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Comme l'atteste l'inscription en vers sur la bordure, Élie est figuré comme témoin de
la victoire, remportée par Basile Ier sur ses ennemis. On sait que l'empereur avait
voué un culte tout particulier à ce prophète auquel il croyait devoir sa fortune et ses
succès '. La grande croix du Golgotha et ces portraits impériaux évoquent la décora-
tion en mosaïque dont le fondateur de la maison de Macédoine avait paré les opulentes
constructions du Kénourgion, élevées par ses soins dans la résidence impériale. Là
aussi Basile Ier, Eudoxie et leurs enfants « resplendissaient comme des astres », la
tête ceinte de leur couronne, vêtus de costumes impériaux \ Le style pompeux et
solennel des mosaïques contemporaines est encore visible sur la miniature représen-
tant sainte Hélène, la mère de Constantin le Grand, sous le costume d'une impératrice
de la seconde moitié du ixe siècle. Ces portraits isolés, groupés en famille, ou dissé-
minés dans les scènes religieuses, donnent aux miniatures un caractère monumental.
Les enlumineurs du ixe siècle continuent ainsi la tradition, inaugurée au VIe siècle
dans le Dioscoride de Vienne, qui fut présenté à la princesse Juliana. Ils travaillent
encore pour la cour et pour les hautes classes de la société, suivant les traditions de
cet art impérial, qui s'épanouira de plus en plus dans la miniature à personnages.

IL — L'ornement.

Les principes de la décoration établis pendant la première période, subsistèrent à
l'époque troublée des iconoclastes. Les adversaires des images accentuèrent même la
tendance décorative et profane dans les manuscrits comme dans les autres branches
de l'art.

Dans les Évangiles l'encadrement des canons de concordance conserve son aspect
architectural, mais la flore et la faune deviennent plus pittoresques, plus variées, et de
nouveaux éléments apparaissent dans la décoration. Un manuscrit de la Bibliothèque
nationale semble conserver le souvenir de cette époque où la figure humaine fut ban-
nie par les ennemis des saintes icônes. Ce recueil des quatre Évangiles présente une
décoration purement ornementale. De grandes arcades en plein cintre sous lesquelles
s'ouvrent de petits arceaux, sont soutenues par des pilastres plats à remplissures d'or-
nements, plus rarement par des colonnes nouées. Des tailloirs ou des chapiteaux,

1. Cf. Theophan. Cont., V, 8, p. 222.

2. Cf. Theophan. Cont., V, 89, p. 333.
 
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