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Le charivari — 61.1892

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Novembre
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LE CHARIVARI

Le CHARIVARI commencera, à dater du
15 novembre, plusieurs nouvelles et piquantes
suites d’articles dont voici les titres :

RIMES POUR RIRE, par PIERRE VÉRON.

LA SCÈNE A FAIRE, actualités comiques, i
par JEAN RALPH.

VOYAGES AUTOUR DE NOS CHAM-
BRES, par ANDRÉ LAROCHE.

CHIQUENAUDES, par NIOK.

LA VÉLOTYPIE, portraits à la minute, par
SURITO.

Le CHARIVARI reprendra aussi, le 15 no-
vembre, la publication de sa série quotidienne

LE QUATRAIN D’HIER

par

SIFFLET

mvm m mewm

De nos jours, on dit volontiers d’un polisson,
d’un faiseur de dupes, d’un fainéant tout à ses
vices et à ses appétits :

— C’est un inconscient 1

Nous admettrions tout au plus, et encore à
l’état d’exception, cette fade apologie, pour le
coup de poignard d’un être en fureur; mais pour
toute une carrière de plate canaillerie... non!

Avocats de l’inconscience,votre client, mobile,
dites-vous, à tous les souffles, a-t-il jamais tourné
du côté de l’honneur et de la probité?... S’est-il
jamais avisé de réparer une des ruines qu’il a
faites, de restituer rien de ce qu’il a dérobé?...
Non.

Eh bien, alors, nous sommes simplement de-
vant le drôle punissable, déjà classé par nos
pères.

X

Se plaindre est l’état d’âme, et, si l’on peut
dire, la vocation propre d’une certaine catégo-
rie de personnes.

Si, croyant faire une bonne action, vous vengez
leur querelle, ou tentez de supprimer la cause
de leurs doléances, c’est alors, de leur part, con-
tre vous qui vous mêlez de ce qui ne vous re-
garde pas, une exaspération voisine de la haine.

X

Je mesure un homme, au moral, non d’après ce
qu’il croit sincèrement, — puisque cela je l’igno-
rerai toujours, — mais d’après ce qu’il fait sem-
blant de croire devant moi.

X

Un homme, qui n’est certes pas un misogyne,
me disait que, venant de passer, à la suite d’un
accident, près d’une année dans un intérieur ex-
clusivement composé de femmes, il avait fini par
éprouver une stagnation, un arrêt, un improgrès,
qui le plongeaient dans un sentiment de pre-
mière enfance ou d’extrême vieillesse.

X

J’ai trouvé quelque agrément à ce mot un peu
subtil, mais dit sans prétention :

*— Alors, c’est donc un menteur?

— Non, pas précisément; mais c’est un homme
qui n’a pas la température de la vérité.

Louis Dépret.

CHRONIQUE DU JOUR

Nous avons une nouvelle ligue.

Celle-là ne s’occupe pas de propager la vertu. Le
fiasco obtenu par l’autre l'on aurait dégoûtée.

La ligue actuelle est française et ornithophile.

Si vous avez oublié votre Jardin des racines grec-
ques, je ne vous cacherai pas que le mot ornitho-
phile veut dire : qui aime les oiseaux.

Quoique le poète ait prétendu que Dieu donne à
ces petits pâture et protection, il paraît que la dé-
population sévit aussi de ce côté-là. Et ferme !

Les uns emploient les traquenards, les autres la
noix vomique, sans compter les traquets, trébuchets,
bâtons fendus, filets, lacets, collets, pantières ..
Ouf!

Vous pensez qu'avec tous ces moyens de destruc-
tion, les infortunées victimes ne peuvent échappera
leurs implacables ennemis.

d’ascension fantaisiste du côté de la butte Mont-
martre.

Là, entrée au Moulin-Rouge. Une partie de concert
continuellement renouvelée, — comme premier ré-
gal, — sans parler du Pétomane, dans son nouveau
répertoire (sic).

Comme second régal, le bal, avec les étoiles de la
chorégraphie cascadeuse, serpentineries en tout
genre, froufrous de dessous suggestifs.

Là-dessus, vous ôtes sûr d’une nuit peuplée de
rêves riants, j’en réponds.

Père et fils dans le mouvement.

Le fils potassant son bachot. Le père, c'ubman
fêtard.

Entre eux ce fragment de dialogue :

— Dis donc, papa. Est-ce que tu aimais bi< n les
femmes, quand tu étais jeune?

— Mon garçon, tu verras plus tard que c’est quand
on n’est plus jeune qu’on se met à les aimer le plus.

C’est pour lutter contre ces ennemis-lâ que la
Ligue ornithophile se fonde.

Elle va provoquer des pétitions, publier un journal,
pour sauver les oiseaux, qu’elle appelle en ses
statuts des filtres aériens

Comme vous le voyez, la sentimentalité poétique
est étrangère à l’événement.

C’est dans un intérêt pratique que la ligue opère.

Elle aime les oiseaux, non pour leur ramage ou
leur plumage, mais parce qu’ils sont mangeurs
d’insectes et de vers blancs.

On est fin de siècle ou on ne l’est pas.

N’importe 1 Nous faisons des vœux pour que les
oiseaux soient sauvés à n’importe quel titre.

C’est si gentil, leurs piaulements! Ça fait si bien
au ciel, leurs zigzags onduleux!

Et ils mangent les vers, par-déssus le marché.

C’est complet. Utile dulc.i.

La Panthéonade finit en queue de poisson.

C’est à qui n’en voudra plus.

La famille Lamartine a refusé, après la famille
Thiers.

Et, par surcroît, voici un amendement qui stipule
qu’on ne pourra transférer personne au Panthéon,
si ce n’est, au minimum, vingt-cinq ans après la
mort.

Un bon vote qui enverra le tout promener, il n’y
a que ça d’intelligent et de pratique.

Allons! il faut en prendre son parti.

Pas plus cette fois que les autres, on ne trouvera
l’assassin de la femme coupée en morceaux.

Est-ce que ce genre d’opération porterait chance
aux scélérats? Voilà déjà plusieurs exemples d’im-
punité assurés à des spécialistes de ce genre.

Simple coïncidence, sans doute, mais curieuse
tout de môme.

Pour la vingt-cinquième fois, on reparle de bâtir,
dans les parages de l'avenue Marigny, un abri pour
les collectionneurs de timbres-poste.

Il paraît vraisemblable qu’on s'en tiendra encore
à un vague projet

C'est, en général, ainsi que toutes les propositions
avortent aujourd’hui.

En ce qui concerne celle-ci, nous dirons franche-
ment qu’un ajournement nouveau ne nous navrerait
pas.

Je ne demanderais pas mieux qu’on préservât les
timbrophiles de la pleurésie et du coryza.

Mais qu’on les mette ailleurs!

Les Champs-Elysées sont déjà absurdement en-
combrés de bâtisses, de hangars, de pavillons. Il
finira par n’en rester plus rien!

O mes illusions ! Une légende encore qui s’en va.

Un des revenants du Dahomey affirme que des
observations médicales ont permis de constater sur
des amazones tuées là-bas qu’elles n’ont rien de
commun avec la légendaire demoiselle de Belleville.

Croyez donc à la vertu des femmes — même quand
cette vertu est armée!

Abus de l’actualité.

Un gargotier de banlieue vient de modifier son
enseigne.

A ces mots : Au lapin sauté, il a substitué ceux-
ci : Au lapin dynamité.

Programme d’une soirée où il n’y a pas de non-
valeurs.

D’abord un bon dîner au Café Riche, dont la cui-
sine et la cave restent au premier rang parmi les
plus appréciées.

Puis, le verre de vieille fine — et le Café Riche en
a de fameuse — ayant été dûment siroté, un brin

On cause famille devant Boireau.

— Moi, dit-il, j’ai toujours adoré les enfants.

— Et vous n’en avez jamais eu?

— Non, comtesse... Pour pouvoir continuer à les
adorer.

Il paraît que ce pauvre baron de X... n’a plus la
fougue amoureuse de jadis.

Dame! les années de campagne galante comptent
double.

Hier, il s’épanchait, à ce sujet, dans le sein d'un
ami.

Et avec mélancolie :

— Désolant, mon cher... Quand je suis en tète-à-
tète, je commence à bégayer!

André Laroche.

PLUME HUMBOLDT

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COURRIER DE VOYAGE

Monte-Carlo, 11 novembre.

Donc me voici installé, pour la saison, sur la
côte d’azur, le pays du J’y suis, j’y reste.

Et il faut croire que beaucoup de gens parta-
gent mes préférences, car déjà les hôtels sont
peuplés et les villas louées.

La statistique officielle constate, d’ailleurs, un
surplus de 3,500 voyageurs pour le seul mois
d’octobre.

Tout près de 40,000 touristes sont venus rendre
visite à Monaco.

Que sera-ce dans le mois de pleine saison?

Voici, du reste, que cette saison va mettre en
mouvement ses attractions successives.

Le 24, commenceront les célèbres concerts clas-
siques du jeudi.

Puis viendront les concerts internationaux, au
nombre de quatorze.

Puis le défilé des soirées théâtrales, au pro-
gramme constellé.

En attendant, lundi et mardi, les réjouissances
publiques motivées par la fête du prince.

Le premier jour, feu d’artifice et retraite aux
flambeaux à Monaco même. Le second, fête de
nuit, concert, illuminations à Monte-Carlo.

Les chemins de fer, qui ont organisé leur ser-
vice d’hiver depuis le 3 novembre, vont nous
amener des foules compactes.

A ce propos, signalons aux excursionnistes un
nouveau train qui circulera deux fois la semaine,
à onze heures trente le soir, pour ramener, de
Monte-Carlo à Nice, les attardés.

Le prologue promet donc un hiver à l’éclat
exceptionnel.

De loin, je tâcherai de vous en faire goûter les
multiples surprises.

E. Villiers.
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