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https://doi.org/10.11588/diglit.14716#0082
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de la vie réelle. La miniature, sous l'influence du réalisme, a perdu l'unité qui lui avait
été imposée par la tradition. Elle s'est renouvelée au contact de la vie et est entrée
dans une voie nouvelle, qui n'était pas sans écueils. En se libérant du style archaïque
et hiératique, elle devait faire davantage appel au talent individuel. Certains enlumi-
neurs ont créé des œuvres de qualité supérieure. D'autres ont produit des travaux
médiocres et même grossiers, qui donnent l'impression d'une décadence plutôt que
d'un progrés.
IL L'ornement.
Dans l'ornement on remarque les mêmes qualités et les mêmes défauts, des mor-
ceaux d'un beau style et d'autres très médiocres.
Les miniaturistes utilisent encore les lignes architecturales pour encadrer leurs fron-
tispices : arc en fer à cheval reposant sur deux colonnes, arc en plein cintre soutenu
par deux pilastres aux chapiteaux ornés de têtes d'animaux \ L'usage des pages orne-
mentales n'est pas aboli. Dans un Psautier une pièce de vers sur les psaumes est écrite en
carmin à l'intérieur d'une ellipse quadrilobée, sur laquelle quatre grosses fleurs font
saillie2. Des encadrements à ornements géométriques et floraux entourent encore les
miniatures de certains manuscrits, mais la lourdeur et la gaucherie ont remplacé la
finesse et la précision de l'époque précédente 3. Souvent le cadre n'est formé que d'un
simple filet de couleur : vermillon ou bleu.
Si la plupart des anciennes formules décoratives subsistent, d'autres subissent des
transformations qui les renouvellent. Dans la décoration des têtes de chapitre l'intitulé
peut prendre place dans un évidement pratiqué dans la partie inférieure du cadre. Cet
évidement affecte diverses formes : arc en fer à cheval 4, arc trilobé au-dessus duquel
un ornement à profil de coupole bulbeuse rappelle les dômes des architectures musul-
manes 5 (Pl. LXVI, i). Les portiques rectangulaires servant de têtes de chapitre, sont par-
fois dessinés et peints dans un style large et ferme 6 (Pl. LXVI, 2, LXVII, 1, LXVIII,2).
1. B. n. Gr. 224}, fol. 11 v(an. 1339) ; Gr. 541, fol. A v.
2. B. n. Coislin 13, fol. Bv (an. 1304).
3. B. n. Gr. 543, fol. 23 et suiv. ; Gr. 51, fol. 70v, 116 v, 190 v.
4. B. n. Gr. 1547, fol. 1 (an. 1286).
5. B. n. Gr. 543, fol. 103.
6. B. n. Gr. 543, fol. 60, 289; Coislin, 13, fol. 1 (an. 1304); Gr. 311, fol. 1 et suiv. D'après la souscrip-
tion (fol. 382 v) ce dernier manuscrit, un Évangéliaire, a été achevé, en 1336, par Chariton pour l'église du
monastère de la Vierge Hodigitria à Constantinople, sur l'ordre d'Ignace, hiéromoine de ce couvent.
de la vie réelle. La miniature, sous l'influence du réalisme, a perdu l'unité qui lui avait
été imposée par la tradition. Elle s'est renouvelée au contact de la vie et est entrée
dans une voie nouvelle, qui n'était pas sans écueils. En se libérant du style archaïque
et hiératique, elle devait faire davantage appel au talent individuel. Certains enlumi-
neurs ont créé des œuvres de qualité supérieure. D'autres ont produit des travaux
médiocres et même grossiers, qui donnent l'impression d'une décadence plutôt que
d'un progrés.
IL L'ornement.
Dans l'ornement on remarque les mêmes qualités et les mêmes défauts, des mor-
ceaux d'un beau style et d'autres très médiocres.
Les miniaturistes utilisent encore les lignes architecturales pour encadrer leurs fron-
tispices : arc en fer à cheval reposant sur deux colonnes, arc en plein cintre soutenu
par deux pilastres aux chapiteaux ornés de têtes d'animaux \ L'usage des pages orne-
mentales n'est pas aboli. Dans un Psautier une pièce de vers sur les psaumes est écrite en
carmin à l'intérieur d'une ellipse quadrilobée, sur laquelle quatre grosses fleurs font
saillie2. Des encadrements à ornements géométriques et floraux entourent encore les
miniatures de certains manuscrits, mais la lourdeur et la gaucherie ont remplacé la
finesse et la précision de l'époque précédente 3. Souvent le cadre n'est formé que d'un
simple filet de couleur : vermillon ou bleu.
Si la plupart des anciennes formules décoratives subsistent, d'autres subissent des
transformations qui les renouvellent. Dans la décoration des têtes de chapitre l'intitulé
peut prendre place dans un évidement pratiqué dans la partie inférieure du cadre. Cet
évidement affecte diverses formes : arc en fer à cheval 4, arc trilobé au-dessus duquel
un ornement à profil de coupole bulbeuse rappelle les dômes des architectures musul-
manes 5 (Pl. LXVI, i). Les portiques rectangulaires servant de têtes de chapitre, sont par-
fois dessinés et peints dans un style large et ferme 6 (Pl. LXVI, 2, LXVII, 1, LXVIII,2).
1. B. n. Gr. 224}, fol. 11 v(an. 1339) ; Gr. 541, fol. A v.
2. B. n. Coislin 13, fol. Bv (an. 1304).
3. B. n. Gr. 543, fol. 23 et suiv. ; Gr. 51, fol. 70v, 116 v, 190 v.
4. B. n. Gr. 1547, fol. 1 (an. 1286).
5. B. n. Gr. 543, fol. 103.
6. B. n. Gr. 543, fol. 60, 289; Coislin, 13, fol. 1 (an. 1304); Gr. 311, fol. 1 et suiv. D'après la souscrip-
tion (fol. 382 v) ce dernier manuscrit, un Évangéliaire, a été achevé, en 1336, par Chariton pour l'église du
monastère de la Vierge Hodigitria à Constantinople, sur l'ordre d'Ignace, hiéromoine de ce couvent.