la politique qui s’aviserait
encore de mettre des bâtons dans les roues de ce cor-
billard? Répudierait-on pour la Tour d’Auvergne un
hommage républicain?
L’opposition faite déclarait simplement qu’en héros
modeste La Tour d’Auvergne doit mieux aimer la
sépulture à laquelle il est accoutumé et le repos sur
le champ de bataille.
Nous n’avons pas à discuter. Il s’agirait de savoir
simplement si, en droit, l’opposition était valable.
Problème délicat.
L’expropriation d’une tombe pour cause d’admi-
ration nationale peut-elle être donnée comme pen-
dant à l’expropriation d’un immeuble pour cause
d’utilité publique ? Le gouvernement l’a pensé, puis-
qu’il passe outre.
Dans tous les cas, il n’y aurait pas d’inconvénient
à ce que quelques épisodes de ce genre vinssent
mettre une sourdine aux excès de zèle.
Nous commençons vraiment à pousser un peu trop
loin la manie des statues et des hommages posthu-
mes en tout genre.
Boileau se plaignait des gens qui
Pour honorer les morts font mourir les vivants.
De nos jours, c’est pour se faire de la réclame que
les vivants exploitent un peu trop les morts.
Terrible nouvelle.
Il paraît que la loi militaire qui vient d’imposer
au clergé l’obligation de servir la patrie a été d’avance
condamnée par le Syllabus prévoyant.
La condamnation rappelée par lés feuilles dévotes
porte le numéro 32.
Elle déclare que le progrès civil n’a pas le droit de
retirer aux clercs l’immunité personnelle en vertu
de laquelle ils sont exempts de la milice.
Prix du Numéro ï 25 centimes MARDI 30 JUILLET 1889
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DIRECTION
Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON
Rédacteur en Chef
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ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu
Le Syllabus n’étant qu’un ramassis de faussetés
et d’insanités, constater qu’il est opposé à l’égalité
des devoirs patriotiques, c’est constater que cette
égalité est juste.
Merci, dévotes gazettes !
Je trouve vraiment que l’on parle trop du sieur
Buret.
N’y a-t-il pas d’autres questions intéressantes ?
A l’heure où tous les problèmes sociaux demeu-
rent sans solution, quand tous les progrès sont à
réaliser, on barbote dans le commérage, on se noie
dans le potinage.
Le procès Boulanger va être jugé, jugé même deux
fois.
Par la Haute Cour d’abord, par le conseil de guerre
ensuite,
Il n’y a qu’à attendre les résultats de ce double
jugement.
A quoi bon ces débordement^cfe polémiques rabais-
santes, de cancans humiliants et oiseux ?
Quel triste effet tout cela doit faire, vu de loin et
d’ensemble ! Quelle piteuse opinion il doit donner de
notre pays à l’étranger, ce perpétuel déballage de
linge sale, — qu’on ne parvient même pas à laver 1
Pierre VéroD.
m 4CTUALISTE
AH! C’EST UN MÉTIER DIFFICILE!...
Cette exclamation que poussait le gendarme de
Nadaud, les fabricants de panoramas doivent la mur-
murer avec angoisse, depuis qu’une série de mésaven-
tures s’est abattue sur l’un d’eux.
Ce l'un d'eux est M. Castellani, qui a eu la préten-
tion de nous montrer tout Paris sur une toile où figu-
raient à peu près une trentaine de personnalités vrai-
ment parisiennes.
Mais ça, c’est l’affaire des bons badauds qui por-
tent leurs vingt sous à l’enlreprise.
Nous ne nous occupons, pour l’instant, que des
épisodes accessoires qui ont mouvementé et mouve-
mentent encore la naissance et l’existence de cette
rotonde à l’huile.
Le peintre avait d’abord placé, comme vous le sa -
vez, le général Boulanger au premier plan de ses en-
luminures.
Indignation de M. Constans,— laquelle, entre nous,
fut passablement saugrenue et de bien mesquine
portée.
Ah! si l’Empire s’était livré à de pareilles incar-
tades, comme nous nous serions tordus ou indignés!
resté coi. Mais c’est le shah qui n’est pas content,
dit-on.
Pourquoi? Parce que l’artiste l’a représenté cau-
sant avec M. Turquet, et qu’il ne veut pas, lui chef
de gouvernement, avoir l’air de jaboter avec d®l>
hommes d’opposition.
Et voilà cet infortuné M. Castellani resommé de
rechanger son bonhomme. Resommé et assommé,
comme bien vous pouvez croire.
Que cette idée soit venue spontanément au shah,
qu’elle ait été soufflée, comme d’aucuns le suppo-
sent, à l’ambassadeur persan par notre ministère de
l’intérieur, peu importe. Elle n’en constitue pas
moins une complication d’une burlesque fantaisie,
qui menace de rendre complètement impraticable le
métier de panoramiste.
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Si, en effet, ces malheureux spécialistes sont sou-
mis à tous les caprices de la politique et forcés de
subir les vicissitudes de nos popularités et de nos
impopularités, plus moyen de s’entendre avec les
empêcheurs de badigeonner en rond.
Songez donc : gouvernements, ministères vont se
culbutant perpétuellement dans notre pays luna-
tique. L’homme qu’on acclamait la veille est hué le
lendemain ; celui qu’on voulait mener tout vif au-
Panthéon le lundi est, le samedi, menacé du bagne.
Si donc la politique s’en mêle, les marchands de
panoramas passeront tout leur temps à effacer et à
exécuter des variantes qui se succéderont aussi ra-
pidement que les averses actuelles.
Il y aurait bien un moyen, qui consisterait à dé-
couper un trou au-dessus du corps des bonshommes,
trou dans lequel on insérerait, suivant les circon-
stances, les têtes à la mode.
Nous y aurions vu tour à tour apparaître les lu-
nettes de M.Thiers, la moustache grise du maréchal,
le profil de Gambetta, la barbe blanche de l’ex-vénéré
Grévy.
Nous y aurions vu M. Jules Simon, puis M. de
Broglie, puis M. Jules Ferry, puis. ..Vous compre-
nez bien que je ne vais pas vous donner la liste
tous les présidents du conseil qui se sont entre-
chassés .
J’en ai dit assez pour que vous compreniez la dif-
ficulté d’une tâche vraiment trop ingrate.
Je crois que le meilleur moyen de tout arranger
serait d’abolir les panoramas à personnalités. Célé-
brité et gloire durent trop peu de temps chez nous.
Inutile de fabriquer des Capitoles dans un pays où
l’on cultive avec tant de frénésie la Roche Tar-
péïenne.
Q DEVALA.
COURRIER ARTISTIQUE
Mais je dévie encore. Reprenons la ligne droite.
La tête du général en interdit fut remplacée par
celle du shah de Perse. Il ne semblait pas que celle-
là put soulever d’objection. M. Constans, en effet, est
Il y a la saison des prix de Rome comme il y a la
saison des petits pois.
Dois-je avouer que je savoure beaucoup plus
ceux-ci que ceux-là?