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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

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No. 3 (1er décembre 1924)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0072
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La laideur daps l’art
LA CARICATURE (Suite).

L’art égyptien, empreint générale-
ment d’un caractère grave et mélanco-
lique, offre déjà quelques scènes de jo-
vialité où le rire se mêle à la caricature.
Dans une série de sérieuses compositions
peintes sur des monuments de Thèbes
se trouve représentée une réunion de
convives « où les dames n’étaient pas
toujours très modérées dans l’usage
qu’elles faisaient du jus de la treille \ »
Dans son excellent ouvrage sur les
Mœurs et coutumes des anciens Egyp-
tiens, sir Gardner Wilkinson fait ob-
server que « plusieurs exemples de la
caricature primitive se remarquent dans
les compositions des artistes égyptiens
qui ont exécuté les peintures des tom-
beaux, à Thèbes. » De plus, ce goût du
rire ne se borne pas uniquement aux
sujets profanes ; on le retrouve dans des
processions funèbres traversant le lac des
Morts où un grand bateau heurte une
petite embarcation, renverse les rameurs
et culbute une table chargée de gâteaux
et autres objets, malgré les vociférations
du timonier.
Le bouleversement des provisions
destinées au repas funèbre et la confusion
qui s’ensuit, au milieu d’un tableau
grave, constituent
une scène fort plai-
sante.
fig. i Un autre sujet
(fig. 1 ), appartient à un genre de carica-
ture très ancien et traduit une idée natu-
relle à tous les peuples : la comparaison
des hommes aux animaux dont ils possè-
1. Th. Wright. Hist. de la caricature. Trad. O. Sa-
chot, Garnier, Paris.


dent les qualités ou les défauts. Souvent
le nom de l’animal est donné comme so-
briquet à l’homme que l’on représente
sous la forme particulière de ce même
animal. Une âme condamnée à retourner
sur la terre sous la forme d’un porc, est
embarquée dans un bateau. Osiris la fait
expulser du lieu saint en compagnie de
deux singes. Ces animaux sont des cyno-
céphales, des singes à tête de chien, qui
passaient pour sacrés chez les Egyptiens.
L’artiste, qui voulait mettre en évidence
ce caractère particulier des singes, a
exagéré à dessein la tête de chien.
Cette caricature se trouvait sur le mur

de la galerie qui sert d’entrée au tombeau
de Rhamsès V (118b av. J.-C.) dans la
Vallée des Rois.
Les Egyptiens se plurent, dans la
suite, à ces représentations caricatura-
les ; ils intervertirent les rôles entre
l’homme et les animaux inférieurs et
montrèrent ceux-ci traitant leur maître
à la manière dont ils sont ordinairement

traités par lui.
Le renard devint
le personnage favori
dans ce genre de ca-
ricature ; le moyen-
âge lui garda ce rôle
prépondérant, mais
le singe devint peut-
être plus populaire
encore que le renard
à cause de son apti-

fig. 2


tude à l’imitation des gestes de l’homme.

Les Grecs cultivèrent, eux aussi, ce

genre de caricature mais ils semblent
avoir aimé surtout le monstrueux. Les

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