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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

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No. 7 (1er avril 1925)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0177
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Notions d’Esthétique
LE BEAU MORAL (Suite).

Le saint.
Le saint nous offre un modèle accom-
pli de beauté morale. Il nous montre en
lui l’âme humaine transfigurée par la
grâce, perfectionnée par la lutte contre
la triple concupiscence, élevée enfin, de

degré en degré, jusqu’à la ressemblance
avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, et
pleinement unie à Lui.
Cette beauté de l’âme du saint nous
ravit parce qu’elle brille en ses traits où
nous trouvons l’expression « indéfinis-

sable de l’harmonie des puissances inter-
nes et le repos de la béatitude. »
Le visage du saint n’est pas nécessai-
rement beau physiquement ; il peut être
commun et irrégulier, mais la beauté
morale le transfigure ; « elle y répand
des lueurs sereines qui attendrissent
le regard de ceux-là mêmes qui ne
connaissent pas Dieu h »
CONCLUSION SUR LE BEAU
PHYSIQUE ET LE BEAU MORAL
Le corps humain le mieux organisé,
le visage le plus parfait ne nous paraî-
tront véritablement beaux que si la
beauté morale s’y révèle, que si l’âme
nous y apparaît. C’est l’âme seule qui
nous attire, c’est elle qui nous retient
lorsque ses facultés : intelligence, vo-
lonté, sensibilité sont harmonieuse-
ment ordonnées. On peut donc dire,
avec Gaborit, que « l’homme devient,
dans une certaine mesure, l’artisan de
sa beauté. » La vertu embellit le vi-
sage en s’y reflétant ; c’était la doc-
trine d’Ingres qui trouvait belles tou-
tes les religieuses. Savonarole parlait
avec la même conviction, à Florence,
au XVe siècle : « Si, dans cet audi-
toire, vous preniez deux femmes éga-
lement belles de corps, ce serait la
plus sainte qui exciterait parmi les
spectateurs le plus d’admiration, et la
palme ne manquerait pas de lui être dé-
cernée, même par les hommes charnels.»
C’était la même pensée encore que
Lacordaire exprimait dans ses Lettres à
1. Lacordaire. Conférences.


fig, 1. — La GRACE, UNION DE L’HOMME AVEC DIEU
Tableau de M. Ch. Michel, conservé au Mu-ée de Luxembourg

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