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.mantinée et l'ahcadik orientale
représentaient autant de fractions de la divinité. Ils en faisaient
des amulettes. De là aussi les cérémonies destinées à sanctifier
les lieux frappés de la foudre. Les terrains foudroyés devenaient
les lieux d'élection du dieu qui se les consacrait à lui-même en
y descendant. On les convertissait en âpaxa, àSuxa, on les entou-
rait d'une barrière (tj/ûtw, èvvjXûsia) et on les dédiait à Zeus
Kataibalès (1). Sans être aussi compliqué qu'à Rome, le rite de
l'enterrement des foudres était aussi de règle dans les pays
grecs. Ainsi s'explique la présence de Zeus Kéraunos à Mantinée.
La pierre qui porte son nom marquait sans doute l'emplacement
d'un lv7)),ô<j!ov ou xspauvopX-^Tov, c'est-à-dire d'un lieu frappé par
la foudre et converti en un de ces enclos sacrés que les Romains
appelaient bidental ou puteal. Seulement, au lieu de Zeus Kàtai-
batès, les Arcadiens, héritiers plus directs des traditions pélas-
giques, honoraient Zeus Kéraunos. Le caractère indigène de
ce dieu est de tous le moins contestable.
11. CULTES DÉMOTIQUES
Pour le classement des autres cultes qu'on rencontre épars
sur le sol mantinéen, une observation préalable nous fournira
un indice chronologique. Mantinée a débuté par une longue
période de décentralisation où l'état xtesà xt%oc? à précédé le
synœcisme. L'autonomie politique des dénies a pour corollaire
leur autonomie religieuse. Le synœcisme ne consistait pas
seulement dans le rapprochement matériel, à l'intérieur d'une
enceinte fortifiée, des communautés éparses sur le territoire.
Cette opération préludait par la fusion des cultes de bourgades
en un groupe de cultes qui constituait la religion nationale
de la cité. Certaines villes comme Sparte en sont très long-
temps restées à ce synœcisme tout moral : la centralisation
religieuse et administrative y constituait la cité ; alors que
la métropole n'était elle-même qu'un amas de bourgades. Telle
était aussi la situation d'Athènes à l'époque de Thésée. La
capitale athénienne s'établit du jour où les prytanées et les
bouleutéria locaux se fondirent en un prytanée et en un bou-
..... . : . , m; .... t
(1) Etym. Magn. èvTjAÛcia : 341, 5; 428, 30. — Hésych, 'ItAÛaiov. — Cf.
les dédicaces A'.oç KocTatptXTa ;'i Mélos {Journ. of hellen. Stud. XVII,1897, p. 9).
Voy. Fougères, article Fiilmen dans le Dict. des Antiq. de Saglio.
.mantinée et l'ahcadik orientale
représentaient autant de fractions de la divinité. Ils en faisaient
des amulettes. De là aussi les cérémonies destinées à sanctifier
les lieux frappés de la foudre. Les terrains foudroyés devenaient
les lieux d'élection du dieu qui se les consacrait à lui-même en
y descendant. On les convertissait en âpaxa, àSuxa, on les entou-
rait d'une barrière (tj/ûtw, èvvjXûsia) et on les dédiait à Zeus
Kataibalès (1). Sans être aussi compliqué qu'à Rome, le rite de
l'enterrement des foudres était aussi de règle dans les pays
grecs. Ainsi s'explique la présence de Zeus Kéraunos à Mantinée.
La pierre qui porte son nom marquait sans doute l'emplacement
d'un lv7)),ô<j!ov ou xspauvopX-^Tov, c'est-à-dire d'un lieu frappé par
la foudre et converti en un de ces enclos sacrés que les Romains
appelaient bidental ou puteal. Seulement, au lieu de Zeus Kàtai-
batès, les Arcadiens, héritiers plus directs des traditions pélas-
giques, honoraient Zeus Kéraunos. Le caractère indigène de
ce dieu est de tous le moins contestable.
11. CULTES DÉMOTIQUES
Pour le classement des autres cultes qu'on rencontre épars
sur le sol mantinéen, une observation préalable nous fournira
un indice chronologique. Mantinée a débuté par une longue
période de décentralisation où l'état xtesà xt%oc? à précédé le
synœcisme. L'autonomie politique des dénies a pour corollaire
leur autonomie religieuse. Le synœcisme ne consistait pas
seulement dans le rapprochement matériel, à l'intérieur d'une
enceinte fortifiée, des communautés éparses sur le territoire.
Cette opération préludait par la fusion des cultes de bourgades
en un groupe de cultes qui constituait la religion nationale
de la cité. Certaines villes comme Sparte en sont très long-
temps restées à ce synœcisme tout moral : la centralisation
religieuse et administrative y constituait la cité ; alors que
la métropole n'était elle-même qu'un amas de bourgades. Telle
était aussi la situation d'Athènes à l'époque de Thésée. La
capitale athénienne s'établit du jour où les prytanées et les
bouleutéria locaux se fondirent en un prytanée et en un bou-
..... . : . , m; .... t
(1) Etym. Magn. èvTjAÛcia : 341, 5; 428, 30. — Hésych, 'ItAÛaiov. — Cf.
les dédicaces A'.oç KocTatptXTa ;'i Mélos {Journ. of hellen. Stud. XVII,1897, p. 9).
Voy. Fougères, article Fiilmen dans le Dict. des Antiq. de Saglio.