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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 1) — Paris, 1783 [Cicognara, 2479-I-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29074#0904

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lA

CHRONOLOGIE HISTORIQUE

ROIS D’OVIEDO.

grande obscurité sur l’Histoire d’Espagne.
Alfonse fit peu de conquêtes > mais il réta-
blit & repeupla plusieurs villes de ses Etats,
qui étoient prelque désertes. Sous le régne
de ce Prince, ©n découvrit à Compostelle,
en 808 selon les uns, en 816 suivant les
autres , un Corps saint, que les Espagnols
ont prétendu, jusqu’à nos jours , être celui
de S. Jacques le Majeur. Alfonse fit cons-
ttuire, en l’honneur de ce Saint, à Compo-
stelle, une Eglise où le corps fut déposé.
Elle n’étoit d’abord que de briques ; mais
dans la suite elle devint un Temple magni-
fique, où la dévotion attiroit des pélerins
de toute part. On voit même par le Poeme
des A£les des Apôtres de Walafride Srrabon
que cette dévotion avoit commencé à l’an
840 au plus tard. Sur la fin de 842 , Alfonse
meurt, après un régne de 51 ans , dans un
âge très avancé, sans laisïer de lignée, ayant
toujours vécu dans la continence 3 ce qui
lui a fait donner ie surnom de Chaste.

R A M I R E I.

842. Ramire I, fils deBermude, dési-
gné iucceiTeur d’Alfonse dès l’an 835, ètoit
absent lorsque ce Roi mourut. Népotien, le
principai Officier de ia Cour, profite de
l’absence de Ramire , & usurpe la Couronne
i’an 8423 mais à l’approche de Ramire, Né-
potien est abandonné de ses troupes , &
prend la fuite : il est arrêté & conduit à
Ramire, qui le relegue dans un Monastere,
après iui avoir fait arracher les yeux. L’an
846 , Ramire taiile en pieces l’armée d’Ab-
dérame. En mémoire de cet événement, il
bâtit, l’an 847, deuxEglises, l’une en l’hon-
neur de S. Michel, l’autre sous l’invocation
de la Sainte Vierge. L’an 848 , il découvre
une conjuration formée contre lui, & punit
de mort Piniola, qui en étoit le chef, &
7 fils qu’il avoit. L’an 8yo , Ramire meurt
fort âgé, le 1 Févricr, après avoir régné
giorieusement i’espace de 7 ans.

ORDOGNO I.

850. Ordogno I, fils de Ramire & de
Dona Paterne, sa premiere épouse , procla-
mé Roi & coliégue de son pere dès l’an 847,
iui succede en 850. Ce Prince , marchant
sur les traces du Roi, son pere, se rend
également recommandable par sa piété &
par ses expioits militaires. Ayant été battu
par ies Maures en 851 , il fortifia , pour
arrêter ieurs progrès, les vilies de Léon &
d’Astorga, où, l’an 8 56, il mit des Evêques.
L’année suivante, il asiîége Abbayda, taiiie
en pieces l’armée de Mousa , qui venoit au
secours, & force' la place qu’il fait démolir.
La conquéte qu’il fit de Salamanque en 862,
pendant que Mahomet aisiégeoit Mérida ré-
voltée , fut une des plus glorieuses époques
de son régne. Voulant assurer le trône dans
sa Maison , il engage ies Seigneurs en 863
à reconnoître pour Roi son fils Alfonse,
& à iui prêter serment de fîdélité. L’an 8 ,

combat naval, où la ssotte d’Ordogno a I’a-
vantage sur celie des Mahométans qui médi-
toient une descente dans la Galice. L’an 866,

ROIS D E NAVARRE.

LmNa varre y jitu.cc entre les Pyrenccs & L ILbre , eji un puys tnontueux, dc tout
tcms habité par des peuples indigenes, que Plinele Vieuxnommetantôt Vaccées,
tantôt Vajsées, & que Strabon, suivi de la plupart des Ecrivains, appelle Vas-
cons. Les Carthaginois, sous la conduite d‘Annibai, n ayant point étendu leurs
conquêtes en Espagne au-deld de VEbre, les Vascons & les autres peuples espa-
gnols placés en-defa de ce fleuve par rapport a nous, se maintinrent dans Leur in-
dépendance. Mais apr'es que les Romains eurent chajsé d’Espagne les Carthagi-
nois & soumis tout ce vasse pays, on ignore Le traitement quils sirent aux Na-
varrois ou Vascons ; car ils nefurent pas unisormes dans La maniere dont iLs en
userent envers Les dijsérens peuples qui habitoient CEspagne. Refurent-ils ceux
dont nous parLons comme aLLiés, leur accorderent-iLs Le droit de Bourgeoisie ro-
maine, celui du Latium , ou le droit italique, les rendirent-ils enssn tributaires ?
C‘ess surquoi Vantiquité ne sournit aucune Lumiere. Mais nous voyons que le
GénéraL Sertorius, poursuivi par Sytla, s‘étant retiré en Espagne, les Vascons,
entre autres peupLes, s‘attacherent d sa sortune, & Lui demeurerent sideles jusqu'a
l’assassinat commis fur sa personne , Van 7 3 avant J. C., par Le traître Perpenna,
Vun de ses principaux Officiers. Les Vascons passerent ensuite dans Le pani de
Pompée, & Le servirent avec valeur contre Jules César, son compétiteur, dans
la guerre civile dont VEspagnefut le théâtre. Mais la fortune de ce dernier
Vayant emporté, La méme révoLution qui donna un maître d Rome, soumit Les
Vascons a cette capitale de L' Univers. Its s‘étendirent enfuite dans VALava & la
Bureba , qui sont partie de la Biscaye, & nous Les voyons même, du tems de
Pline Le Vieux, établis dans VAquitaine. ( Piine, Liv. 4, c. ii>. ) On comptoit
alorsplusseurs Vasconies dont la Navarre étoit La principale. Vespasien, L'an 70 de
J. C., ayant accordé a toute VEspagne, universæ Hispaniæ, seion Le mcme Auteur
( Liv. 3, c. 3, ) le droit du Latium , le plus avantageux apres le droit de Bour-
geoisie romaine , Les Navarroisparticiperent a cet avantage, qui s’accrut encore
lorsque Caracalla eut rendu ce droit de Bourgeoisie commun d toutes Les Provinces
de VEmpire.

On ignore sidans l’invasion saite de la Province Tarragonoise par Les Suevcs,
la Navarre sût comprise. Ce qu’üy a de certain , c’efl que Les Vascons désendi-
rent vaiLlamment Leur libe>té contre Rechiaire, qui, ayant pénétré dans leur
pays , y sit le ravage. Rechiarius, dit ldace fur L’an 448 , Vasconias deprædatur.
Mais ravager, comme on Va obfervé avant nous , ncsspoint subjuguer. L‘as-
sujettissement des Navarrois aux Visigoths n’ess pas moins équivoque. Eu ic , en
466 , sit la conquête de Pampelune fatis qu’ilparoisfe néanmoins avoir attaqué
Lespays montueux b inaccessbLes de la Navarre LcuvigiLde , en 581 , contrai-
gnit les Viscons d’ Alava de s’expatrier & d’aller chercher une retraite en Aqui-
taine. Wamba, fuivant Rodenc de ToLede ( Liv 3, c. 3, ) dompta ceux de
Cantabrie & Les rendit tributaires comme i/s Vctoient fous ses prédécesseurs. Tout
ceLaess étranger aux Navarrois > &LeP. Moret Investigacioneshistoricas, L. 2, )
a raison de dire quils ont presque toujours été Lïbres sous Vempire des Romains ,
& jamais n'ont été asservis sous ceiui des Visigoths. Ils rendirent également
inutiles Les entreprises que les Maures sirent sur Leur Liberté. Mais , Van 778 ,
Charlemagne ayant passé Les Pyrénées , sit la conquête de Pampelune & de La
Navarre ,suivant Le Moine ae S. Cybar, conquête dont Les Navarrois se venge-
rent sur son armée quils taiLLerent en pieces dans La vaUée de Roncevaux, comme
iLLa ramenoit en France. S’étant depuis aLLiés aux Maures , ils se réconcüie-
rent, Van 806, avec Louis Le Debonnaire , Roi d‘Aquitaine , in amicitiam
recepti sunt. ( Eginhart. ) Mais les Navarrois ayant depuis renouvellé leur
alLiance avec Les Insideles , L&uis envoya dans La Navarre A^nar ou Asinaire,
Lomtedela Gascogne citérieure, & Ebles, pour réduire cepays. ILs y réussirent ;
mais en revenant ils surent enveioppés sur Le sommct des Pyrénées par Les Navar-
rois qui mirent en déroute Leurs troupes, prirent Les deux Chess, envoyerent Ebles
auRoi de Cordoue, & rendirent La liberté a son collégue, parce quiL étoit de leur
race. ( Vit. Ludov. Pii, c. 3 6. ) A^nar s’étant depuis révolté contreLe RoiPepin,
mourut, Van 856, d‘une mort horribLe, disent Les Annales de S. Bcrtin. Apres
sa mort, Sanche-Sancion , son srere, disent Les mèmes Annales, s’empara,
malgré Pepin, de son Comté, dissérent de La Navarre puisqu il étoit dans la
Gascogne citérieure.

1L paroît que Sanche-Sancion s’étant sauvédans la Navarre ensut é!u Comtepar
les Seigneurs du pays comme étant Leur parent. Garcie , son sils, Le remplaya,
l’an 85-3 ,seLon Ferreras. Celui-ci ayant épousé La siLLe de Mousa, cette alliance ,
dit le même Auteur , Lui couta la vie qu’iLperdit en 857.

G ARC IE-XIMENEZ, I Roi de Navarre.

857. Garcie-Ximenez succede à Garcie, son pere. II eut d’abord ie même

titre que lui, selon Ferréras, 8c le porta jusques vers l’an 860, qu’il fut proclamé

Roi. Mais M. d’Hermilly croit pius volontiers que Garcie-Ximenez fut décoré

ROIS D E CORDOUE.

Guadalquivir. Cordoueetpresquetoutel’Andalousie, reconnoissent
Abdérame pour leur Souverain. Sa domination s’étendit en peu de
tems sur toutel’Espagnesoumiseaux Mahométans. L’an y5y, il as-
siegele Vice-Roi Juzif dans Grenade, et le contraint de lui promettre
obéissance et fidélité. Cette soumission forcée dura peu. L’an 758,
Juzifse révolte : mais battu et poursuivi par Abdérame , il est obligé
de serefugier à Tolede, dont les habitans lui coupentla tète, etl’en-

Ivoient au vainqueur , dans la crainte d’être punis comme partisans
de sa rebellion. Cette mort ayant asfermi la Couronne sur la tête
d Abdéraine, il prend le titre d'Emir-el MoumLnim, ou de Miramolin,

qui veut dire, suprême Seigneur des Croyans. II établit le siége de
son Empire à Cordoue, dont il augmenta les fortifications, et qu’il
embellit par un palais magnifique, et par une superbe Mosquée,
construite sur le modele de celle de Damas. La moitié de cet édifîce
subsiste encore de nos jours, et forme la Cathédrale de Cordoue.
Au rnilieu de ces occupations, Abdérame étoit continuellement har-
celé par des rëvoltes, quise succédoient les unes aux autres. II eut
aussi des guerres fréquentes avedesPrincesChrétiens. Ce fut contre
lui que Charlemagne, à la sollicitation des Gouverneurs de Sara-
gosse etd’Aragon, marcha l’an 778. Cette fameuseexpédition si cé-
 
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