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Le charivari — 61.1892

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Janvier
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0005
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SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE

Pris du Muméro : centimes

VENDREDI Ie* JANVIER 1892

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PAIUS

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Politique. Littéraire et Artistique

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Politique. Littéraire et Artistique

l’iiiiuo: \ Eli ON

li é <1 a e I e <1 r en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, feiimiur de i.a ruBucrrà
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

Les ateliers étant fermés aujourd'hui, Jour
de l'An, le Charivari ne paraîtra pas demain
samedi.

BULLETIN POLITIQUE

Un incident a passé inaperçu, au milieu de la
cohue jour-de-l’anesque, qui pourtant méritait,
vu sa singularité, d’être relevé par la presse.

Esclave fîd !e des traditions, le bureau de l’A-
cadémie s’est transporté à l’Elysée. Qu’allait-il y
faire? Présenter à M. Carnot, président de la Ré-
publique, un nouvel élu.

Or, cet élu étant M. de Freycinet en personne,
la présentation prenait, il faut en convenir, un
aspect quelque peu mystificateur.

Vous vous rappelez, dans Molière, Maître-Jac-
ques endossant tour à tour la houppelande du co-
cher ou ceignant le tablier blanc du chef de cui-
sine.

La cérémonie de l’autre jour n’était pas sans
analogie avec cette scène à métamorphoses. M. de
Freycinet aurait pu dire au chef de l’Etat :

— Est-ce à l’académicien, au guerrier ou au
premier ministre que vous voulez parler?

La scène aurait même pu s’orner de travestis-
sements instantanés, comme dans les pantomimes
du Cirque.

On paraît s’être abstenu de ces mises en scène
qui auraient égayé un peu la monotonie de la
présentation banale. C’est à regretter.

Tâche tout de même bien compliquée pour une
seule personne, que celle de M. de Freycinet,
homo triplex. Tout le monde, hormis ses flat-
teurs, est d’accord pour trouver qu’il aurait
bien fait de prouver qu’il sait se borner, au lieu
de chercher vainement à montrer qu’il sait
écrire.

C’est chose faite. Le bon douzième provisoire
a opéré son entrée officielle dans le monde. Et
aucun cataclysme ne semble en être résulté jus-
qu’à présent.

Pourtant on continue à dauber férocement sur
ce pauvre Sénat. Il y aurait à écrire là-dessus
une légende qui rappellerait quelque peu l’his-
toire fantaisiste du Paradis terrestre.

Dans ce Paradis, la légende raconte que le Père
éternel plaça d’un côté un pommier, de l’autre des
gens à qui il avait mis des dents dans la bouche
et qu’il leur dit :

— Vous vous figurez peut-être que ces pom-
mes ont été faites pour être croquées par ces
dents? Eh bien, pas du tout ; si les dents croquent,
vous serez damnés pour l’éternité et expulsés
honteusement d’ici.

Quoique ce ne soit pas précisément par le sys-

tème dentaire que brillent nos sénateurs en gé-
néral, l’analogie reste frappante.

On leur dit :

— Voici un budget d’une par,., voici de l’autre
le droit de contrôle. Mais si vous exercez ce droit
sur ce budget, on vous abolira.

Le Sénat paraît s’être lassé, à la fin, de ces
menaces burlesques; il contrôlera quand même
cette fois. Et soyez sûrs que ceux qui prétendent
tout casser ne casseront rien du tout, parce que
s’ils donnaient un seul coup de pioche dans la
Constitution, elle serait capable, vu son impar-
faite solidité, de s’écrouler tou ; entière et de les
ensevelir eux-mêmes sous les décombres.

Pierre Véron.

1

LE QUATRAIN D’HIER

Monsieur Engel s’est fait sauveteur d'opéras.
Ah! si les Cabinets, en posture critique,
Pouvaient ainsi toujours se tirer d'embarras !
On demande à la Chambre un Engel politique.

SIFFLET.

?????

H H H * H

C’est le jeu des questions qui recommence.

L’humanité la plus civilisée s’amuse beaucoup
à ce jeu-là, qu’elle s’ingénie à varier le plus pos-
sible.

A l’époque des étrennes surtout, la petite ma-
nie s’accentue.

Il semble que l’an nouveau, dressant sa sil-
houette obscure à l’horizon, invite aux hypothè-
ses et provoque les inquiétudes.

Toutefois, parmi les questions qu’on caialogue
vers cette époque, il en est peu d’inattendues.

A part quelques petites métamorphoses n’enga-
geant pas le « fond », on revoit d’anciennes con-
naissances,

Entre toutes, la plus inévitable, vous le devi-
nez, c’est la question d’Orient, qui se présente
cette fois sous le titre de question bulgare.

La question d’Orient constitue, si j ’ose m’expri-
mer ainsi, — et j’ose, — comme la grande comète
périodique du firmament politique du xix'jjsiècle.

Elle reparaît tous les douze mois avec la régu-
larité d’une cote d’imposition.

Son aspect ne varie guère.Le «noyau» est tou-
jours formé d’un croissant plus ou moins turc.
Quant à la « queue », c’est bien le plus formi-
dable méli-mélo de nébulosités qu’on puisse rê-
ver, ou plutôt « cauchemarder ».

Les astronomes de la diplomatie ont usé là-des-
sus des milliers de théories. Mais, malgré leurs
airs précieux et leurs fins sourires, ils en sont
encore à chercher une explication.

Quant au public, lui, bon enfant toujours, il
reste bouche bée devant le phénomème inéluc-
tablement annuel, s’attendant chaque fois aux
plus terribles catastrophes.

En réalité, personne n’a jamais rien compris à
la question d’Orient, et personne probablement
n’y comprendra jamais rien.

On dit bien qu’il y a là-dedans du roumain, du
bulgare, du polonais, du hongrois, de l’autri-
chien, du grec, de l'ottoman, etc., et pas mal de
russe. Mais ces notions, révélées par une analyse
spectrale simple, ne concluent pas et n’appren-
nent pas grand’chose.

Ce qu’011 ne peut nier, par exemple, c’est que
la question d’Orient 11e soit un magnifique sujet
de conversation et un superbe sujet d’articles, de
conférences et de protocoles.

Sans elle, on se demande à quoi servirait la di-
plomatie, et ce que deviendrait la bibliothèque
internationale des Livres jaunes, bleus ou rouges
qui, sous prétexte de politique étrangère, ser-
vent à tous les gouvernements de lanterne magi-
que, destinée à amuser les peuples et à leur en
faire voir de toutes les couleurs.

Cela suffit, du reste, pour faire apprécier sa
raison d’être et son utilité.

Le besoin d’inquiétude est aussi impérieux que
n’importe quel besoin.

Il est donc heureux, en somme, que la question
d’Orient vienne à point pour le satisfaire.

Si elle n’existait pas, la mignonne, il faudrait
l’inventer.

Et ce serait rudement difficile !

Maurice Dancourt..

LE LINGE RÉVÉLATEUR

Nous n’en avons pas fini avec la serviette
d’Ànastay ; car, des documents de la cause, il ap-
pert que le drame du boulevard du Temple
pourrait se sous-intituler : L’affaire aux trois
serviettes.

Il y a d’abord celle qu’Anastay dit n’avoir
jamais eue et que tout le monde déclarait pour-
tant lui avoir vue sous le bras. Cette pièce ima-
ginaire est de nature à mettre la justice en
garde contre les indications qu’elle accueille si
volontiers.

Il y a ensuite la serviette — très réelle, celle-
là — dont l’assassin s’est servi, dans un chalet de
nécessité, pour faire disparaître le sang qui
souillait la manche de son pardessus.Elle figurera
sans doute parmi les pièces à conviction, et peut-
être fournira-t-elle à l’organe de la vindicte pu-
blique un pathétique eflet d’éloquence.
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