SALON DE 1781
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N° 312. Saint Boch'intercédant la Vierge pour la guérison des pestiférés.
Ce tableau est de 8 pieds de haut sur 6 de large.
Cet ouvrage fut aussi goûté à Paris qu’à Rome. Tout le monde admira le groupe des
pestiférés. On fut frappé de Ponction du saint Rock atteint lui-même de l’affreuse maladie,
mais on signala le peu de transparence de la gloire qui entoure la Vierge, et l’on regretta
que la dimension du tableau eût forcé le peintre à sacrifier les groupes accessoires. On lui
reconnut volontiers de l’idée, de l’originalité, sans ces réminiscences qui se rencontrent
souvent dans les œuvres d’artistes qui ont travaillé en Italie.
N° 313. Le portrait de M. le comte Potocki a cher al,
D’environ 9 pieds de haut sur 7 de large.
Nous avons raconté dans quelles circonstances ce portrait fut demandé à David. Il s'en
inspira pour la composition. Le comte, décoré du grand cordon bleu de l’Aigle blanc de
Pologne, est représenté en manches de chemise, comme un homme qui, pour un instant, a
mis habit bas. Il salue l’assemblée de son chapeau. Son cheval blanc, effrayé par un chien
danois qui s’élance en aboyant, s’arrête en baissant la tête. Un morceau d’architecture figu-
rant un manège forme le fond du tableau.
Dans les mémoires de Bachaumont, où les articles sur le Salon et sur David occupent
une place importante, on dit qu’on voyait dans l’atelier du peintre ce tableau qui n’avait pu
être exposé; peut-être ne le fut-il que tardivement, car le Mercure de France en parle à la
date d’octobre. Les deux critiques louent sans réserve cette peinture à peine connue en
France. Ils s’étendent sur la composition qui fait éclater la supériorité que l’étude de la pein-
ture d’histoire donne pour traiter le portrait. Ils constatent le beau dessin du cheval, le
parfait accord du cavalier et de sa monture. Ces observations ont été complètement confir-
mées par des amateurs éclairés qui, il y a peu de temps, ont vu ce magnifique portrait dans
le grand salon du château de Villanowa, près Varsovie.
N° 314. Les Funérailles de Patrocle, esquisse.
N° 31b. Trois sigures académiques, dont une présente un saint Jérôme.
Ces deux numéros se composaient des envois de Rome exécutés pour satisfaire aux
conditions de la Pension. Le jugement du public confirma celui de T Académie.
N° 316. Femme allaitant son enfant.
N° 317. Une tête de vieillard.
N° 318. Plusieurs autres études sous le même numéro.
L’ensemble de cette exposition produisit une vive impression. Le succès de David et de
plusieurs autres jeunes artistes suggère aux écrivains l’espoir que le règne de Louis XVI
sera le signal de la renaissance des arts. La foule qui visitait le Salon, applaudissait
aux louanges des connaisseurs, car un jour, ayant reconnu l’auteur du Bélisaire, elle
le porta en triomphe. Sedaine était témoin de cette ovation, et à son ami ému qui courut
l’embrasser il dit : « Vous venez de recevoir le plus bel éloge qui puisse encourager un
artiste ; j’ai craint que vous ne fussiez enivré de ce succès ; mais le calme et le sang-froid
de votre accueil me promettent que vous en saurez mériter d’autres. »
D’autres personnes recueillaient aussi les marques d’estime données par le public.
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N° 312. Saint Boch'intercédant la Vierge pour la guérison des pestiférés.
Ce tableau est de 8 pieds de haut sur 6 de large.
Cet ouvrage fut aussi goûté à Paris qu’à Rome. Tout le monde admira le groupe des
pestiférés. On fut frappé de Ponction du saint Rock atteint lui-même de l’affreuse maladie,
mais on signala le peu de transparence de la gloire qui entoure la Vierge, et l’on regretta
que la dimension du tableau eût forcé le peintre à sacrifier les groupes accessoires. On lui
reconnut volontiers de l’idée, de l’originalité, sans ces réminiscences qui se rencontrent
souvent dans les œuvres d’artistes qui ont travaillé en Italie.
N° 313. Le portrait de M. le comte Potocki a cher al,
D’environ 9 pieds de haut sur 7 de large.
Nous avons raconté dans quelles circonstances ce portrait fut demandé à David. Il s'en
inspira pour la composition. Le comte, décoré du grand cordon bleu de l’Aigle blanc de
Pologne, est représenté en manches de chemise, comme un homme qui, pour un instant, a
mis habit bas. Il salue l’assemblée de son chapeau. Son cheval blanc, effrayé par un chien
danois qui s’élance en aboyant, s’arrête en baissant la tête. Un morceau d’architecture figu-
rant un manège forme le fond du tableau.
Dans les mémoires de Bachaumont, où les articles sur le Salon et sur David occupent
une place importante, on dit qu’on voyait dans l’atelier du peintre ce tableau qui n’avait pu
être exposé; peut-être ne le fut-il que tardivement, car le Mercure de France en parle à la
date d’octobre. Les deux critiques louent sans réserve cette peinture à peine connue en
France. Ils s’étendent sur la composition qui fait éclater la supériorité que l’étude de la pein-
ture d’histoire donne pour traiter le portrait. Ils constatent le beau dessin du cheval, le
parfait accord du cavalier et de sa monture. Ces observations ont été complètement confir-
mées par des amateurs éclairés qui, il y a peu de temps, ont vu ce magnifique portrait dans
le grand salon du château de Villanowa, près Varsovie.
N° 314. Les Funérailles de Patrocle, esquisse.
N° 31b. Trois sigures académiques, dont une présente un saint Jérôme.
Ces deux numéros se composaient des envois de Rome exécutés pour satisfaire aux
conditions de la Pension. Le jugement du public confirma celui de T Académie.
N° 316. Femme allaitant son enfant.
N° 317. Une tête de vieillard.
N° 318. Plusieurs autres études sous le même numéro.
L’ensemble de cette exposition produisit une vive impression. Le succès de David et de
plusieurs autres jeunes artistes suggère aux écrivains l’espoir que le règne de Louis XVI
sera le signal de la renaissance des arts. La foule qui visitait le Salon, applaudissait
aux louanges des connaisseurs, car un jour, ayant reconnu l’auteur du Bélisaire, elle
le porta en triomphe. Sedaine était témoin de cette ovation, et à son ami ému qui courut
l’embrasser il dit : « Vous venez de recevoir le plus bel éloge qui puisse encourager un
artiste ; j’ai craint que vous ne fussiez enivré de ce succès ; mais le calme et le sang-froid
de votre accueil me promettent que vous en saurez mériter d’autres. »
D’autres personnes recueillaient aussi les marques d’estime données par le public.