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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

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No. 1 (1er octobre 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0007
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Notions d’Esthétique
(Suite).

X_LE BEAU DANS LA NATURE.
Valeur esthétique de la Création.
Les créatures sont faites à l’image de
Die^ ; elles sont la réalisation de ses idées
éternelles. A ce titre, les créatures nous
offrent un vestige, une image de Dieu
même. Elles nous donnent une idée de
sa bonté,de sa beauté, de sa vérité, parce
que leur contemplation nous permet de
nous élever aux archétypes divins.
Des auteurs catholiques ne font pas
difficulté d’admettre que le Créateur
tira d’abord du néant les substances fi-
nies « qu’il doua d’une perfection capa-
ble de les rendre conformes aux types
éternels contenus dans son intelligence.»
Cet état initial des créatures s’étend sur
une période indéfinie qui précéda l’œu-
vre des six jours racontée par Moïse.C’est
pendant cette deuxième période, sans
doute très longue, que la beauté fit son
apparition sur la terre. La lumière, con-
dition principale du beau visible dont
elle nous révèle les formes, apparaît tout
d’abord. A chaque étape de l’œuvre di-
vine, Moïse nous dit que Dieu considéra
les effets de sa puissance et qu’il les
trouva bons. Ce mot bon, remarque
Gioberti, signifie outre la conformité
avec le but, (loi de finalité), la perfec-
tion esthétique de l’ouvrage.
Il y aurait eu deux périodes, dans la
création du monde visible ; l’une, de pré-
paration et de formation de la nature,
le chaos ; l’autre d’organisation, qui fit
briller dans les choses sensibles, les types
intellectuels. Certaines doctrines ont été

émises sur la valeur esthétique de la
création ; nous les rappellerons sommai-
rement.
Le pessimisme trouve notre monde
radicalement mauvais ; c’est la doctrine
bouddhique qui tend au nirvana, à
l’anéantissement final ; elle eut pour
partisans au XIXe siècle : Byron, Léo-
pardi, Schopenhauer, Hartmann, Bahn-
sen. D’après eux, la somme des maux
l’emporte sur celle des biens ; le seul
remède à cet état de choses c’est la des-
truction totale de l’humanité, par suite
d’un accord commun de vouloir l’anéan-
tissement, ce qui est une extravagance.
L’optimisme absolu soutient que
notre monde est le meilleur des mondes
possibles, parce que Dieu n’avait pas de
raisons de lui préférer un monde moins
parfait. Leibnitz fut le principal défen-
seur de ce système. On lui répond : Si
notre monde est le meilleur possible, il
participe, au suprême degré, de la na-
ture divine. Et alors, ou la nature divine
est finie, ou notre monde est absolument
parfait, ce qui est absurde. D’autre part,
dans ce système, Dieu est nécessité dans
son action ; il ne peut créer un autre
monde, il n’est pas libre.
L’optimisme relatif, professé par
saint Thomas, Bossuet, Fénelon, sou-
tient que notre monde est le meilleur,
relativement, c’est-à-dire qu’il a toute la
perfection qu’exige la fin à laquelle il
est destiné.Dieu, étant la sagesse même,
a choisi les moyens les plus propres à
réaliser la fin qu’il a eue en vue en
créant le monde.
 
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