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https://doi.org/10.11588/diglit.14716#0039
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attribué ce malheur à l'empereur iconoclaste qui aurait voulu faire disparaître des let-
trés ne partageant pas ses idées. Cependant les incendies furent fréquents à Constan-
tinople. Sous le règne de Constantin VI (780-797), après le rétablissement de l'ortho-
doxie par l'impératrice Irène et après le synode œcuménique de Nicée qui, en 787,
restaura le culte des images, le feu n'avait pas épargné non plus un précieux dépôt
de manuscrits. La Bibliothèque du Patriarcat qui était contiguë à l'église de Sainte-
Sophie, fut brûlée avec les trésors inestimables qu'elle renfermait, entre autres les
œuvres de saint Jean Chrysostome *.
Pendant la persécution la rage des iconoclastes s'acharna sur les manuscrits aussi
bien que sur les mosaïques, les fresques et les icônes 2. Les manuscrits furent lacérés
à toutes les pages ornées de miniatures religieuses, ou bien ils devinrent la proie
des flammes. Cependant les empereurs se préoccupèrent de mettre autre chose à la
place des œuvres détruites. Une autre bibliothèque fut fondée. Sous l'empereur ico-
noclaste Léon V l'Arménien, la bibliothèque « impériale » renfermait notamment un
livre d'oracles sibyllins, où étaient représentées en couleurs des figures d'empereurs 3.
Le dernier souverain iconoclaste Théophile construit au Grand Palais un magnifique
ensemble d'édifices, le Triconque, où fut installée une bibliothèque 4. Qu'ils fussent
iconoclastes ou orthodoxes, les empereurs du ixe siècle continuent à envoyer des
manuscrits à l'étranger, à la cour de Rome ou à celle de France, suivant la tradition
inaugurée par les souverains du vie siècle 5. Le livre est, lui aussi, un excellent ambas-
sadeur, qui fait rayonner au loin les œuvres de la pensée et les créations de l'art.
L — L'illustration.
La querelle des images, qui se termina en 843 par le rétablissement définitif de l'or-
thodoxie et le triomphe des adorateurs des saintes icônes, fit disparaître un nombre
incalculable d'œuvres d'art. Pendant cette période troublée, le Psautier qui comprend,
outre les psaumes, les odes, c'est-à-dire les neuf cantiques extraits des deux Testa-
ments, fut beaucoup lu. Ces chants de combats et de victoires étaient en harmonie
1- Cf. Cedrenus, t. II, p. 25 ; Ephraem, v. 1887 s., p. 86.
2- Cf. O. Wulff et M. Alpatoff, Denkmdler der Ikonenmalerei, Hellerau, 1925, p. 43 s.
3- Cf. Cedrenus, t. II, p. 63 ; Theophan. Cont., I, 22, p. 36.
4- Cf. Theophan. Cont., III, 43, p. 145.
5- V. Notice 7.
La Miniature Byzantine. ,
attribué ce malheur à l'empereur iconoclaste qui aurait voulu faire disparaître des let-
trés ne partageant pas ses idées. Cependant les incendies furent fréquents à Constan-
tinople. Sous le règne de Constantin VI (780-797), après le rétablissement de l'ortho-
doxie par l'impératrice Irène et après le synode œcuménique de Nicée qui, en 787,
restaura le culte des images, le feu n'avait pas épargné non plus un précieux dépôt
de manuscrits. La Bibliothèque du Patriarcat qui était contiguë à l'église de Sainte-
Sophie, fut brûlée avec les trésors inestimables qu'elle renfermait, entre autres les
œuvres de saint Jean Chrysostome *.
Pendant la persécution la rage des iconoclastes s'acharna sur les manuscrits aussi
bien que sur les mosaïques, les fresques et les icônes 2. Les manuscrits furent lacérés
à toutes les pages ornées de miniatures religieuses, ou bien ils devinrent la proie
des flammes. Cependant les empereurs se préoccupèrent de mettre autre chose à la
place des œuvres détruites. Une autre bibliothèque fut fondée. Sous l'empereur ico-
noclaste Léon V l'Arménien, la bibliothèque « impériale » renfermait notamment un
livre d'oracles sibyllins, où étaient représentées en couleurs des figures d'empereurs 3.
Le dernier souverain iconoclaste Théophile construit au Grand Palais un magnifique
ensemble d'édifices, le Triconque, où fut installée une bibliothèque 4. Qu'ils fussent
iconoclastes ou orthodoxes, les empereurs du ixe siècle continuent à envoyer des
manuscrits à l'étranger, à la cour de Rome ou à celle de France, suivant la tradition
inaugurée par les souverains du vie siècle 5. Le livre est, lui aussi, un excellent ambas-
sadeur, qui fait rayonner au loin les œuvres de la pensée et les créations de l'art.
L — L'illustration.
La querelle des images, qui se termina en 843 par le rétablissement définitif de l'or-
thodoxie et le triomphe des adorateurs des saintes icônes, fit disparaître un nombre
incalculable d'œuvres d'art. Pendant cette période troublée, le Psautier qui comprend,
outre les psaumes, les odes, c'est-à-dire les neuf cantiques extraits des deux Testa-
ments, fut beaucoup lu. Ces chants de combats et de victoires étaient en harmonie
1- Cf. Cedrenus, t. II, p. 25 ; Ephraem, v. 1887 s., p. 86.
2- Cf. O. Wulff et M. Alpatoff, Denkmdler der Ikonenmalerei, Hellerau, 1925, p. 43 s.
3- Cf. Cedrenus, t. II, p. 63 ; Theophan. Cont., I, 22, p. 36.
4- Cf. Theophan. Cont., III, 43, p. 145.
5- V. Notice 7.
La Miniature Byzantine. ,