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https://doi.org/10.11588/diglit.14716#0096
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renouveler. Les scènes sont souvent des pages d'histoire contemporaine. Les nom-
breux portraits fixent les traits de personnages importants de l'époque. Les artistes qui
ont enluminé le Psautier Khloudov et le Physiologos, ont créé une illustration pleine
de verve et d'esprit. Au xive siècle l'austérité concentrée du génie de Byzance se dénoue
et s'assouplit pour se mêler à la vie dans l'éclat d'une renaissance qui renouvelle l'art
par l'étude attentive de la réalité. Les miniaturistes ont enrichi l'iconographie surtout
dans les manuscrits à miniatures très nombreuses où l'image, étroitement liée au texte,
prend le caractère d'un commentaire figuré. Ces longs cycles pouvaient se développer
et prendre toute leur ampleur sur le parchemin, plus facilement que sur la mosaïque
ou la peinture de fresques ou d'icones, d'une exécution plus coûteuse et plus compli-
quée. Sur les nombreux feuillets du manuscrit les miniaturistes avaient la faculté de
traduire la pensée en détail, plus librement, et de la revêtir de la gaieté luxuriante des
couleurs.
Ces enlumineurs ont souvent fait preuve d'une entente pénétrante du coloris. Sur
les fonds d'or et d'azur s'enlèvent les draperies claires aux tons nuancés. Les scènes
se détachent parfois sur des fonds polychromes où les teintes roses illuminent l'hori-
zon entre le bleu du ciel et la verdure du sol. Pour les carnations certains peintres
ont également employé les pénombres vertes qui dénotent une observation attentive
du modèle vivant Dans la miniature ornementale où les artistes byzantins ont aussi
donné la mesure de leur habileté, la coloration d'une gamme souvent harmonieuse et
vive fait briller les thèmes décoratifs de l'éclat d'un éternel printemps.
Ainsi, les inventions et le talent des miniaturistes ont été maintes fois pour l'art un
principe de renouvellement. Si cette source fraîche n'a jailli que par intermittence,
elle n'en fut pas moins féconde. Dans ces eaux où se reflète un ciel d'un bleu intense,
brillent de nombreuses paillettes d'or. Captée pour ainsi dire entre les feuillets du
parchemin, la lumière d'Orient continuait à illuminer le monde.
i. B. n. Gr. 510, Gr. 139 ; v. plus haut p. 21, 27.
renouveler. Les scènes sont souvent des pages d'histoire contemporaine. Les nom-
breux portraits fixent les traits de personnages importants de l'époque. Les artistes qui
ont enluminé le Psautier Khloudov et le Physiologos, ont créé une illustration pleine
de verve et d'esprit. Au xive siècle l'austérité concentrée du génie de Byzance se dénoue
et s'assouplit pour se mêler à la vie dans l'éclat d'une renaissance qui renouvelle l'art
par l'étude attentive de la réalité. Les miniaturistes ont enrichi l'iconographie surtout
dans les manuscrits à miniatures très nombreuses où l'image, étroitement liée au texte,
prend le caractère d'un commentaire figuré. Ces longs cycles pouvaient se développer
et prendre toute leur ampleur sur le parchemin, plus facilement que sur la mosaïque
ou la peinture de fresques ou d'icones, d'une exécution plus coûteuse et plus compli-
quée. Sur les nombreux feuillets du manuscrit les miniaturistes avaient la faculté de
traduire la pensée en détail, plus librement, et de la revêtir de la gaieté luxuriante des
couleurs.
Ces enlumineurs ont souvent fait preuve d'une entente pénétrante du coloris. Sur
les fonds d'or et d'azur s'enlèvent les draperies claires aux tons nuancés. Les scènes
se détachent parfois sur des fonds polychromes où les teintes roses illuminent l'hori-
zon entre le bleu du ciel et la verdure du sol. Pour les carnations certains peintres
ont également employé les pénombres vertes qui dénotent une observation attentive
du modèle vivant Dans la miniature ornementale où les artistes byzantins ont aussi
donné la mesure de leur habileté, la coloration d'une gamme souvent harmonieuse et
vive fait briller les thèmes décoratifs de l'éclat d'un éternel printemps.
Ainsi, les inventions et le talent des miniaturistes ont été maintes fois pour l'art un
principe de renouvellement. Si cette source fraîche n'a jailli que par intermittence,
elle n'en fut pas moins féconde. Dans ces eaux où se reflète un ciel d'un bleu intense,
brillent de nombreuses paillettes d'or. Captée pour ainsi dire entre les feuillets du
parchemin, la lumière d'Orient continuait à illuminer le monde.
i. B. n. Gr. 510, Gr. 139 ; v. plus haut p. 21, 27.