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Le charivari — 58.1889

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LE CHARIVARI

de naître femme, si j’avais dû être réduite un jour à
frire œuvre de... femelle.

Une désolée. — Ce n’est pas ma faute je vous as-
sure... Mon mari dort tout de suite.

Un mari poli. — J’ai bien assez de la fille... de ma
belle-mère!

Une raisonneuse. — Je ne veux pas d’enfant, par
la raison que, s’il venait une fille, elle pourrait être
plus jolie que moi, et que, s’il venait un garçon, il
serait peut-être aussi bête que son père.

Un égoïste. — Je n’ai pas envie de semer une
graine que je ne récolterai pas.

Un épuisé. — Si j’avais su !...

Un ménage d’employés.— Notre position ne nous
permet pas ce luxe.

Un ménage a l’étroit. — Notre lit tient à peine
dans la chambre...Ou aurions-nous mis un berceau,
grand Dieu !

Une femme oui calcule bien. — Mon mari gagne
cinquante mille francs par an. Mettez un enfant dans
le ménage, et voilà mes toilettes rognées de cinq à
six mille francs par an.

Une prévoyante de l’avenir. — Je n’ai pas d’en-
fants, monsieur, parce que je ne veux pas que, plus
tard, un être que j’aurais tiré de mes flancs put me
c.ricr avec reproche : « De quel droit m’as-tu mis au
monde ? »

Confidences d’autres femmes. — Mon mari n a
jamais pu m’en faire !

Excuses de leurs maris. — Ma femme est inca-
pable d’en avoir !

Refrain du Français sans enfants. — Ce que je
me fiche de la dépopulation!

Mario Prax.

Bordeaux, 12a fr. la barrique. Agents demandés. Vcsqui BoUSCat (Gironde)

EXTRAIT D'ABSINTHE SUBERIEUBE

GEMPP PERNOD (Hérault)

&ïïieilOLET.(.ii.ti..COnîTRI!AïïfucB:

CHRONIQUE DU JOUR

Si les modernes émules de Yatel ne se passent plus
guère de pointe à travers le corps, quand la marée n’ar-
rive pas...— D’abord, soit dit en passant, de notre temps
la marée arrive toujours. Grâce aux chemins de fer, il
n’y a que la maréchaussée qui reste en retard; mais elle
ne va qu’à cheval, la maréchaussée...

Donc, si les successeurs de Yatel (voir plus haut), ils
en mettent volontiers, des pointes, jusque dans les me-
nus de nos repas.

Quelquefois sans le vouloir peut-èlre, mais elles n’en
sont que mieux réussies.

C’est ainsi qu’en tête des nombreux plats destinés à
un grand banquet d’apparat, nous avons vu figurer

Le melon glacé à la diplomate.

Diplomate... melon glacé; c’est assez cela, en effet.

Des gens qui pourraient dire, comme le héros d’une
comédie célèbre d’Emile Augier : « Je tourne la loi,
donc je la respecte, » ce sont les braconniers.

L’autre jour, une heure à peine après l’ouverture —
officielle — do la chasse, on vendait aux Halles des
monceaux de cailles, de perdreaux, de chevreuils, de
lièvres, etc.

Hein ! quel formidable lapin posé à l’autorité !

Car enfin, loutes ces pauvres bêtes n’étaient pas ainsi
tombées du ciel sur la capitale tout exprès pour être
rôties.

On les avait tuées un pou avant... la permission, pour
n’ôlrc servies au public que juste on temps voulu...

Comme cela, tout le monde est content : l’administra-
tion et les règlements dont on se moque, les bracon-
niers qui placent avantageusement leur marchandise
prohibée au nez des. gardes et des gendarmes, et enfin
le public lui-même, qui peut s’offrir des régals dans les
prix doux.

Car, en matière de gibier, aux Halles, plus le tas est
élevé, plus le prix s'abaisse.

Il on coûte quelquefois bien cher, aux honnèlcs con-
tribuables, pour couper la tête d’un coquin.

L’exécuteur des hautes-œuvres d’Alger fait en ce mo-
ment un petit voyage de santé, à seule fin d’exécuter
un arrêt de la cour d’assises de Saint-Pierre et Miquelon
(Terre-Neuve) qui a dernièrement condamn» à mort un
certain Neel.

Cette colonie ne possédant pas de bourreau (ce dont
nous la félicitons vivement, entre parenthèses) et aucun
amateur de bonne volonté no s’étant présenté (ce dont
nous la refélicitons davantage encore), il a fallu se rési-
gner à payer la traversée de l'Océan atlantique à l’exé-
cuteur le plus proche.

Heureusement, il y en avait un à Alger, sans quoi
on aurait dû s’adresser à M. de Paris.

Une belle chose, la vindicte sociale, mais quelque peu
ruineuse.

Un journal boulevardiér, rendant compte des fêtes de
dimanche dernier dans les environs de Paris, imprime
gravement :

« A Charenton, grande retraite aux flambeaux, bals,
cirques, tombola,joùte sur la Seine, concerts...

» Le tout admirablement réussi. Animation considé-
rable, gaîté folle... »

Une gaîté folle...

A Charenton...

C’était indiqué.

Petit carnet d’un philosophe sans prétention :

« Il n’y a qu’une seule chose, dans la vie, qui soit
réellement heureuse pour tout le monde :

» La mort..

» Et c’est précisément celle-là dont personne ne veut
entendre parler. »

Qui n’a pas souffert de cet horrible mal que les phar-
maciens appellent l’odontalgie ? Douleur lancinante et
chronométrique battant la seconde avec une régularité
persistante, que rien ne peut apaiser, que tous les pré-
tendus spécifiques exaspèrent, et dont le choc patient
et sournois ébranle tout votre être enfiévré. Fondant
sur sa victime au moment où elle S’y attend le moins,
cette souffrance s’installe despotiquement et dirige, à
son gré, tous les rouages de l’organisme, accueillant
avec la même insultante ironie la résignation comme
les tentatives de révolte. Tout à l’heure vous aviez des
goûts, une opinion, des préoccupations, des désirs,vous
étiez fatigué ou dispos, triste ou gai ; maintenant, sous
les tenailles du monstre, tous les ressorts de votre cer-
veau sont paralysés, toute pensée qui ne se rapporte pas
à lui vous est interdite; vous feriez bon marché de tout
pour payer votre rançon et consen’iriez à vous faire ar-
racher toutes les dents une à une, ne sachant plus la-
quelle est le siège de la torture que vous subissez, car
le mal a mis en vibration tous les nerfs de votre mâ-
choire.

C’est sous lïnfiuence de ces pulsations térébrantes,
que Frédéric de Lavilléona arpentait, à deux heures du

matin, le sol de sa chambre. Ayant épuisé successive-
ment tous les anesthésiques, employés toujours en vain
dans ces circonstances : éther, huile de chloroforme,
antipyrine, laudanum, compresses d’eau sédative, il
maudissait la stupide impuissance de toute la pharma-
copée moderne contre un mal aussi vulgaire.

— Décidément, commères ou pseudo-savants, tous
sont aussi bêtes; il n’y a que le baume d’acier d’efficace
en pareil cas. Que faire? Allons, bon, voilà que je n’al
plus de tabac, à présent ! Que devenir ? Ma parole d’hon-
neur, il faut qu’un homme soit bien lâche pour ne pas
se brûler la cervelle ! Si l’on était sûr de ne pas se man-
quer? Encore un expédient qui m’échappe; je n’ai plus
do cartouches, j’ai tout épuisé l’autre jour dans le jar-
din de cet imbécile de Saint-Jaillac, qui prétendait tirer
mieux que moi ! On ne devrait jamais se démunir de
ces choses-là. C’est toujours comme ça : quand on a
envie de se tuer, on n’a jamais sous la main le matériel
nécessaire.

(Si Frédéric avait eu des cartouches, nous croyons
pouvoir répondre qu’il n’eût pas pour cela attenté à ses
jours; mais ce sont de ces choses qui se disent et...
qu’on ne fait pas, de la meilleure foi du monde.)

Frédéric s’apprêtait à se recoucher, tout en faisant
ces réflexions macabres; aux douleurs aiguës, aux élan-
cements qu’il éprouvait il n’y a qu’un instant, avait
succédé une sorte d’engourdissement provoqué sans
doute par la lassitude et le besoin de sommeil.

— Si je pouvais dormir, cela se passerait peut-être
tout à fait, pensa-t-il. Et, renaissant à l'espérance grâce

Un de nos amis, qui flâne on ce moment au nmu
quand il ne grimpe pas aux sommets — des AlnA, "
phinoises, nous envoie cette curieuse affiche a“'
la porte d’un bureau de placement, dans une
petite ville : srande

Travail facile
Pour femmes mariées
A 20 centimes l'heure.

Travail facile.

Femmes mariées à vingt centimes l’heure ô von t
province ! f

Il est vrai qu’on peut supposer que ce « travail fam,
est honnêle, au prix modeste dont il est rétribué C"

Pourquoi le général Boulanger ne recevrait-il m.
d’argent ?... 1 l)as

On en envoie bien au prince de Galles.

Et pas peu à la fois, s’il vous plaît!

Un beau matin de la semaine dernière une Ipiim
chargée parvint à Marlborough-House, résidence ord '
naire du fils de la reine Victoria.

Cette leiîro contenait 10,000 livres sterling en w-
notes, soit 2o0,000 francs. s nl'

C’était le petit cadeau d’une dame qui déclarait dans
sa lettre, qu’elle ne savait à quoi employer son revenu
trop considérable pour elle, et qu’elle priait le prince
d’en accepter une partie.

Et non seulement cette généreuse dame donr
l’argent, mais elle a poussé la délicatesse jusqu’à ou*
der l’anonyme. 0

Sur l’impériale do l’omnibus, un voyageur adresse le
parole à son voisin :

—Quel est donc «se monsieur qui passe, là-bas,le cha- j
peau à la main ?

— Il y a longtemps que je le vois ; quoique chauve, [
quelque temps qu’il fasse, il se promène nu-téte.

— C’est M. Trois-Etoiles, l’homme de lettres Iiicn
connu; il est venu souvent dîner chez moi, avecX...,
Y..., Z...

Et il cite, en indiquant leurs utres, plusieurs célé-
brités contemporaines.

Le questionneur, pénétré do respect pour cet inconnu
quia de si belles relations, se hasarde à ajouter limi-
dement :

— Vous fréquentez toujours ces messieurs ? Leur so-
ciété doit être bien agréable?

—- Oh ! non, je les ai perdus de vue depuis que je suis
retiré des affaires.

— Monsieur était sans doute banquier ou agent de
change?

— Non, je tenais une table d’hôte !

Mot d’avare.

Un pauvre diable, maigre comme un cent de clous,
tend la main à M. Tirliard... -,

— Monsieur, implore le malheureux, je nai jam -

mendié, je suis un honnête homme... .

— Alors, réplique généreusement l’émule dllarpag
en lui donnant un vigoureux shake-hand, voua P
vous: je n’ai jamais refusé une poignée de main a
honnête homme.

Henri Second.


à cette accalmie, il avala une pilule de valérianate
quinine et se remit la tête sur l’oreiller.

Déjà ses paupières alourdies commençaient à se ^
mer lorsqu'un bruit vague et confus tout d’abord.

qui ne tarda pas à s’accentuer, le fit bondir

du lit avec

colère. La secousse que cette gymnastique noc®”{
produisit, l’ébranlement qui en résulta dans le ,
nerveux rendirent, en une seconde, à la doulellU^
sommeillait seulement, toute son intensité et son a
— Par exemple, c’est trop fort ! Jouer du P'an0 ?evrais
heure ! Je vais étrangler ce virtuose, quand je
enfoncer sa porte... Attends, attends; laisse-m01
mont le temps de passer un pantalon... ,rej

Et Frédéric, s’étant vêtu à la hâte, grimpa j|
quatre à l’étage au-dessus. Arrivé sur le Pa ^
écouta; le bruit avait cessé. II allait redescen
qu’une voix de femme parvint à son oreille; ce {.(,
dont le timbre était agréable et qu’en toute au ^
constance Frédéric n’eût pas manqué découe ^
ravissement, modulait avec goût et une certaine #
de diction les couplets du travesti dans le Pre®jl0|j#
de la Princesse de Trébizonde. A présent, nü^r,0nieiit 'c
hésitait, et la crainte du ridicule allait proba ®^[ellSe
faire redescendre sans avoir manifesté à la c lors<I“e
l’irritation qu’elle avait provoquée en lui - m
colle-ci arriva au refrain :

J’ai mal aux dents {bis).
Non, non, rien n’est égal
A ce mal infernal...

sa fureur le reprit avec une telle violence du

lïapP®
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