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Le charivari — 58.1889

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LE CHARIVARI

avaient pas lues. On admire si volontiers de confiance
dans notre pays Panurgisle !

Aucune occasion ne semblait plus propice pour
compter sur un triomphe assuré d'avance.

MM. Jules Carré et Barbier se mirent donc à
l’ouvrage, fiévreusement stimulés par Gonnot,
qu’avait séduit cette idylle à l’ail.

Le soir solennel arriva. Mme Carvalho fut admi-
rable. On rendit jus’ice platoniquement aux mé-
rites musicaux du drame lyrique.

Mais, malgré tout cela, ce ne fut qu’un succès
d'estime.

On trouvait —et la critique n’était pas sans raison
— que l’œuvre manquait de vie théâ'rale. La paru-
tion semblait trop contemplative, trop symphoni-
que.

Puis, conformément à une habitude bien française,
on commençait à vouloir enterrer Gounod sous les
lauriers de son Faust, de ce Faust qu’on avait com-
mencé par méconnaître aussi, et que l’on prenait
maintenant comme point de comparaison pour écra-
ser tout ce que composait le maître.

Aujourd’hui, l’heure a sonné des impartialités plus
sereines ; le temps a fait sa besogne de classement.

Mireille brille définitivement au second rang, mais
d’un assez vif éclat pour être sûre de ne s’éclipser
jamais.

Puis, on nous a tant servi de musique pénible et
anti musicale, on nous a infligé tant de livrets cruel-
lem ml inerte5, que Mireille en est presque devenue
une pièce mouvementée, que la partition paraît
toute vibrante de vie.

Ce qu’il y a de certain, c’est que l’inspiration la
traverse à plusieurs reprises. Ce qu’il y a de certain,
c’est que l’on y sent passer, deux fois au moins, le
frisson spécial qu’éveillent les chefs-d’œuvre.

L’Opéra-Comique doit donc définitivement in-
staller Mireille dans son répertoire traditionnel.

C’est ce que M. Paravey a fait, en donnant à la
reprise de vendredi la solennité exceptionnelle d’une
première.

Comme interprètes, un débutant, M. Clément, dans
le rôle de Vincent, puis Taskin et Fournets.

Du côté des dames, Mlles Simonnet, Chevalier,
Auguez.

La galanterie nous ferait un devoir de commencer
par Mlle Simonnet, quand bien même le mérite de
l’artiste ne nous imposerait pas cet ordre.

Mlle Simonnet compte déjà, à l’Opéra-Comique,
plusieurs créations remarquables et remarquées.

Elle nous a donné une Mireille poétique et ex-
quise, dont la réussite a été complète.

Je demanderais seulement que le mouvement du
célèbre duo fût un peu ralenti. Il perd, à cette accé-
lération, quelque chose de son charme.

Mlle Simonnet avait si bien captivé tout le monde,
qu’on a été ravi de la voir — dénouement modifié —
épouser son Vincent avec autorisation paternelle.

Ce Vincent, c’est M. Clément, lauréat du Conser-
vatoire.

Sa voix, voilée dans le médium, a des intonations
qui rappellent parfois Cooper des Variétés. C’est un
ténor gentillet, plein de bo i vouloir, et qui s’est tiré
d’affaire avec adresse. Je ne lui conseille toutefois
pas de forcer son talent et de vouloir aborder les
grands premiers rôles de son emploi.

Mlle Auguez a détaillé irréprochablement les cou-
plets bissés du petit pâtre.

Mlle Chevalier a eu sa large part de bravos dans le
rôle de la sorcière pour le bon motif.

M. Taskin a poussé le naturalisme un peu loin en
nou3 montrant à nu ses genoux, qu’il avait noircis
pour mieux représenter l’hirsute Ourias mais il
chante avec son énergie habituelle.

La mise en scène a la couleur locale qu’il faut.

L’orchestre de Danbé compte une victoire de plus.

Bref, celte nouvelle version de Mireille allégée —
on a coupé deux tableaux assombrissants — aura, je
crois, l’approbation définitive des dilettanli.

Elle condense un sujet tant soit peu monocorde et
joue ainsi à qui perd gagne.

Pierre Vcron,

CHRONIQUE DU JOUR


CASSIS ET PRUNELLE, LEJAY-LAGOUTE

Le folk devient général, et le Salon au Champ de
Mars est unanimement conspué.

La Soc clé des Artistes libres a mémo voté une éner-
gique prolestalioD, que son président B u tlioldi a ap-
puyée, dans une interview, do ces considérants typi-
ques :

« On a proposé aux artistes d’installer l'Exposition
dans la galerie Rapp ; mais, outre que celle galerie
« jouit » d’uu mauvais jour, la dispersion des œuvres
empêcherait toute coropirai-mn. Les visiteurs de l’Ex- '
position universelle s’en sont bien rendu compte; ils
n’ont pu se faire une idée complète du talent de nos
grands sculp'eurs. et pourtant il y avait, exposés, des
morceaux d’une importance capitale.

» Réserver à la sculpture les salons intérieurs du rez-
de-chaussée ? Autant mettre les statues dans une ca ve ;
on ne les verrait pas. »

Approuvé.

6ds VINS B°tUMACONB E. ETJTHU-CÈHY, Dijon

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PAGES D’ALBUM

M. Bartholdi a ajouté :

« Notre Société n’a qu’à se féliciter d’avoir ie Palais
de l’Industrie pour son Exposition annuelle : la lumière
y est telle qu’on peut la souhaiter ; le public vient en
foule et les recettes sont grandes. Pourquoi faire une
expérience qui peut nous être défavorable? Le public
est routinier ; il a coutume do prendre le chemin agréa-
ble des Champs-Elysées pour aller au Salon. On dit :
« Il changera d’habitude comme ii en a déjà changé. »
Mais sait-on s’il lui plaira d’en contracter une nou-
velle? Et, s'il refuse, nous serons obligés de rev -nir au
Palais de l’Industrie. L’effet sera manqué et nous en
pâtirons.

» On ne conçoit pas qu’un homme bien portant s’a 1-
ministre des drogues. Eh bien, c’est ce que nous ferions
si nous allions au Champ de Mars. »

Bien conclu.

Dlons, M. Alphand, il faut renoncer à cette turlu-
taine.

Sans quoi vous finiriez par ressembler à ces auteurs
qui, ayant ou un saul succès en leur vie, le rabâchent
éternellement et veulent le faire reprendre sous tous les
prétextes.

Ce n’est pas votre cas.

Raison d3 plus pour ne pas vous donner l’appare nce
de ces radotards.

Le commerce le plus intime avec un homme ne
suffit pas pour le bieu connaître, si Ton n’est, outre
cela, analyste et observateur.

X

Eùt-il vécu cent ans, l’homme qui se retourne
pour regarder sa vie derrière lui, l’aperçoit plus
courte que le sillon du laboureur.

X

La femme pleure si facilement, si souvent’,elavec j
une satisfaction de soulagement si évidente, qu’on
est tenté de se demander s’il n’est pas charitable de
lui fournir de temps en temps une occasion de pleu-
rer.

X

Le Progrès, qui trouve mauvais tout ce qui existe •
et ne rêve que de le changer, est forcément pessi-
miste.

X

Il paraît que cela régénère la France et élève le ni-
veau de l’art, quand on met en scène, comme dans la
dernière pièce du Théâtre-Libre, un père et un fils s’ar-
rangeant à l’amiable pour partager la même maîtresse,
et qu’il faut être très fier d’être Français lorsque M. An-
toine nous moralise ainsi.

Eh bi n, non, j-c ne serai jamais de cette paroisse-là!

Minute!... Je suis partisan de la liberté absolue. Que
chacun, à ses risques et périls, fasse de ces expérienees-
là, je veux bien.

C’est le public qui est le coupable, quand il encou-
rage.

Mais où la chose deviendrait monstrueuse, c’est si,
comme on Ta piétendu, M. An'oiue demandait pour ce
genre de mécénismc une subvention, et l’obtenait.

Ce serait alors l’Etat qui patronnerait celle spécialité.

Ah! dod, alors!... Ah! non!

Un réjouissant album que celui de Grosclaude, illus-
tré par Caran d’Ache.

Les Joies du plein ac\ que promet le titre, sont joyeu-
ses, en effet.

On retrouve là l’humour qui a fait de Fauteur un des
maîtres du rire.

Constater que l’album est édité par la librairie Plon,
c’est dire qu’il est élégamment et artistiquement mis en
scène.

Le peintre de mœurs doit faire des portraits vrais,
au risque de voir quelques individualités s’y recon-
naître. La nature crée des types et ne fait pas d’al-
lusions.

X

Si tout paraît grand dans la nature, c’est que
l’homme y est bien petit.

X

Ne prenez pas votre maîtresse trop bas.

A Paris surtout, où elle peut devenir votre femœ®
si facilement.

X

C’est centupler le prix d’un service que Tètfe ls
premier à l’offrir, avant de se le laisser detm-ndef-

Paul Courty.

BOURSE-EXPRESS

Décidément, les cabs ne pénétreront jamais dans les
mœurs françaises.

Avant l’Exposition, on nous en avait annoncé une
splendide série.

Il fut même parlé d’une émission solennelle.

L’actionnaire a récalcitré sans doute.

— Que voulez-vous ! disait hier un ami de l’à-pro-
pos, ii ne s’e-t pas laissé séduire par ce prétendu cab
de Bonue-Espérance.

Le plus gai des veufs que Z..., bien qu’il n’ait perdu
sa femme que depuis six semaines.

On le félicitait d’avoir su ainsi prendre le dessus.

— Mon Dieu! fit-il avec candeur, je n’ai jamais été
l’esclave de mes habitudes.

André Laroche.
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