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Le dessin à l'école et dans la famille: revue d'éducation esthétique — 3.1924/​1925

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No. 7 (1er avril 1925)
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https://doi.org/10.11588/diglit.43075#0198
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les personnages, du style italien du XVIe siècle
sont groupés dans un joli paysage fait d’arbres
aux troncs argentés, au léger feuillage. Dela-
croix disait de ce tableau : « Corot est un véri-
table artiste... Ses arbres sont superbes. Son
Baptême du Christ est pleine de beautés naïves.»
Corot décora les maisons de Daubigny, de
Décamps, l’église de Rosny, l’église de Ville-
d’Avray. Il eut voulu couvrir de sa peinture
les murs d’une prison : « J’aurais montré à ces
pauvres égarés la campagne de ma façon, et je
crois que je les aurais convertis au bien en leur
apportant le pur ciel bleu. »
L’Incendie de Borne, Homère et les bergers,
Daphnis et Chloé Homère (musée de Saint-Lô),
Berger jouant avec sa chèvre, sont les œuvres
les plus marquantes de Corot dans les années
de 1844 à 1847. En 1849 il fait partie du Jury
et envoie au Salon : le Christ au jardin (musée
de Langres), Site du Limousin, Etude du Coli-
sée. L’année suivante il donne une Matinée où
dansent des nymphes, joyeuses du retour du
jour.
En 1855 Corot travaille au Chemin de croix
de l’éslise de Rosny et donne en 1859 : Dante
et Virgile, Macbeth, Idylle. Au Salon de 1867
il expose : Coup de vent. Un soir. Ruines de
Pierre fonds. Dès lors Corot est populaire ; ses
œuvres sont disputées à de hauts prix. Pendant
la guerre il reste à Paris et multiplie les œuvres
de charité.
Après la guerre Corot vient à Douai chez son
ami Alfred Robaut. Il peint le Beffroi de Douai
(Louvre) et consacre vingt séances à ce chef-
d’œuvre qui témoigne de sa « connaissance pro-
fonde et subtile des valeurs et des phénomènes
de l’atmosphère1. »
1. Bénédite. La peinture française au XIXe s.

Corot est un aquafortiste délicieux ; il donne
de la vigueur aux premiers plans et dégrade ha-
bilement les fonds baignés d’air et de lumière.
Ses gravures sont fines et vaporeuses. En 1874,
son dernier Salon, Corot expose : Souvenir
d’Arleux, le Soir, Clair de lune. Il attendait
la médaille d’honneur; elle fut donnée à Gé-
rôme. Ses amis et ses admirateurs lui offrirent
en compensation, une grande médaille d’or.
Cette manifestation consola le grand artiste.
Au matin du jour où il mourut, le 22 février
1875, sa servante lui offrait quelques aliments;,
il lui dit : « Aujourd’hui, le père Corot déjeune
là-haut. » Il s’éteignit peu après.
Corot, admirable paysagiste, fut un excellent
peintre de figures de femmes. Ses principales
œuvres en ce genre sont : la Bacchante, VEu-
rydice blessée, la Femme en bleu, la Bohémienne
rêveuse.
Corot aima toute sa vie la campagne, les
arbres, l’herbe, l’eau, les nuées, la lumière. Il
passait des heures à noter les reflets du ciel, et
les brumes sur les étangs, la vapeur argentée
qui s’élève des rivières.
Corot ne jouit pas, durant sa vie, d’une célé-
brité exceptionnelle ; il ne fut pas non plus un
incompris ni un méconnu, mais il sut grouper
autour de lui de nombreux admirateurs, em-
pressés et clairvoyants. Il ramena les peintres
de son époque à l’étude et à l’amour de la na-
ture et leur enseigna l’art d’observer les lois de
l’atmosphère et de la lumière ; il mérita d’exer-
cer l’influence qu’il acquit sur son école et à
laquelle les jeunes peintres d’aujourd’hui s’a-
bandonnent volontiers1.

1. D’après Geffroy. Corot, éditions Nilsson, Paris.

L’archéologie, très vieille science.

Le compte-rendu donné dans le Times des
fouilles pratiquées à Ur, en Assyrie, contient
des détails très curieux :
Dans une des parties du palais de Temenos,
les archéologues anglais ont trouvé, au-dessus
d’un pavé en mosaïque du VIe siècle avant Jé-
sus-Christ, des objets d’époques très différen-
tes : un fragment d’une statue du XXIIIe siè-
cle avant Jésus-Christ, des tablettes de deux
cents ans plus récentes, une borne liminaire du
XVIe siècle avant Jésus-Christ, etc.

L’explication de cette trouvaille extraordi-
naire a été finalement fournie par un cylindre
en argile recouvert d’inscriptions archaïques
sumériennes suivies d’une légende babylonienne:
« Nabu-Shum-Iddina, prêtre à Ur, a copié ces
inscriptions anciennes et vénérables pour
qu’elles puissent être admirées par les croyants.»
Il s’agirait donc d’une espèce de collection
d’antiquités organisée par un archéologue, il y
a vingt-cinq siècles.

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