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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

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No. 2 (1er novembre 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0035
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Notions d’Esthétique
LE BEAU DANS LA NATURE. (Suite)

L’expression dans la nature (suite).
d) Chez l’homme se rencontre aussi l’expression de
la vie morale, la révélation de l’âme par le corps.
Cette manifestation se fait par le vi-
sage où se reflètent les passions. L’atti-
tude, la démarche, le geste, la voix, le
langage, le vêtement même nous révè-
lent une âme à des degrés divers selon
que l’homme est au repos et dans le
calme ou qu’il se trouve dominé par une
violente passion.
e) Chez les animaux l’expression de la vie physique
se traduit par le mouvement.
Nous accordons volontiers aux ani-
maux un semblant d’intelligence, mais
nous leur dénions toujours toute espèce
de libre arbitre et de moralité. Nous
leur prêtons aussi des sentiments et des
passions qui sont l’expression de notre
vie intellectuelle et morale. Nous don-
nons la douceur et la force au lion, la
vaillance au cheval de guerre qui frémit
aux sonneries du clairon. Le chien re-
présente la fidélité. De tout temps le
renard fut le symbole de la ruse, la co-
lombe parla toujours de simplicité, le
serpent de prudence, la tortue de len-
teur.
f) Cette expression d’un invisible par un sensible
nous la prêtons au règne végétal lui-même.
Nous cherchons, avec complaisance,
dans les arbres, les plantes et les fleurs,
l’image de nos sentiments. Le lierre
signifie attachement ; le gui, immorta-
lité ; la violette, modestie ; le chêne, la
force ; le pavot, le sommeil, etc.

g) Nous attachons aux couleurs une expression sym-
bolique.
Les couleurs elles-mêmes sont deve-
nues le symbole de nos états d’âme ; il
y a des couleurs tristes et des couleurs
gaies, des couleurs sombres et des cou-
leurs lumineuses.
L’Eglise ne dédaigne pas non plus de
faire signifier aux couleurs les senti-
ments que traduit sa liturgie.
Le blanc, symbole de la Vérité absolue,
est employé pour les fêtes de Notre-Sei-
gneur et de la très sainte Vierge parce
que, d’après J.-K. Huysmans, le blanc
annonce bonté, virginité, charité, splen-
deur, sagesse divine lorsqu’il se magnifie
de l’éclat de l’argent.
Le rouge, parure des offices du Saint-
Esprit et de la Passion, traduit la cha-
rité, la souffrance et l’amour.
Le vert exprime « l’espoir de la créa-
ture régénérée, le souhait du dernier re-
pos ; il est la marque de l’humilité selon
l’anonyme anglais du XIIIe siècle, de
la contemplation d’après Robert de
Mende.
Le noir, teinte de l’erreur et du néant,
image, selon Catherine Emmerich, des
dons profanes et perdus, s’emploie aux
offices des défunts.
Le violet, que l’Eglise revêt pour les
dimanches de l’Avent et du Carême et
les jours de pénitence, fut la couleur du
drap mortuaire des rois de France. Il
reste à jamais la triste livrée des exor-
cistes.

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