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l'équipement, et surtout les armes, sont différents, et par cela,
souvent, il y a de graves retarda dans les livraisons de munition.
Et c'est, pour cette raison par exemple, qu'un grand parc d'artillerie
produit souvent moins d'effet qu'un petit, dont le service et le maté-
riel sont de même nature. ■

Le lecteur habituel gagnera, peu à peu, la conviction, que les
. rédacteurs militaires » des journaux de New -York, se sont moqués
de lui dès le premier jour. Ces Messieurs, dont très peu connais-
sent l'Europe, ou les institutions militaires, réduisaient la guerre à
un exemple mathématique, ils disaient :

« L'Allemagne et l'Autriche réunies ont 11G millions d'habitants,
tandis que les alliés eu ont -.'32 millions en Europe et dans le monde
entier 722 millions. A une telle supériorité de ces forces, les deux
puissances ne pourraient pas résister plus de six semaines ■.

Le lecteur comprenait cela, surtout quand on lui démontrait
l'appareil de guerre (existant sur le papier bien entendu] des alliés.

Nous savons que le lecteur américain a la mémoire courte (ce
qui, du reste, est une condition d'existence très importante pour la
plupart des journaux américains).

Mais, cette fois, nous nous trouvons devant une vraie rébellion,
comme le prouvent de nombreuses missives aux journaux. Les
■ rédacteurs militaires » à présent tournent autour du pot : La force
des Alliés ne se serait pas encore complètement développée 1
l'Allemagne et l'Autriche auraient déjà le dernier homme sur les
rangs [I), ou n'aurait rien entendu des « Zeppelin », et, évidemment,
ces ■ Zeppelin » seraient un échec complot ; l'hiver viendrait, très
dangereux pour les Allemands, etc. etc. On devrait attendre le
printemps; alors la situation serait toute autre. C'est fort probable,
la situation changera, mais pas pour les Alliés !

Réouverture du Reichstag.

De même que la première séance sur la guerre au Reichstag,
le 4 août, nous donnait une image Adèle de la disposition et des
vues générales d'un peuple réuni autour de son empereur et de
ses souverains pour défendre son existence, également la seconde
séance des représentants de l'empire du 2 décembre témoignait
encore des vrais sentiments du peuple entier. Le premier serviteur
de la Patrie, le Chancelier de l'Empire, a donné un exposé général
de la situation de l'Allemagne et nous a expliqué magistralement, à
nouveau, les origines de cette guerre à laquelle on nous a entraînés
avec violence.

Aujourd'hui, nous ne pouvons donner qu'un court résumé de
cette séance mémorable. Les sentiments dont le Reichstag s'est
fait l'interprète, avec conviction, ne peuvent émaner que d'un peuple
dont le gouvernement a pris, à bon escient, la responsabilité for-
midable de la guerre ; et ceci, en opposition avec certains pays
dont les gouvernements et les ministres sont guidés en premier
lieu par leur propre intérêt ou qui se laissent gouverner par vanité
personnelle ; et d'autres pays où la presse place l'opinion publique
sous l'influence du dehors, au moyen de certains journaux qui
reçoivent de l'argent de puissances étrangères.

Les paroles du Chancelier correspondent aux vrais sentiments
du peuple entier, sans exception ! La persuasion ferme de la victoire
ne résulte pas seulement de la connaissance exacte de nos forces
militaires et économiques, elle est fondée, davantage encore, sur
la conviction absolue que le droit se trouve de notre côté.

C'était précisément l'élément principal, et qui provoqua l'enthou-
siasme dans le discours du chancelier. Par des paroles simples et
sobres, mais d'une logique de fer, il nous fournit la preuve absolue
que les vrais coupables étaient l'Angleterre et un groupe de l'en-
tourage du tzar. Celui-là seulement et uniquement, qui a le droit
de son côté, peut trouver les paroles magniliques que le chancelier
a prononcées. Et l'on remarquait encore une autre nuance dans ce
discours, on devinait la douleur et l'indignation de cet homme dont
le but suprême était peut-être l'entente avec l'Angleterre. Une
entente avec la France et la Russie lui parut impossible, mais un
rapprochement durable avec l'Angleterre était, non seulement
possible, mais souhaitable pour lui.

Le peuple savait gré au chancelier de ses efforts de rapprocher
les deux nations — l'Allemagne et l'Angleterre — l'une de l'autre,
et l'on pensait qu'il réussirait enfin de persuader l'Angleterre que
les ambitions allemandes n'étaient que de nature commerciale.

Il a échoué dans ses tentatives, mais personne en Allemagne ne
songera à lui en faire grief.

Peut-être cette guerre démontre-t-elle à l'Angleterre que le
chancelier allemand et ses idées eussent pu lui être utiles, et que
l'envie et la jalousie économique ne représentent pas toute la
sagesse politique.

Plus tard, quand la guerre sera menée à bonne fin, on
discutera la question de savoir si vraiment une entente avec
la France était hors des limites de la possibilité. Inutile d'en
causer tant que les canons parlent ! Mais ce que nous savons,
c'est que personne du peuple allemand ne garde rancune
à la France.

Sur le théâtre de la guerre, les Allemands et les Fran-
çais, aux tranchées, se combattent sans pitié et, malgré

cela, il n'y a pas un seul soldat parmi les Allemands, qui
éprouve de la haine pour les Français

Partout, au front et dans le pays allemand, il règne le
mépris de l'Angleterre, qui fait mener ses guerres par des
mercenaires payés, qui excite les autres pays contre nous,
qui opère son recrutement au moyen d'annonces, à la ma-
nière dont on se sert chez nous pour engager une femme de
chambre. Mépris contre les ilotes du tzarisme, qui ne savent
même pas pourquoi ils combattent, mais, en même temps,
de la sympathie et de la pitié pour le pauvre peuple fran-
çais, qui est sacrifié à la vanité de ses hommes d'Etat et à
cette idée de revanche, qui n'est plus partagée que par une
faible partie du peuple.

Que nous jugions selon nos pensées indivuelles, le
passé et les possibilités politiques ; dans le combat actuel,
nous sommes tous du même avis ! Et ce sera cet accord qui
brisera la coalition dirigée contre nous.

Nous ne déprécions pas nos adversaires, nous savons
très bien que la guerre est grave et coûtera encore beau-
coup de sacrifices, mais nous avons la conviction que la
victoire sera a nous. Et c'est dans cette conviction que les
députés du Reichstag prirent leurs résolutions.

Après ce temps amer viendra une paix sûre et durable,
personne ne nous menacera plus. Et si cette idée, que le
chancelier a encore émise, se réalise, idée que l'Empereur a
si magnifiquement résumée par ces mots devenus célèbres :
« Je ne connais plus de partis, je connais uniquement des
Allemands «, si, après cette épreuve cruelle, nous restons
d'accord pour toujours, comme nous le sommes maintenant
dans notre amour pour la Patrie, alors l'avenir de l'empire
allemand sera vraiment grand et heureux.

Le o Daily Telegraph ■ du 28 novembre écrit :
50,000 prisonnier»

Le correspondait spécial du ■ Matin > télégraphie de Pétrograde
le 26 novembre 1914 :

■ La totalité d'un corps d'armée allemand (v. Mackenseni cerné
par les Russes, a été fait prisonnier. Ceci représente environ
il),000 hommes. Un autre corps d'armée, qui a également capitulé,
se trouve maintenant en pleine fuite.

« En fait la Russie est résolue à ne pas diminuer ses efforts
avant que le militarisme prussien soit annihilé. Cette détermination
devant les yeux, elle continuera jusqu'au bout. C'est le tzar lui-
même qui l'a déclaré.

« Un ministre russe, à l'occasion d'un dîner avec le ministre de
la Roumanie, a déclaré : Maintenant les Allemands ne reviendront
plus jamais chez nous. »

Ces nouvelles provoquèrent des accès de joie à Londres. D'au-
tant plus significative sera la lecture d'une correspondance officielle
russe, que nous reproduisons ici :

l'élrograde, le 30 novembre 1914.

Kn présence des différents bruits qui circulent, au sujet de
grandes victoires russes entre la Vistule et la Wartha, le grand
état-major russe déclare que ces bruits émanent, pour la plus
grande partie, de correspondances privées adressées, du théâtre de
la guerre, a certains journaux.

En conséquence, le grand état-major fait savoir, que les bruits
qui ne reposent sur aucun fait, ne doivent être acceptés que sous
toutes réserves. Déjà, lors du début de la guerre, l'état-major s'était
vu dans la nécessité, de prévenir que toutes les nouvelles qui ne
provenaient pas de source officielle, ne devaient être acceptéts que
sous réserve de confirmation.

Sans doute, le plan allemand de contourner le front russe sur la
rive gauche de la Vistule, et d'encercler une partie de l'armée russe
a complètement échoué. Ceci est prouvé par le fait que les
Allemands furent obligés de se retirer, dans des conditions excessi-
vement défavorables, d'Azgac et Tuszin, viû Urzezny. sur Strykovr.

Lors de cette retraite, les Allemands ont subi des pertes
considérables. Cependant, la bataille n'est pas encore finie. Elle se
développe, sur le front entier, et se maintient favorablement pour
nous, mais l'ennemi continue une résistance opiniâtre, et il est
impossible de considérer, dôs maintenant, la lutte comme terminée.

Il est donc nécessaire d'attendre le résultat final, avec la
conviction que nos troupes sont pénétrées de l'idée, de mener à
bonne fin, leurs efforts héroïques, pour rompre définitivement la
résistance de l'ennemi.

Vienne. 2 décembre 1914.
L'Empereur a reçu, de la part du général Frank, commandant
de la .r>* armée, une dépêche dans laquelle il est dit :

« Que Votre Majesté veuille me permettre, au jour où la
66e année de Votre règne s'est achevée, de lui annoncer, respec-
tueusement, que la ville de Belgrade a été prise, aujourd'hui même,
par des troupes de la 5* armée. ».
 
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