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Le charivari — 58.1889

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Septembre
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CINQUANTE-HUITIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 35 centimes

DIMANCHE Ier SEPTEMBRE 1889

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Politique, Littéraire et Artistique
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PIERRE VÉRON

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3 Francs

Seule
FtlCATlON

ianqaise

MAISON
de VIîNTBI

a PARIS
ird Haussai»

M. Carnot ne manifestera pas.

Oq avait annoncé que le Président adresserait un
appel personnel aux électeurs pour solliciter leurs
veix en faveur de la République. Si le projet a existé,
il est abandonné aujourd’hui.

Le conseil des ministres, dit-on, a iusisté pour que
M. Carnot ne se mêlât pas directement à la grande
lutte. Est-ce uniquement par sollicitude ? N’est-il pas
entré dans cette insistance un peu d’ombrage ? Oh !

bien involontairement !

3/ais M. Carnot conquiert une popularité incontes-
table, et en République les popularités, quelles
qu’elles soient, finissent toujours par inspirer de la
méfiance.

Dans tous les cas, la décision qui a été prise me
semble mériter approbation.

D’abord, faire intervenir le Président, c’était témoi-
gner une appréhension dangereuse sur les résultats
du vote. On aurait fait dire à maint électeur :

— On a donc bien peur d’être en minorité ?

Et il ne faut pas qu’on ait l’air d’avoir peur, avec le
suffrage universel ; sans quoi, 1er- moutons de Pa-
nurge s’effarent et tournent le dos.

En second lieu, leâ républicains se devaient de
rester fidèles à leurs précédents.

Quand, au 16 Mai, le maréchal de Mac-Mahon se
lança témérairemeut dans la mêlée électorale, la
protestation fut unanime et véhémente de notre
. On lui demanda ce qu’il venait faire dans la
. On l’accusa d’exercer une pression illégale
et de ressusciter la candidature officielle pratiquée
par l'Empire.

Il aurait donc été regrettable d’eDgager M. Carnot
dans une aventure analogue.

D’autant plus regrettable que c’eût été le compro-
metlre sans aucune utilité.

Si encore ou était à l’heure des paniques boulan-
Sistes... On avait perdu alors la notion exacte des
choses, on s’emballait à propos de tout ou de rien.

Mais le boulangisme, actuellement, craquant et
disloqué, ne saurait justifier des interventions extra-
ordinaires.

loul est donc pour le mieux, et une lois de plus
1# cas de M. Carnot aura prouvé que le silence est
d’or.

Pierre Véron.

VAISSELLE ÉLECTORALE

LE CHARIVARI

des élections, il est aussi urgent que le gouverne-
ment, si prodigue depuis quelque temps de circu-
laires, en envoie une à qui de droit pour que la vais-
selle électorale — l’urne, en un mot —• soit, dans
chaque commune, en bon état, garantie, poinçon-
née enfin, ne pouvant même pas être soupçonnée.

Sous la République, il ne doit sortir de l’urne
électorale que ce que les électeurs y ont déposé.
Sans cela, ce ne serait pas la peine, ce ne serait pas
la peine assurément... On sait la fin.

Est-il nécessaire de rappeler que, pendant les
temps primitifs du suffrage universel, il était loin
d’en être ainsi?

On votait alors indifféremment dans la poche du
maire ; dans le chapeau qu’un électeur complaisant
prêtait aux membres du bureau, exactement comme
un spectateur prête le sien, pour quelque tour, au
théâtre Robert-IIoudin : dans nve soupière, dans des
bassines à mitonner les confitures de Mme la mai-
resse.

ucctn

flSALË

une maîtresse de maison annonce à sa cui-


Lorsqu'

minière qu’elle va donner un grand dîner, la première
chose que fait le cordon bleu, c’est de s assure 1 u
hon état de sa batterie de cuisine. Eb bien, à la vei e

Et même, en un jour d’extrême besoin, s’il faut en
croire l'a chronique, dans certain vase plus étrange
qu’étrusque, qui arracha à un électeur de l’opposi-
tion cette exclamation stupéfaite :

— Sapristi ! Mais ce n’est plus du scrutin secret ; il
y a un œil au fond de votre urne 1

En un mot, jadis les députés agréables se fabri-
quaient dans les récipients les plus fantastiques et
les moins officiels.

La République a mis fin à cet abus : elle a unifié
le « vase d’élection », et aujourd’hui nos trente-six
mille communes sont pourvues d’une urne d’un mo-
dèle uniforme.

Cependant, il ne faudrait pas s’y fier absolument,
et si le gouvernement tient à éviter bien des potins
et bien des pertes de temps, lors de la vérification
des pouvoirs, il ne fera pas mal de faire procéder à
une inspection générale des urnes, surtout dans nos
départements de montagne, toujours plus pauvres,
plus ignorants.

Plus d’un maire de quelque commune perdue de
ces régions pourrait bien, depuis quatre ans, date
des dernières élections générales, s’être chauffé avec
son urne électorale, par un hiver rigoureux.

Ou encore, s’en être servi comme carton à cha-
peau, lors de son récent voyage à Paris.

On vérifie bien une fois par an le tonneau des por-
teurs d’eau. Combien il est plus important de pro-
céder à une inspection minutieuse des appareils où
nous allons faire Chambre neuveI

Qu’on les aère, qu’on les frotte au dehors et au
dedans : qu’on s’assure qu’il n’y est resté, collé dans
quelque coin, aucun vieux bulletin.

Que l’on fasse surtout une chasse impitoyable aux
nombreuses araignées qui y ont certainement élu
domicile! Quel malheur si ces aptères articulés,
après s’être promenés pendant vingt-quatre heures
sur les bulletins des candidats et s’être familiarisés
avec leurs noms, se croyaient, en outre, le droit de
faire un saut dans le plafond de nos honorables !

Allons, la chose en vaut la peine, un bon coup de
torchon à la vaisselle électorale !

Paul Courty

MES PRISONS

SCÈNE DRAMATIQUE

Nos lecteurs ont pu voir dans les journaux, avec
une émotion frémissante, l’histoire de ce Sylvio Pel-
lico spécial qui fut détenu, innocent, dans un chalet
de nécessité du boulevard Port-Royal.

Cette captivité, à laquelle l’horreur de la nuit ajou-
tait encore un intérêt dramatique, nous a paru cons-
tituer un épisode digne de la scène.

Nous avons donc été heureux d’apprendre que le
captif, toujours à l’instar de Silvio Pellico, avait ré-
digé, sous forme de monologue, le récit des angoisses
par lesquelles il passa.

C’est ce monologue dont nous offrons au lecteur
la primeur curieuse.

Le théâtre représente l’intérieur du chalet utili-
taire. La buraliste, victime d’une terrible distraction,
est partie, oubliant son client métamorphosé en
martyr. Le gaz s’est éteint.

Le prisonnier, tâtant les murs de sa cellule. —
Où suis-je?... Ma tête, ma pauvre têtel...

Je ne vois que la nuit, n’entends que le silence...

Qui m’aurait dit que jamais j’en serais réduit à
m’approprier ce vers de l’abbé Delille dans des con-
ditions aussi exceptionnelles ?

Car il est vraiment impossible de concevoir un cas
plus exceptionnel que le mien.

J’étais entré sans méfiance, sur la foi des traités.
Qui aurait pu me faire supposer que l’hospitalité se
changerait en carcere duro ?

Mon Dieu, m’abandonneras-tu?

Ces parois, habituées à étouffer tous les bruits...
Horreur!...

Si, comme Latude, je tentais une évasion ?

J’ai vu à la Nouvelle Bastille que cela réussissait
très bien. Mais ici I... Je ne pourrais m’évader que
par les dessous... Et cela me paraît bien étroit...

Mais alors. . Si la buraliste n’allait pas revenir de-
main? Cette pensée fait frémir tout mon être.

Mourir de faim dans un pareil endroit... Quelle iro-
nie! Quelle antithèse!

Je n’aurais pas même la consolation d’inspirer une
élégie.

Le rire, qui ne respecte rien, serait plutôt capable
de persifler mon trépas.

Oh! c’est, affreux! J’étouffe... De l’air!...

Essayons de nous hisser jusqu’à la lucarne...
Dieu, que c’est bête ! J’ai failli glisser dans le trou
de la lunette...

Me voyez-vous pris par unejambe ?

( Criant à pleins poumons :)

Au secours ! A l’aide ! A moi !...

Rien!

(Criant de nouveau.)

A moi 1 A l’aide ! Au secours !...

Il m’a semblé entendre une voix répondre à la
mienne du dehors. .

A moi! A moi!...
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