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Le charivari — 58.1889

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CINQUANTE-HUITIEME ANNÉE

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois.
Six m°is ' ’ '
Un an.

18 fr
36 —
72 —

•partent des v et 16 de chaque mois

direction

politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

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Bue de la Victoire, 20

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Demander nos ven-
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bulletin politique

M, Léon Say s'agite beaucoup et parle abon-
iamment.

Ce n’est pas sans arrière-pensée qu’il a déserté
le Sénat pour courir à nouveau les chances élec-
torales.

11 rêve bien évidemment le rôle de chef de parti.

U ne s’en cache pas. Il a même expliqué dans
son dernier discours, au dessert d’un banquet offert
par le Journal des Débats, que ce parti s’appellerait
le Grand Central.

Ce fut jadis le nom d’un chemin de fer.

Grand Central... Conjonction des cenlres. 11 n'y a
là qu’un changement d’étiquette. L’objectif reste le
même.

M. Léon Say est de ceux qui pensent qu’il faut
aiguiller dans le sens de la modération.

Sa profession de foi peut se résumer en ces
lignes :

« Ce qui nous distingue d’un certain nombre
d'hommes politiques, c/est que nous voulons gou-
verner avec nos opinions et non pas avec nos pas-
sions. Nous voulons que le gouvernement se rende
compte des nécessités actuelles et qu’il nous garde
4c celte étroi esse d'esprit qui tend à rejeter en
dehors do la République un cu tain nombre de
citoyens. On les excommunie, de sorte qu’une moi-
üé de la nation pourrait finir par excommunier
1 autre. Nous ne désirons point confisquer le pays
m profil d’un certain nombre de gouvernants, nous
souhaitons au contraire que la République s’inspire
de principes assez larges pour représenter exacte-
ment l’esprit de la nation et devenir un gouverne-
ment véritablement national. 2


h a raison, M. Say. Seulement il faut que les
citoyens pour l’adjonction desquels il plaide ne se
mettent pas eux-mêmes volontairement en dehors
de la République.

11 faut qu’ils ne soient pas les premiers à pratiquer
•excommunication.

G est ce qu’ils ont fait pourtant.

M- 8ay doit savoir mieux que personne quels sont
çs monarchistes de l’Assemblée de Versailles qui
Repoussé les tentatives conciliatrices de M. Thiers,
0iR Thiers qui voulait les faire entrer dans la Ré-
"bique et à qui ils ont répondu par le 24 Mai.
jj fn a‘bil qui soient venus à résipiscence?
c°n Say paraît l’espérer. Nous ne demandons
s mieux que de le croire.

^0us v°ulons bien, comme lui, que la République
ePle tous les concours, mais en se méfiant des

OâlTppn T

- » ^amourette, en se méfiant encore davantage
ceilx Gui embrassent pour étouffer.

Pierre Véron.

Prix du Numéro : 25 centimes DIMANCHE 10 NOVEMBRE 1889

ABONNEMENTS

départements

Trois mois. 20 tr.

Six-mois..,,. 40—'

Un an... ro _

L’abonnement d’un an donne droit à la prime gratuit»

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRÔN

ttédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier df, ia publicité
92, Rue Richelieu

ORDRE DE DANSER!

C’est de Madagascar que nous vient la lumière.

Des nouvelles de la dernière fraîcheur nous ap-
prennent que Mme Ranavalo, s’ennuyant au logis,
a eu l'heureuse idée d’ordonner à tous ses officiers
et à toutes ses demoiselles d’honneur d’apprendre la
danse,

Cela vaut évidemment mieux que de faire mettre
ses sujets à la torture, et ce pauvre peuple malgache,
qui jusqu’à présent ne connaissait d’autre divertisse
ment que d’aller au prêche, verrait certainement
sans déplaisir sa souveraine lui imposer, par mesure
générale, la pratique de l'art clisr à Terpsiahore.

11 suffirait d’un décret ainsi conçu :

« Nous, Ranavalo, reine de Madagascar par la
grâce du Soleil, père de l’univers, et grand-croix de
la Légion d’honneur par la gracieuseté de la Répu-
blique française,

» Attendu qu’il y a deux genres de danse, qu’il im-
porte également de cultiver : la danse du bâton, très
salutaire comme correction, quand on l’inflige aux
mauvais sujets; la danse d’agrément, qui a pour
effet d’adoucir les mœurs;

» Attendu que cette dernière est en honneur chez
tontes les nations civilisées, qui la célèbrent et la
chantent sur tous les tons ; qu’en France notamment,
ainsi que nous l’a rapporté le résident général, notre
ami M. Le Myre de Vilers, on lui élève des temples
dénommés Folies, Eclen, etc. ;

» Attendu surtout que tel est notre bon plaisir, et
que jamais nous n’avons eu pour devise :

La danse n’est pas ce que j’aime;

» Décrétons :

» Article 1er. — A partir de ce jour, tous les Mal-
gaches seront tenus d’apprendre à danser.

» Art. 2. — Seront seuls exemp'és de celle obliga-
tion les enfants n’ayant pas en ore atteint l’âge de
cinq ans, et ceux de nos sujets qu’un accident aurait
privés de leurs jambes. Ceux-là devront en faire la
déclaration à notre ministre des finances, qui les fera
danser selon leurs moyens.

» Art. 3. — Pour assurer l’exécution du présent
décret, des danses publiques auront lieu chaque se-
maine en notre royale présence, des revues et des
examens seront passés devant nous. Quiconque ne
saura pas lever le pied selon les règles sera condamné
à des peines sévères, notamment à danser devant le
buffet jusqu’à parfaite exécution des danses connues
sous le nom de polka, mazurka, valse, quadrille.

» Art. 4. — La danse de Saint-Guy est rigoureuse-
ment interdite. La danse dite « de l’anse du panier »
et la danse des écus ne seront tolérées que si elles
sont pratiquées au profit de notre Trésor.

» Art. 5. — Tous nos ministres sont chargés de
l’exécution du présent décret. »

Pour le quart d’heure, en présence du commence-
ment d’exécution qui vient d’avoir lieu, souhaitons
que le grand exemple qui nous arrive de Madagascar
nous serve à nous-mêmes.

La danse vraiment digue de ce nom est trop négli-
gée en France depuis quelque temps. En fait de pas,
nous n’en voyons plus qu’un qui soit encore pra-
tiqué couramment : c’est le pas de clerc. Et celui-là
ne saurait être pour nous faire honneur.

Nous avons trop de sauteurs, pas assez de dan-
seurs. Ce qui ne veut pas dire que les volcans nous
fassent songer plus sérieusement que jadis.

Il appartient à nos nouveaux élus de restaurer le
culte de la danse. Il ne faut pas que la Chambre
actuelle disparaisse sans qu’une loi ait été votée,
qui établisse pour tous les citoyens l’étude gratuite,
obligatoire et laïque de la danse, — ne fût-ce que
pour qu’ils puissent, à leur tour, faire danser les
autres.

Seuls, les boiteux et les paralytiques pourront
prétendre à l’exemption, moyennant redevance.
Tant par tête... et par pied.

Sans doute, comme toujours, malgré'la douceur
du procédé, les cléricaux pousseront les hauts cris ;
le clergé ne sera pas aussi content que feu Mar-
kowski...

Mais si l’on devait, en toutes choses, se préoccu-
per de contenter à la fois le clergé et son père, on
ne réaliserait jamais aucun progrès.

Robert Hyenne.

DE PROFUNDIS...

Notre Exposition universelle s’est, terminée,
comme un feu d’artifice réussi, par un superbe bou-
quet.

Le lendemain de la clôture, de la clôture officielle,
un de nos confrères, poussant l’enthousiasme jus-
qu’au délire, imprimait bravement :

« On pourra dire que l’Exposition finit en plein
triomphe. . »

Et il ajoutait aussitôt :

« Le dernier soir, à huit heures et demie, trente-
deux personnes avaient déjà été conduites à l’infir-
merie. Sur ce nombre, i! y avait sept enfants qui
avaient les bras cassés. Et encore, ce n’étaient là que
les blessés sérieux. Ceux qui n’ont eu que des con-
tusions se sont fait conduire chez eux. »

Merci bien, voilà qui est engageant ! Je m’applaudis
de n’avoir point assisté à ce triomphe.., de la capilo-
tade.

Quoi qu’il en soit, n i ni, c’est fini. Les amateurs
d’écrasement devront aller se faire écrabouiller les
côtes ailleurs. On ferme, on a fermé. Car, vraiment,
il n’est pas possible de considérer comme une ouver-
ture cet entrebâillement de portes par lequel on lais-
fera passer, pendant -quelque temps encore, les
curieux enragés qui voudront voir déménager les
exposants et démolir les pavillons.

Eotre parenthèses, je leur souhaite même beau-
coup de plaisir, à ces visiteurs de l'après-dernière
heure. Je sais bien que tous les goûts sont dans la
nature et qu’il faut que tous les tickets s’écoulent.
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