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Fougères, Gustave
Mantinée et l'arcadie orientale: Contenant 80 gravures dans le texte, 6 heliogravures, 1 phototype et un plan de Mantinee hors texte, plus 2 cartes en 6 coleurs — Paris, 1898

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https://doi.org/10.11588/diglit.6381#0390

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MANTINÉE AU VIe SIÈCLE ET PENDANT LES GUERRES MÉDIQUES. 365

intervenait avec ménagement dans leurs affaires intérieures,
en usant de son influence plutôt que de son autorité, en faveur
des partis oligarchiques (1). Toutefois .Mantinée, foyer de démo-
cratie, était une alliée fort suspecte. Tégée la surveillait de
près, et Sparte trouvait dans Timpuissance des Mantinéens la
meilleure garantie de leur fidélité ou de leur résignation. Ce
n'est certes point alors qu'elle eût permis à leurs dénies de
se grouper en une ville entourée de murailles. C'était l'époque
la moins favorable à un synœcisme. L'ajournement de cet
épisode capital de l'histoire mantinéenne était commandé par
les circonstances : aussi ne saurait-on lui assigner une date
antérieure au V° siècle (2).

La participation des alliés aux expéditions de Sparte durant
la deuxième moitié du VIe siècle et le début du Ve fut très irré-
gulière et non exempte de défections (3).

La sanglante défaite d'Argos, qui coûte à cette ville 6.000
hoplites (4) laissait le Péloponnèse désarmé contre Sparte.
Quand éclata la première guerre médique, Sparte surprise par
l'appel tardif d'Athènes n'eut pas le temps de lever les milices
péloponnésiennes. Quand ses 2.000 Spartiates arrivèrent en
Attique, Marathon était déjà un fait accompli (5).

fl) Tlmcvcl. i, 19. Isocrate exagère (Panathen. 46 et 250) la brutalité du
régime Spartiate avant l;i guerre <ln Péloponnèse. Ce fut cotte guerre Ç[ui
exaspéra les caractères et rendit plus pesant le joug «lu vainqueur (Thucyd.
f, 76). En fait, avant la guerre (lu Péloponnèse, il n'y avait pas de ligue pro-
prement dite dans la Péninsule : C'était plutôt une série d'alliances parti-
culières qu'un système fédéral régulièrement organisé enxoivôv. Il n'y avait
pas, semble-t-il, de synédrion péloponnésien sous la présidence de Sparte :
les alliés étaient parfois convoqués à Sparte (Hérod. V, 01). D'ordinaire
Sparte réclamait les troupes, sans toujours dire ce qu'elle on voulait faire
(Hérod. V, 74). Les mesures d'exécution n'étaient pas prises en commun par
les représentants des Ktals. I! s'ensuivait des incohérences, des divisions, des
défections. Les Corinthiens, entraînés par Cléomène contre Athènes, doutent
de la justice de cette démarche et abandonnent le roi (Hérod. V, 75).

(2) lîusolt, après avoir soutenu tLnkc I limonier, p. 120) l'ancienneté du
synœcisme de Mantinée, vient de rectifier son opinion [Griech. Gescli. III,
IS97, p. H9). — Voy. plus loin, p. 372 etsuiv.

(Il) Par ex. celle des Corinthiens en 1107 (Hérod. V, 75); et celle des chefs
Arcadiens soulevés par Cléomène entre 490-480 (Hérod. VI, 74 et 84). La cam-
pagne de Cléomène contre Argos vers 494 fut conduite avec les seuls Spar-
tiates (Hérod. VI, 76). C'est â tort que Pausanias (III, 4, l| y môle des con-
tingents alliés.

(4) Hérod. VI, 80. — VII, 148. — Husolt. Griech. Gesch. II, p. 502.

(5) Hérod. VI, 105 et 120. — Hauvette, Hérodote, p. 255.
 
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