Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

DOI Heft:
No. 3 (1er décembre 1924)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0063
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Notions d’Esthétique
LE BEAU DANS LA NATURE. (Suite)

La beauté resplendit dans le lever du
soleil comme dans son coucher, dans la
lune au front d’argent et dans les nua-
ges qui font valoir l’azur profond du ciel
ou tendent un voile discret devant la
splendeur des nuits étoilées.
La beauté nous parle par toutes les
voix de la nature, le murmure ou la
plainte du vent, le chant des oiseaux, la
clameur des ouragans. Elle donne sa
noblesse au lion, sa grâce au cygne, sa
vigueur à l’aigle, sa légèreté au che-
vreuil, sa douceur à l’agneau. Tu es par-
tout, ô Beauté, tu brilles pour tous les
yeux :
Tu donnes à nos bois leur sereine parure,
Tu chantes par les flots, tu brilles sur les monts.
Par le soleil levant tu dores la nature,
Et c’est toi qui souris dans les fleurs des buissons!
O beauté, c’est ton nom que le ruisseau murmure!
L’oiseau le dit à la ramure,
Le vent du soir aux épis blonds.
Tu descends dans les eaux profondes ;
La perle y revêt ta splendeur
Et par toi, les sources fécondes,
Jaillissent, dans quelle candeur !
Tu donnes aux cieux leur mystère;
Aux nuits, leur somptueux décor ;
A l’insecte de la bruyère,
Son aile d’émeraude et d’or.
La beauté parle à tous les hommes,
mais elle se révèle surtout aux cœurs
simples et bons. Saint François d’As-
sise la trouvait dans un brin d’herbe et,
à sa vue, il chantait à Dieu un hymne de
la reconnaissance la plus parfaite et de
l’amour le plus enflammé.
En répandant la beauté sur le monde,
Dieu ne voulait pas seulement rendre
plus aimable le domaine de l’homme ;
il avait surtout l’intention de manifester
sa bonté et ses perfections et de nous
donner, dans les créatures, une échelle

d’or, comme celle que Jacob vit en
songe, et qui nous permît de nous éle-
ver jusqu’à Lui.
LE BEAU PHYSIQUE
Lorsque nous parlons du beau absolu,
du beau dans la nature et dans l’art, du
beau physique, intellectuel et moral,
nous ne voulons pas établir qu’il y ait
plusieurs sortes de beau.Le beau est un :
« c’est le beau incorporel, écrit V. Cou-
sin, c’est la substance, c’est l’éternel,
c’est l’infini. » Il ne peut y avoir qu’une
seule notion du beau, toujours identique
à elle-même, mais on peut distinguer
plusieurs espèces de beauté.
Il n’y a qu’une notion du triangle,
remarque Voituron, mais cette notion
rend possible une infinité de triangles
individuels et d’espèces différentes.Nous
n’avons, de même, qu’une notion de
l’homme, mais elle comprend les diver-
ses races, les différents peuples de la
terre. Nous pouvons donc distinguer
diverses sortes de beauté sans nuire à
l’unité du beau.
La beauté de l’homme.
Il semble difficile que nous imaginions
le type parfait de l’homme véritable-
ment beau, et pourtant nous apprécions,
chaque jour, la beauté des individus que
nous rencontrons. Nous avons, dans
l’esprit, un modèle auquel nous les com-
parons. Ce modèle, ce serait Adam au
sortir des mains du Créateur.
A défaut de ce type primitif, nous
formons notre idéal des sujets les plus

— 49
 
Annotationen