Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le charivari — 58.1889

DOI Heft:
Septembre
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.23883#0959
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
ACTUALITÉS

16?

^ïÿSr,

’ îttels

BV'\, t'esA ûs«s-
stte te w»

giclai® San-

e^o%rasB&«&.
As te tete te»
'ietgfe'tswmdte
» feuvVmYmta
vcA sous, te scs
tfoute'Ks w*>

«SSî

fiée. »

il bio,i dite ün

5 Ia Période d»
re Plus tôt,®

a Plus du tout

* comme cola,

*s Folies-Pari-

s gens qui en-
luvent des ki-
lo besoin do
r entendre les

ur nos côtes.

i s’évaderont

larts d’heure

î, qui feront
leil.

Vous savez, toute la maison a été malade du bœuf d’hier.

— Eh bien, oui, je me suis trompé! G’éta’t de la viande pour la caserne...

rhampagne,
gle les éco-
;s. Lejeune

aides des
ne quan-
it, par un
le bras ou
>s aveu-
irès nom-
iu travail.

îquiètent-

0ur guide
l qu’il sa-
sons, c’est

.airvoyant
t l’intelü-
» la sortie
»s enfants
quatorze
renl plus

[ait «voir
lit à neuf
ndant la
iininaire,

une géographie, ud crayon et du papier; il apprenait
les leçons et faisait les devoirs donnés la veille. Remon -
tés à la mansarde de Balignolles où logeait l’accordeur,
celui-ci sa transformait en maître d’école, faisait la
classe à son guide, car, j’oubliais de le dire, le guide
logeait avec l’accordeur, qui, orphelin et célibataire,
était obligé, au début de sa carrière, d’étendre le cha-
pitre de scs économies en attendant qu’il élevât celui
de ses recettes. Il avait trouvé que le meilleur marché
était de faire sa cuisine lui-même avec le secours de
l’apprenti grammairien, qui était en môme temps ap-
prenti cuisinier.

Rien n’était amusant (bien que cela serrât un peu le
cœur) comme de voir ce gamin de dix à onze ans, très
petit de taille, revêtu d’un tablier d’homme et tenant
le plus gravement du monde la queue de la poêle pour
[aire un bifieck.

Cet enfant appartenait à une famille nombreuse et s’é-
tait toujours occupé des petits, de ses frères et sœurs
plus jeunes que lui, ce qui lui avait donné une nature
raisonnable et l’avait mûri avant l’âge. Il avait, à vrai
dire, quelque peu conscience de sa précocité et mettait
une certaine coquetterie à paraître sérieux, peut-être plus
qu’il ne l’était en réalité. Il allait au marché faire ses
provisions; jamais une ménagère la plus experte n’a
mieux débattu ses intérêts ni su mieux obtenir quel-
ques feuilles do salade à un sou de moins. Toutes les
ruses de départ simulé,de désintéressement complet, lui
étaient familières. Il est vrai que les braves marchandes
du marché des* Batignolles, qui connaissaient sa posi-

tion, prenaient en riant ses offres au rabais, et se mon-
traient à son égard plus coulantes qu’envers leurs au-
tres clients.

Lorsqu’on lui disait : « C’est très bien, mon ami, vous
avez do l’ordre, » il répondait avec une désinvolture et
un sérieux du meilleur comique chez un enfant de cet
âge:

«Oui, l'ordre et l’économie, voyez-vous, je ne connais
que cela. »

# *

Il ai rive aussi que les accordeurs aveugles font do
leurs guides des apprentis à qui ils apprennent le mé-
tier de facteur de pianos. En voyant tous les jours
accorder, monter, démonter des mécanismes, le jeune
apprenti se familiarise avec les objets.

Quelques aveugles enfin emploient, comme guides des
retraités, des invalides qui n’ont plus qu’un bras (par
exemple, les deux jambes sont de rigueur).

A l’hospice de Bicêtre il y avait naguère un brave
garçon manchot qui aurait bien mérité un prix Mon-
tyon comme guide bénévole.

Voici ce qu’il a fait, et cela sans désemparer pen-
dant plusieurs mois ;

Unjde ses camarades, un aveugle courageux, lui
aussi, — mais non pas manchot, — jeune encore, avait
résolu de profiter de son séjour à Bicétre pour s’instruire
en l’art d’accorder les pianos, et il faisait à cet effet son
apprentissage à l’école d’accords que la ville de Paris
met gratuitement à la disposition des aveugles adultes.

Tous les jours noire aveugle devait aller au cours d’ac-
cords situé dans Paris à une dizaine do kilomètres de
l’hospice. Il y allait, bien qu’il n’eût pas le sou. Aussi
ne mangeait-il qu’une fois par jour, et cela à cinq heures
du soir, en rentrant, car il n’avait pas de quoi déjeuner
dehors, et le règlement de l’hospice interdit absolument
qu’on sorte le moindre comestible de l’établissement.

Son camarade lui prêtait donc gratis le secours de son
bras, et ici le singulier n’était pas une métaphore puisque
le pauvre diable était manchot; toutefois, il avait de
bonnes jambes, comme on va le voir.

Pensionnaire â l’hospice de Bicétre, il exerçait une
sorte d’emploi qui consistait à faire dans Paris des
courses pour quelques pensionnaires qui sont entrepre-
neurs de travaux; cela et le désir bien légitime de dé-
jeuner l’obligeaient à revenir à Bicétre pour dix heures
du matin, puis il allait chercher son camarade vers Irois
heures, de sorte qu’il faisait tous les jours doux fois la
double course, soit une quarantaine de kilomètres, et
cela aussi bien par le givre et la neige que par le soleil
brûlant de juillet.

C’est là le comble du désintéressement chez le guide
d’aveugles.

J. Barberet.

n T T T’Q Café-Restaurant p A ü T Q

ili.Jj.Ll IJ 39. Boulevard des Capucines, 39 JTiinilJ
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen