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https://doi.org/10.11588/diglit.14716#0024
de copier les manuscrits et de réparer ceux qui étaient endommagés '. Un historien
du temps compare Théodose II à Ptolémée Philadelphe, à cause de son zèle à réunir
les écrits sacrés et ceux des commentateurs2. Un malheur entrava un instant cet essor.
En 476, sous l'empereur Zénon, la Basilique et la bibliothèque furent détruites par
un incendie. Suivant les historiens, cent vingt mille manuscrits furent dévorés par les
flammes, ainsi que deux très longs rouleaux sur lesquels étaient écrites, en or, l'Iliade
et l'Odyssée3. Pertes irréparables, mais qui ne paralysèrent point l'activité de cette cité
débordante de vie. Justin Ier, au début du vie siècle, fait parvenir au pape Hormisdas
des Êvangéliaires recouverts de plaques d'or et de pierreries4. Son successeur,
Justinien Ier, après avoir élevé Sainte-Sophie, qui domine de sa masse énorme tous les
édifices de l'Empire, lui fait des cadeaux dignes de sa magnificence, des Êvangéliaires
écrits en or et ornés de reliures resplendissant de l'éclat de l'or, des gemmes et des
perles s.
Ainsi, déjà sous l'empereur Valens, une école de calligraphes fonctionnait à Cons-
tantinople. L'art de la chrysographie y était aussi pratiqué. Les empereurs font exécu-
ter des manuscrits de luxe qu'ils donnent aux églises ou envoient à l'étranger afin
d'accroître le prestige et la splendeur de leur capitale.
I. — L'illustration.
Constantinople possédait au ve siècle deux rouleaux contenant l'Iliade et l'Odyssée.
On ne sait s'ils étaient illustrés comme ceux que les Egyptiens avaient employés pour
leur « Livre des Morts » 6. L'illustration de ces rouleaux se présente en une suite
ininterrompue, comme les reliefs de la colonne Trajane, comme ceux qui décoraient,
à Constantinople, les colonnes de Théodose le Grand et d'Arcadius. Les Byzantins
ont adopté les rouleaux en parchemin qu'ils décorèrent parfois de peintures 7. Le plus
1. Cf. Codex Theodosianus, XIV, 9, 2, éd. Mommsen, t. I, 2, Berlin, 1905, p. 787.
2. Cf. Socrate, op. cit., VII, 22 (Migne, P. G., t. LXVII, p. 785).
3. Cf. Cedrenus, t. I, p. 616 ; Zonaras, Epit. hist., XIV, 2, p. 131.
4. Cf. Liber Pontijicalis, édit. L. Duchesne, t. I, Paris, 1886, p. 271.
5. Cf. Th. Preger, Scriptores originum Constanlinopolitanarum, t. I, Leipzig, 1901, p. 99, var. 1. 8.
6. Cf. Th. Birt, Die Buchrolle in der Kunst, Leipzig, 1907, p. 283 s.
7. Cf. B. V. Pharmakovsky {Bulletin de l'Institut archéologique russe de Constantinople, t. VI, 1900, p. 233 s.,
pl. 1 s.) (en russe).
du temps compare Théodose II à Ptolémée Philadelphe, à cause de son zèle à réunir
les écrits sacrés et ceux des commentateurs2. Un malheur entrava un instant cet essor.
En 476, sous l'empereur Zénon, la Basilique et la bibliothèque furent détruites par
un incendie. Suivant les historiens, cent vingt mille manuscrits furent dévorés par les
flammes, ainsi que deux très longs rouleaux sur lesquels étaient écrites, en or, l'Iliade
et l'Odyssée3. Pertes irréparables, mais qui ne paralysèrent point l'activité de cette cité
débordante de vie. Justin Ier, au début du vie siècle, fait parvenir au pape Hormisdas
des Êvangéliaires recouverts de plaques d'or et de pierreries4. Son successeur,
Justinien Ier, après avoir élevé Sainte-Sophie, qui domine de sa masse énorme tous les
édifices de l'Empire, lui fait des cadeaux dignes de sa magnificence, des Êvangéliaires
écrits en or et ornés de reliures resplendissant de l'éclat de l'or, des gemmes et des
perles s.
Ainsi, déjà sous l'empereur Valens, une école de calligraphes fonctionnait à Cons-
tantinople. L'art de la chrysographie y était aussi pratiqué. Les empereurs font exécu-
ter des manuscrits de luxe qu'ils donnent aux églises ou envoient à l'étranger afin
d'accroître le prestige et la splendeur de leur capitale.
I. — L'illustration.
Constantinople possédait au ve siècle deux rouleaux contenant l'Iliade et l'Odyssée.
On ne sait s'ils étaient illustrés comme ceux que les Egyptiens avaient employés pour
leur « Livre des Morts » 6. L'illustration de ces rouleaux se présente en une suite
ininterrompue, comme les reliefs de la colonne Trajane, comme ceux qui décoraient,
à Constantinople, les colonnes de Théodose le Grand et d'Arcadius. Les Byzantins
ont adopté les rouleaux en parchemin qu'ils décorèrent parfois de peintures 7. Le plus
1. Cf. Codex Theodosianus, XIV, 9, 2, éd. Mommsen, t. I, 2, Berlin, 1905, p. 787.
2. Cf. Socrate, op. cit., VII, 22 (Migne, P. G., t. LXVII, p. 785).
3. Cf. Cedrenus, t. I, p. 616 ; Zonaras, Epit. hist., XIV, 2, p. 131.
4. Cf. Liber Pontijicalis, édit. L. Duchesne, t. I, Paris, 1886, p. 271.
5. Cf. Th. Preger, Scriptores originum Constanlinopolitanarum, t. I, Leipzig, 1901, p. 99, var. 1. 8.
6. Cf. Th. Birt, Die Buchrolle in der Kunst, Leipzig, 1907, p. 283 s.
7. Cf. B. V. Pharmakovsky {Bulletin de l'Institut archéologique russe de Constantinople, t. VI, 1900, p. 233 s.,
pl. 1 s.) (en russe).