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s'émeut en présence de ces manuscrits donnés à la France par les empereurs de Cons-
tantinople. C'est le fruit détaché de l'arbre, l'œuvre d'art que plus rien ne nourrit. Ces
rameaux desséchés apprennent du moins que le tronc portait encore dans ses flancs
une séve nourricière. Avant de disparaître de la scène du monde, en 1453, Byzance
projeta dans le domaine de la miniature comme dans les autres branches de l'art des
rayons, qui annoncent les premières clartés de la Renaissance.

I. — L'illustration. >

L'antique tradition du portrait d'auteur ne s'est pas perdue. Les évangélistes figurés
assis, écrivant ou méditant, les bustes des saints Jacques, Jean, Jude et Paul, les doc-
teurs de l'Église, Jean Chrysostome, Grégoire de Nazianze, représentés en pied ou assis,
apparaissent encore en tête de leurs œuvres ou dans les ouvrages composés sous leur
inspiration Saint Sabas, vêtu d'une tunique bleu-clair, d'une longue robe jaunâtre et
du manteau de moine, brun foncé, lit un livre ouvert sur un pupitre2 (Pl. LVI, 2).

Ces portraits ne sont pas toujours exécutés sur parchemin. Jean Damascéne, la
tête entourée d'un turban à raies brunes, est peint sur papier, en tête de ses œuvres ?
(Pl. LVII,2 ). Le fond d'or a également disparu dans le manuscrit du Louvre, où est
représenté sur parchemin saint Denys l'Aréopagite 4..

Ces effigies d'auteurs sont parfois accompagnées de figures contemporaines. En face
du portrait d'Hippocrate, qui décore la page liminaire d'un exemplaire de ses œuvres,

1: B. n. Gr. 117, fol. 4», 102 », 164 », 265 » (an. 1262) ; Gr. 541, fol. A»; Coislin 200, fol. 2» et suiv. ;
Gr. 351,fol. 29 », 3ov(an. i389);Gr. 1242, fol. 93. Sur ce dernier manuscrit v. H. Omont, Fac-similés desmanus-
crits grecs datés de la Bibliothèque nationale, p. 18. Plusieurs souscriptions (fol. I », 70, 119», 292, 436») men-
tionnent l'auteur et la date de cet ouvrage qui est un recueil d'opuscules théologiques. Il a été composé par
l'empereur Jean VI Cantacuzène, devenu moine sous le nom de Joasaph, et il a été écrit entre les années 1370
et 1375. L'empereur, forcé d'abdiquer en 1355, se retire d'abord au monastère des Manganes à Constantinople
puis au mont Athos. Il meurt en 1383 et est enterré à Mistra. Il était à Mistra en 1370, car c'est là qu'il a
composé le traité contre Prochoros Kydonis, Vatican. Gr. 674 (an. 1370); cf. M. Vogel et V. Gardthausen,
Die griechischen Schreiber des Mittelalters und der Renaissance, Leipzig, 1909, p. 282. Le manuscrit grec 1242 de
la Bibliothèque nationale a dû être exécuté également dans la capitale des despotes grecs du Péloponnèse.

.2. B. n. Gr. 12, fol. 217». D'après les souscriptions (fol. 216», 319) ce recueil de psaumes et d'ouvrages
liturgiques a été copié, en 1419, par Matthieu aux frais et sous le patronage du patriarche de Constantinople,
Joseph II (1416-1439).

3. B. n. Gr. 1123 A, fol. 5 ».

4. Musée du Louvre, Ivoires n° 100, fol. 1.
 
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